4/11/2009 - L'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a signalé mercredi l'irradiation accidentelle d'un travailleur d'une société sous-traitante intervenant sur le site de la centrale nucléaire de Flamanville (Manche) et a classé cet incident au niveau 2 de l'échelle INES. Le niveau 2, sur cette échelle internationale, qui en compte huit de 0 à 7, correspond à une contamination humaine à l'intérieur du site et/ou à des défaillances importantes des dispositions de sécurité.
"La dose reçue au cours de l'incident a été estimée à 5 millisieverts", soit le quart de la dose annuelle autorisée pour les travailleurs du nucléaire, selon un communiqué de l'ASN qui a précisé que l'incident avait eu lieu lors d'un "contrôle de soudure par gammagraphie". "Le médecin du travail en charge du suivi de ce travailleur irradié a été informé et n'a pas jugé nécessaire de réaliser une visite médicale à la suite cet incident", a encore indiqué l'ASN. Les gammagraphes sont des appareils de radiographie qui servent à contrôler le bon état de soudures à l'aide de rayons X ou gammas.
Le 29 septembre, ce travailleur est intervenu pendant plusieurs secondes dans une zone comportant une "source radioactive de haute activité" croyant à tort que l'opération était achevée et que l'appareil se trouvait à nouveau en position de sécurité. "Cette irradiation accidentelle est due au non-respect de procédures essentielles pour la radioprotection", selon l'ASN qui a inspecté la société ABC le 29 octobre, et jugé "satisfaisantes" les actions correctives mises en place.
Le Midi Libre, 11/8/2009:
Bernard Moya avait 52 ans à peine lorsque la mort l'a emporté le 10 septembre 2008. Ce Cuxanais a succombé à un cancer des poumons. Quelques mois plus tôt, en avril, la Caisse primaire d'assurance maladie (CPAM) avait reconnu officiellement qu'il souffrait d'une maladie professionnelle.
Depuis 1976, Bernard Moya était ouvrier à la Comurhex, l'usine de traitement de minerai d'uranium installée sur le site de Malvési à Narbonne. Pendant 32 ans, il a été en contact avec la radioactivité et divers produits chimiques potentiellement dangereux. Notamment l'acide fluorhydrique, l'acide nitrique, la soude... C'est ce risque technologique majeur lié aux produits chimiques qui vaut d'ailleurs à la filiale d'Areva d'être classée "Seveso 2".
Mais, dans le cas de Bernard Moya, ce sont les radiations qui sont visées par la CPAM, comme ayant causé le cancer. A travers ce qu'on appelle le "tableau numéro 6" qui désigne les rayons ionisants. « Ce type de reconnaissance désigne la radioactivité et non les produits chimiques. A ma connaissance, c'est une première pour la Comurhex (1) », explique son fils Aurélien
Et de poursuivre : « Les employés de la Comurhex sont obligatoirement dotés d'un appareil de mesure de la radioactivité. Celle-ci semble une cause importante de nombreuses maladies, entraînant parfois le décès, même si c'est souvent le risque chimique qui est mis en cause. Mais c'est la loi du silence ! ».
En d'autres termes, le risque radioactif serait volontairement minimisé : « Cette entreprise présente des risques liés au nucléaire. Cependant on ne pouvait jusqu'alors l'attaquer sur ce terrain car seule l'activité chimie lui était reconnue à risque ».
Aurélien et sa mère Jacqueline sont tristes et amers. Bien évidemment, parce qu'ils sont affectés par une perte douloureuse et prématurée. « Jusqu'au bout, mon père a lutté avec un courage exemplaire qui se voit rarement, confie Aurélien. Malgré l'envie de baisser les bras, les deux dernières semaines, les métastases ayant gagné la tête » .
Mais la mère et le fils sont également
choqués par l'attitude de la direction de la Comurhex.
Ils dénoncent « la mauvaise volonté »
de l'entreprise pour les renseigner sur les démarches nécessaires.
Et l'absence d'« humanité » lorsque le fils
se verra refuser un emploi par la direction de l'usine, alors
qu'il estime y avoir droit en quelque sorte. Des affirmations
qui sont contestées.
(1) En fait, non. En mars 2008, la cour d'appel de Montpellier reconnaissait que la leucémie qui, en 2001, a terrassé François Gambart, le gardien de l'usine, a bien été causée par une exposition à la radioactivité. Un deuxième cas, celui de Michel Leclerc, n'est pas encore tranché.
La Comurhex-Areva va contester la décision de la CPAM-Aude
Le service juridique d'Areva, dont la Comurhex est une filiale, entend contester la décision de la CPAM d'attribuer à la radioactivité l'origine du cancer qui a tué Bernard Moya.
« Il faut apporter la preuve que la maladie est liée à l'uranium et non à d'autres facteurs », indique Gregory Degenne. Par ailleurs, le responsable de la communication de la Comurhex et Stéphan Jolivet, "production manager", insistent sur « le suivi régulier dont bénéficient tous les salariés de l'usine de traitement du minerai d'uranium. Chacun est doté d'appareils qui mesurent les radiations. Les résultats sont analysés en continu par la Médecine du travail ».
Les deux cadres annoncent qu'une enquête
épidémiologie est en cours : « Elle concerne
tous les salariés
depuis 1976, actifs ou retraités. Les résultats
qui seront rendus publics, permettront de savoir quel est réellement
l'impact de l'activité de l'usine sur la santé des
salariés. Ça aura le mérite de la clarté
et de positionner les choses de manière scientifique ».
Gregory Degenne réfute les critiques émises par Aurélien Moya et sa mère selon lesquelles la Comurhex aurait fait preuve de mauvaise volonté et pas suffisamment d'humanité : « Nous avons fourni en temps et en heure, les documents demandés. Quant à la demande d'embauche d'Aurélien Moya, nous n'y avons pas répondu. Car son profil droit gestion vitivinicole ne correspondait pas à notre activité. Et puis, le ton de ses lettres était assez déplaisant ».
23/7/2008 - Des
salariés ont été évacués mercredi
de la centrale nucléaire du Tricastin (Drôme) à
la suite d'une alerte et cent personnes ont été
légèrement contaminées par des particules
radioactives, a annoncé EDF. "Suite au déclenchement
de balises et conformément aux procédures de sécurité,
les 97 intervenants d'EDF et d'entreprises extérieures
[lire: Les esclaves du nucléaire] sur les chantiers
en cours dans le bâtiment ont été invités
à quitter les lieux" dans la matinée, a précisé
une porte-parole du groupe. Chaque personne concernée a
été conduite au service médical du site pour
subir un examen complet "afin de contrôler la présence
d'éventuelles traces de contamination", a-t-elle ajouté.
EDF a également fait examiner 32 personnes qui avaient
quitté les lieux avant l'incident. Sur l'ensemble des personnes
examinées, 39 présentent des traces inférieures
au seuil d'analyse et 61 "de faibles traces de radioéléments,
inférieures au quarantième de la limite réglementaire".
Au total, 100 personnes ont donc été légèrement
contaminées, et non 70 comme l'entreprise l'avait indiqué
dans un premier temps afin d'informer en temps réel, a
souligné la porte-parole. "Des analyses se poursuivent
pour déterminer les causes de cet événement
qui, qui n'a pas de conséquence ni sur la santé
des personnes, ni sur l'environnement", précise EDF
dans un communiqué. Le 7 juillet, 74kg d'uranium en solution
s'étaient échappés de l'usine Socatri du
site de la centrale nucléaire du Tricastin à cause
d'une défaillance d'une cuve de rétention. Les autorités
ont affirmé que cet incident, qui a suscité de vives
réactions des écologistes, n'avait pas eu de conséquence
ni sur la santé des personnes ni sur l'environnement. Pour
le réseau "Sortir du nucléaire", le "nouvel
événement grave" de la contamination de salariés
de l'usine survenu mercredi "met en cause l'industrie nucléaire."
"Contrairement au discours officiel qui prétend que
ces contaminations ne sont pas dangereuses, Sortir du nucléaire
rappelle que, dès 1990, la très officielle Commission
Internationale de Radioprotection (CIPR) a admis que toute dose
de rayonnement comporte un risque cancérigène et
génétique", déclare l'association dans
un communiqué.
21/7/2008 - Quinze
personnes sur le site nucléaire de Saint-Alban/Saint-Maurice
(Isère) ont été "très légèrement"
contaminées vendredi par des radio-éléments
mais sans que l'incident ait été classé par
l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN),
a-t-on appris lundi auprès d'EDF. "Ces employés,
venant d'entreprises extérieures, ont été
très légèrement contaminés alors qu'ils
intervenaient sur un chantier de maintenance de l'unité
de production N.2, actuellement à l'arrêt pour visite
décennale", a indiqué à l'AFP une responsable
de la direction d'EDF à Paris. "Les employés
ont été tout de suite orientés vers les services
médicaux du site après le constat de ces traces
lors de contrôles réglementaires en sortie de zone
nucléaire", a-t-elle ajouté. "Les niveaux
de contamination ont été inférieurs au centième
de la limite réglementaire et de nouveaux contrôles
médicaux, pratiqués ce matin (lundi), ont révélé
qu'il n'y avait plus aucune trace dans leur organisme", a-t-on
souligné de même source. "Les pouvoirs publics
et l'ASN ont été immédiatement prévenus
par souci de transparence", a encore indiqué EDF,
qui a lancé "des analyses pour comprendre les circonstances
de cet évènement". Cet incident, révélé
lundi par le quotidien le Dauphiné Libéré,
n'a pas été classé par l'ASN, selon la même
source qui précise qu'en avril 2008, une contamination
légère, "au 20e de la limite réglementaire",
avait été aussi constatée sur le site de
Saint-Alban, sans ête classée non plus. [Lire: Les faibles doses inoffensives ça n'existe
pas]
Ouest-France du jeudi 7 avril 2005
Un salarié travaillant sur les têtes nucléaires qui équipent les sous-marins de la force de dissuasion est mort en 2002 d'une leucémie. L'État a reconnu sa responsabilité en indemnisant la famille. Le danger dû aux rayonnements ionisants avait été sous-estimé.
BREST. - Une leucémie myéloïde aiguë. En six mois, cette maladie a emporté un salarié de la Direction des constructions navales (DCN) au début de l'année 2002. Tout juste âgé de 50 ans, il avait travaillé entre 1979 et 1993 au montage des têtes nucléaires équipant les sous-marins de la force de dissuasion, sur la base de l'Île-Longue, dans la rade de Brest. Cette maladie, affirme aujourd'hui la CGT, était due à une surexposition aux rayonnements émis par ces têtes nucléaires.
L'État a lui-même admis le lien entre la maladie et l'activité professionnelle du salarié. En 2004, le service des pensions du ministère de la Défense a adressé une lettre à sa veuve lui indiquant que la leucémie avait le caractère d'une maladie professionnelle et que celle-ci était consécutive à une « faute inexcusable » de l'employeur.
« On nous a menti »
Cette reconnaissance par l'État de sa responsabilité a permis de majorer l'indemnisation versée à la famille. Mais elle ne calme pas pour autant l'indignation des salariés de DCN. « On nous a menti pendant des années », estime Francis Talec, qui a longtemps travaillé à l'Île-Longue. Il rappelle que, dès 1979, la CGT de l'Arsenal de Brest s'interrogeait dans sa revue interne sur le danger des rayons ionisants, même à faibles doses.
Or, jusqu'en 1996, aucune mesure de précaution
particulière n'était imposée aux 200 salariés
de DCN de la pyrotechnie, où sont assemblées sur
les missiles les têtes nucléaires livrées
par le Commissariat à l'énergie atomique. «
Il n'y avait pas de dosimètres sur les têtes nucléaires,
se souvient Francis Talec. On nous disait que c'était
comme du bois... »
Pourtant, des contrôles effectués en 1996 montrent
que les têtes nucléaires émettent bel et bien
des rayonnements gamma mais également neutroniques, encore
plus dangereux pour la santé. Une zone de sécurité
est instaurée autour des têtes nucléaires.
Un salarié ne peut y travailler que durant un temps limité.
DCN fait peu de commentaires sur le décès de son salarié. « Nous n'avons pas eu connaissance d'autres cas de maladie », se borne-t-on à constater. Mais, précisément, qu'en sait-on au juste ? Aucune enquête épidémiologique n'a eu lieu depuis 1996. C'est la raison pour laquelle la CGT vient d'écrire au ministre de la Défense, Michèle Alliot-Marie, lui demandant qu'une étude de ce type soit enfin menée. Avec un élément nouveau au dossier : la mort d'un homme.
Olivier MÉLENNEC.
Communiqué de presse Autorité de sûreté nucléaire, Paris, le 23 mars 2005:
L'Autorité de sûreté nucléaire
(ASN) a été informée de l'irradiation accidentelle
d'un agent survenue le 10 mars 2005 au Service hospitalier Frédéric
Joliot (SHFJ) implanté à l'hôpital d'Orsay
(91).
Cet incident s'est déroulé lors d'une opération
de production d'un radiopharmaceutique à base de fluor
18. Après avoir constaté un dysfonctionnement du
procédé de fabrication automatisé, un opérateur
a été amené à effectuer une intervention
manuelle inappropriée à l'origine de sa contamination
corporelle et vestimentaire. Cette contamination a conduit à
l'irradiation de l'opérateur au niveau de l'avant-bras
droit.
Après avoir été pris en charge par le service
de radioprotection et le service de santé du CEA de Saclay
(91), il a été dirigé vers l'hôpital
Percy à Clamart (92) pour des examens complémentaires.
L'ASN a procédé le 17 mars à une inspection
du SHFJ qui a mis en évidence des insuffisances dans la
conception de l'installation et dans l'organisation actuelle pour
faire face à des situations incidentelles en matière
de radioprotection. En conséquence, l'ASN subordonne la
poursuite du fonctionnement de l'installation à la mise
en place d'actions correctives efficaces et de nouvelles procédures
opérationnelles permanentes permettant d'éviter
le renouvellement d'un tel incident.
La situation des autres installations françaises produisant
du fluor 18 fera également l'objet de contrôles par
l'ASN, en coordination avec l'Agence française de sécurité
sanitaire des produits de santé (AFSSAPS) et l'Inspection
du travail ; 10 installations de ce type sont actuellement en
exploitation en France.
Compte tenu du dépassement de la limite réglementaire
de dose équivalente de 500
millisieverts pour les avant-bras et dans l'attente de résultats
médicaux complémentaires,
l'ASN classe provisoirement cet incident au niveau 2 de
l'échelle expérimentale des événements
radiologiques INES qui comporte 7 niveaux.
Contact presse ASN :
Véronique Lafon-Rémont tel : 01 40 19 86 61
mel : veronique.lafon-remont@asn.minefi.gouv.fr
L'Est Républicain, 13/03/2005:
METZ. - Six agents
de la centrale nucléaire de Cattenom, en Moselle, ont été
« très légèrement »
contaminés vendredi dans la zone dite "non nucléaire"
du site. La contamination a été détectée
lors des contrôles de sortie, « extrêmement
pointus ».
Les agents ont été en contact avec des filtres utilisés
en zone nucléaire, alors qu'ils travaillaient dans le bâtiment
de traitement des effluents (zone "non nucléaire").
Ces contaminations ne sont pas considérées par la
centrale comme étant un « incident »
susceptible d'être classé sur l'échelle internationale
des événements nucléaires.
26/01/05 - Un employé du Commissariat à l'énergie atomique (CEA) a manipulé le 14 janvier un fût de déchets radioactifs dont une portion était contaminée, sans conséquence sur l'homme et sur l'environnement, a assuré mercredi le CEA dans un communiqué. L'incident survenu au centre de Fontenay-aux-Roses (Hauts-de-Seine) a été classé au niveau 1 sur l'échelle Ines (échelle internationale des événements significatifs, comportant sept niveaux), selon le CEA. L'opérateur du CEA, muni d'équipements de protection, "effectuait une opération d'identification d'un ancien colis de déchets radioactifs" lorsqu'il a "constaté que la partie supérieure du fût était contaminée", émettant des rayons gamma, explique le communiqué. L'opérateur, après avoir sécurisé le fût en posant de nouvelles protections vinyles, est ensuite sorti et s'est alors rendu compte que le système de contrôle atmosphérique du local se trouvait à l'extérieur, dans le sas d'accès, contrairement aux règles de sécurité. "Le salarié a immédiatement prévenu le Service de protection contre les rayonnements et de l'environnement (SPRE) du centre, qui a effectué des contrôles radiologiques du sol et des murs du local: aucune trace de contamination", affirme le CEA. Le salarié a été examiné par la médecine du travail qui n'a rien détecté d'anormal, selon la même source.
La Voix du Nord, 24/10/2004 :
La tranche n° 6 de la centrale nucléaire de Gravelines est actuellement en travaux. Suite à un dysfonctionnement de la ventilation du bâtiment réacteur, la radioactivité ambiante avait dépassé les normes; 58 ouvriers avaient dû être évacués à quatre reprises. EDF avait fait passer une visite médicale à ces personnes, assurant que la contamination dont elles avaient été victimes était « très légère». L'incident était alors classé au niveau «0» sur une échelle de gravité qui va de 0 à 7. En outre, l'Autorité de sûreté nucléaire a mené dans la foulée des inspections à la centrale de Gravelines. Elle explique aujourd'hui que l'organisation de la centrale « s'est montrée déficiente dans l'analyse» de la situation et compte tenu de «ce défaut de culture de radioprotection » a décidé de classer 1 cet incident. Depuis le 12 octobre, 66 personnes ont été contaminées dans cinq centrales nucléaires françaises, ce qui incite le réseau « Sortir du nucléaire » à dénoncer «une inquiétante dégradation de la sûreté dans les centrales nucléaires ». À Gravelines, des incidents, certes mineurs, ont eu tendance à se multiplier, provoquant l'alerte des sapeurs-pompiers de l'agglomération dunkerquoise. Des faits qui doivent être abordés mercredi, en comité restreint, lors d'une réunion de la commission locale d'information de la centrale nucléaire.
Santé du travail dans l'industrie nucléaire:
------> Rationalité
instrumentale et santé au travail dans l'industrie nucléaire
------> Rapport d'enquète de psychopathologie du travail au Centre de Production Nucléaire de Chinon
------> Les résultats du nouveau management dans le nucléaire (information de la section syndicale FO)
------> NUCLÉAIRE: SANS FOI, NI
LOI! (information de la section syndicale FO)
MARSEILLE 09/09/04 -
Un incident de contamination de niveau 1, sur une échelle
d'alerte internationale qui en compte 7, s'est produit au centre
d'énergie nucléaire de Cadarache (Bouches-du-Rhône),
a annoncé la direction du CEA.
L'incident, qui s'est produit lundi au sein de deux cellules d'un
atelier de technologie du plutonium lors d'un transfert d'emballage,
n'a pas eu de "conséquence sur l'environnement",
a-t-elle précisé dans un communiqué.
"Deux techniciens ont été impliqués
dans une contamination par des poussières d'oxyde d'uranium
et de plutonium (1/1 000
000 ème de gr de plutonium ingéré ou inhalé
suffit à provoquer un cancer). Ils
ont immédiatement été pris en charge par
le service de santé au travail du centre qui a procédé
à une série d'examens médicaux en cours d'analyse",
souligne le texte. Selon les premières investigations,
le non respect d'une exigence de contrôle serait à
l'origine de l'incident.
Sud-Ouest, 04/08/2004 :
Arrêtée depuis le mois de juin
pour procéder au remplacement du combustible usé,
et pour des opérations décennales de maintenance
et de contrôle, l'unité de production numéro
2 de la centrale de Golfech a été évacuée
lundi soir, à 21 h 30, à l'initiative des équipes
de surveillance. Des balises de contrôle indiquant un niveau
de contamination de l'air anormal à ce moment-là,
les dix-huit travailleurs présents dans cette partie de
la centrale ont été aussitôt dirigés
vers le service médical pour des examens.
Selon la direction du site, « les résultats de ces
examens ont montré des traces de contamination pour dix
des dix-huit intervenants, mais les traces étaient trop
faibles pour être quantifiées ». En conséquence,
« cette très faible contamination n'a nécessité
aucune mesure sanitaire particulière et n'a aucune incidence
sur la santé de ces personnes ». Toujours selon la
direction de la Centrale, l'origine de cette élévation
du niveau de radioactivité dans le bâtiment du réacteur
« est une défaillance de l'alimentation électrique
de certains matériels de ventilation ». La panne
ayant été identifiée, le bâtiment a
pu être rouvert à 5 h 30, hier matin, et les opérations
de maintenance en cours ont pu reprendre normalement.
Le parisien 19/07/2004
UNE ÉOLIENNE et des panneaux solaires... Une poignée d'opposants au nucléaire se sont retrouvés, hier à Corbeil. Objectif : manifester leur soutien aux quatre grévistes de la faim, qui, depuis le 21 juin, ont entamé, à Paris, un « jeûne politique » pour sortir du nucléaire. Un sujet qui concerne particulièrement l'Essonne. Car, malgré des mesures de sécurité que l'on prétend optimales, le premier semestre a vu se succéder une série de bévues ou de dysfonctionnements dans ce domaine. De fait, trois mois après avoir tapé du poing sur la table lors de son bilan 2003, l'Autorité de sûreté du nucléaire (ASN) pointe, à nouveau, du doigt les entreprises du département. Et la liste des derniers incidents relevés par le gendarme français du secteur est éloquente. Si leurs conséquences ont été bénignes pour l'homme et l'environnement, ils relèvent pour le moins d'un laisser-aller que dénoncent certains spécialistes (lire ci-dessous). Un carton légèrement radioactif incinéré à Massy. 16 janvier : opération de maintenance banale au CEA de Saclay. Des détecteurs d'incendie, légèrement radioactifs, sont placés par inadvertance à côté d'un bac de déchets classiques, évacués puis incinérés dans l'usine de la Curma, à Massy. En raison de la faiblesse des doses, les détecteurs de l'usine restent inopérants. « Les résidus de l'incinération ont été isolés puis analysés. Ils pourront être éliminés selon les procédures normales, explique Philippe Bordarier, chef de la division sûreté nucléaire à la Drire Ile-de-France. Il n'y a eu aucune conséquence pour les riverains et l'environnement. En revanche, cet incident dénote clairement un manque de rigueur. » L'opérateur sort des chiffons contaminés. Là encore, c'est une erreur humaine qui est à l'origine de l'incident, au sein de l'usine CIS Bio de Saclay. Le 23 janvier, un opérateur sort d'une enceinte blindée avec des chiffons légèrement contaminés au sodium 24, « en contradiction avec le règlement intérieur pourtant affiché », précise l'ASN. La dose reçue par l'agent équivaut à 0,03 % de la dose annuelle maximale. Et si l'incident n'a eu aucune conséquence sur sa santé, il montre à nouveau « des lacunes dans la culture de sûreté et de radioprotection », écrivent les inspecteurs de l'ASN. Un colis radioactif perdu dans la nature. Recherches dans le hall d'expédition, enquête auprès des clients de CIS Bio en France et en Allemagne : rien n'a permis de retrouver un colis parti de Saclay en février dernier, et qui aurait dû être réceptionné peu de temps après dans un hôpital de Nuremberg. Le carton de 22 cm de côté, qui pèse un peu plus de un kilogramme, contient du rhénium 186 sous forme liquide. L'équivalent allemand de l'ASN a été alerté. L'incident a été classé niveau 1 sur une échelle de gravité internationale qui en compte sept.
CIS Bio toujours sous haute surveillance
POINTÉE du doigt par le gendarme français du nucléaire
pour cause d'incidents à répétition, l'entreprise
de Saclay CIS Bio (plusieurs centaines de salariés) reste
sous haute surveillance. Spécialisée dans la production
de radioéléments à usage médical,
elle devait fournir un plan précis de ses actions en matière
de sécurité, sous peine de fermeture totale ou partielle.
« Huit millions d'euros d'investissement sont annoncés.
C'est positif, explique Philippe Bordarier, chef de la division
sûreté nucléaire à la Drire Ile-de-France.
Il y avait des manquements sérieux en matière de
sécurité. Désormais, les installations semblent
mieux gérées, les gens plus vigilants. Nous continuerons
nos contrôles cet été, et nous rendrons nos
conclusions en septembre. »
LE TEMOIN DU JOUR - « Des manipulations sans précaution » CHERCHEUR au CNRS, membre du Collège de France : en dépit de son cursus élogieux, Raymond Séné laisse de côté la langue de bois pour dénoncer certaines dérives du nucléaire français. « Surtout, on transporte n'importe quoi, n'importe comment, fustige ce membre fondateur du Groupement des scientifiques pour l'information sur le nucléaire, basé à Orsay. La perte du colis de CIS Bio est emblématique. Même s'il est faiblement contaminé, cet incident montre une entreprise qui marche à la limite des clous. » Car CIS Bio appartient désormais à un groupe allemand, qui l'a racheté au CEA en 2000. « Clairement, ils se moquent de l'Autorité de sûreté du nucléaire et de la législation française, même s'il semble y avoir un léger mieux », assure Raymond Séné. D'une manière générale, le spécialiste pointe du doigt la généralisation des radioéléments dans la vie quotidienne. « Sans arrêt, des colis sont perdus ou endommagés, éventrés par des transpalettes.. Les détecteurs de fumée placés dans les immeubles, par exemple, contiennent des matières radioactives, et sont manipulés sans précaution. Dans une gare parisienne, j'ai même vu un agent SNCF assis sur une dizaine de paquets.. Un seul, ça ne risque rien, mais plusieurs... »
Quatre employés légèrement
contaminés au centre CEA de Valduc (Côte-d'Or)
29/06/04 - Quatre salariés du
centre CEA de Valduc (Côte-d'Or) ont été légèrement
contaminés le 25 juin à la suite du débordement
accidentel de 0,5 litre de solution contenant du plutonium,
a annoncé mardi le Commissariat à l'énergie
atomique, dans un communiqué.
La contamination a eu lieu au cours des opérations de récupération du liquide, en raison d'un défaut d'étanchéité constaté sur l'enceinte de confinement, selon le CEA. Le débordement s'était produit lors d'une opération de transfert.
Des contrôles réalisés a posteriori sur les quatre employés n'ont révélé aucune contamination résiduelle, et l'incident à été classé au niveau 1 sur l'échelle internationale des gravités, qui en compte sept. (1/1 000 000 ème de gr de plutonium ingéré ou inhalé suffit à provoquer un cancer)
Rapport
incidents (format Word) du Gsien (Groupement des Scientifiques
pour l'Information sur l'Energie Nucléaire)
sur Fessenheim.
Libération le 18 février 2004
La liste des incidents s'allonge à la centrale nucléaire de Fessenheim (Fessenheim : des failles dans la sécurité, les risques sismiques). Hier, c'est un chef de chantier d'une entreprise spécialisée qui y a été contaminé par inhalation. La dose reçue est évaluée à 0,5 millisievert. Elle devra être confirmée par l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire. Cela porte à douze le nombre de personnes irradiées depuis l'incident survenu le 24 janvier, lorsque des billes de résine radioactives s'étaient répandues dans le circuit primaire du réacteur numéro 1 suite à une erreur de manipulation (Libération du 7 février). Depuis, le réacteur est à l'arrêt pour permettre sa dépollution.
«Aucun rapport entre cette nouvelle contamination et les événements du 24 janvier», assure le directeur de la centrale, Joseph Sanchez, qui précise que «la personne contaminée était affectée au rechargement du combustible». EDF minimise l'incident : «La dose reçue est équivalente à une radio des poumons.» Connu, le refrain ne rassurera pas les associations membres de la commission locale de surveillance, qui ont réclamé lundi la fermeture de la plus vieille centrale nucléaire française. D'autant qu'un autre problème est survenu le même jour sur le réacteur numéro 2 : le bug d'une carte électronique a provoqué son arrêt automatique. Il a été remis en marche hier.
Thomas CALINON
Libération 09 février 2004
Un huitième agent d'EDF a été contaminé, vendredi, lors des opérations de décontamination du circuit primaire du réacteur numéro 1 de la centrale nucléaire de Fessenheim (Haut-Rhin), pollué le 24 janvier par des résines radioactives suite à la fermeture accidentelle d'une vanne (Libération du 7 février). Au cours du changement des filtres obstrués par ces résines, sept agents avaient inhalé des poussières radioactives. Depuis, le réacteur, dont le circuit primaire affiche une dosimétrie trois fois supérieure à la normale, est stoppé. Et les agents engagés dans la dépollution sont équipés de combinaisons étanches. Mais pas celui sur la main duquel a été relevée, vendredi, «une trace de radioactivité non quantifiable, ne nécessitant pas de déclaration d'incident». Selon EDF, cet agent ne travaillait pas au changement des filtres, mais près du conteneur qui les stocke. Ce qui justifierait l'absence de protection.
Thomas CALINON
Libération 07 février 2004
Pour EDF, il s'agit d'un «incident». Pour l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), c'est une «anomalie». Les antinucléaires parlent eux d'un «accident grave». Au-delà de la querelle des mots, il y a surtout sept agents d'EDF contaminés suite au «problème» survenu le 24 janvier sur la tranche 1 de la centrale nucléaire de Fessenheim (Haut-Rhin). Et un flot de questions quant à la sûreté du plus vieux centre nucléaire de production d'énergie français, inauguré en 1977. Au point que beaucoup se demandent si Fessenheim, dont la durée de vie annoncée est de «quarante ans ou plus», selon EDF, n'est pas au bout du rouleau.
Rattrapage. Après avoir traîné des pieds pour communiquer sur cet incident, qui n'a été rendu public que le 28 janvier, le directeur de la centrale, Joseph Sanchez, s'est lancé dans une session de rattrapage. Jeudi, il a organisé deux conférences de presse, à l'attention des journalistes français et allemands. Hier, il a répondu aux membres du bureau de la commission locale de surveillance de Fessenheim, dont le président, Pierre Schmitt, vice-président du conseil général, a très mal digéré de n'être averti que trois jours après les faits. «J'ai obtenu des explications mais elles n'excusent pas tout», confiait-il à la sortie de la réunion. «On en sait pas beaucoup plus sur les raisons du problème», estimait pour sa part Jean-Paul Lacôte, représentant de l'association Alsace Nature.
La chronologie du dysfonctionnement est en revanche connue. A l'origine, une vanne, située sur le circuit de purification de l'eau du circuit primaire, qui entoure le réacteur. Suite à une erreur, cette vanne a été fermée le samedi 24 janvier. La pression est montée dans le circuit de purification et 900 litres de billes de résine, chargée d'emprisonner la radioactivité, se sont échappés par une soupape de sécurité avant de se répandre dans le circuit primaire. Les billes ont obstrué trois filtres. C'est au cours de leur remplacement que les sept agents - quatre le samedi et trois le dimanche - ont inhalé des particules radioactives. Conclusion de Joseph Sanchez : «La personne la plus touchée a reçu 0,45 millisievert, l'équivalent d'une radio des poumons (il s'agit d'une contamination interne donc aucun rapport avec une radio des poumons). La sûreté n'a à aucun moment été remise en cause et nous avons décidé d'arrêter le réacteur le dimanche soir pour traiter sereinement le problème.» Il ne sera pas remis en marche avant cinq semaines. Le temps de purifier le circuit, où la dosimétrie est pour le moment trois fois supérieure à la normale, et de procéder à un rechargement de combustible prévu de longue date.
Dans un premier temps, EDF a classé l'incident au niveau 0 sur l'échelle internationale des événements nucléaires, qui en compte 7. L'ASN l'a rehaussé mardi au niveau 1. Trois enquêtes ont été ouvertes : par EDF, par l'ASN et par le procureur de la République de Colmar. Elles devront expliquer pourquoi la vanne a été fermée. «Est-ce un agent qui est seul responsable, est-ce que la procédure n'était pas claire ou est-ce qu'il y avait déjà une situation d'urgence à laquelle on a mal répondu ?» interroge Jean-Marie Brom, qui cumule les fonctions de directeur de recherches au CNRS, de porte-parole local du réseau Sortir du nucléaire et de conseiller des associations représentées à la commission locale de surveillance. Joseph Sanchez a indiqué hier que la défaillance s'était produite au niveau de la «planification des tâches».
«Scandaleux». Pourquoi les agents n'étaient-ils pas protégés ? Le directeur explique que «c'est la première fois qu'un événement de ce type arrive en France». «Soumises à la pression et à la chaleur du circuit primaire, les billes de résine se sont désagrégées en particules qui ont irradié les agents . Et ça, nous ne l'avions pas prévu.» Pourquoi ne pas avoir pris les dispositions nécessaires entre les deux vagues de contamination ? «Parce qu'il s'agit de deux filtres différents, avec deux procédures différentes.» Des explications confirmées par l'ASN, qui font bondir Jean-Marie Brom : «C'est scandaleux, ça veut dire qu'EDF n'a pas prévu de procédure pour ce type d'incidents, alors qu'à l'évidence ils sont possibles.» A l'ASN, on rappelait hier que la «sûreté nucléaire progresse avec l'expérience». Première leçon tirée de l'incident de Fessenheim ? «Il faut faire plus attention à la manipulation des vannes»...
Thomas CALINON
FESSENHEIM 29 janvier 2004 - L'unité de production numéro 1 de la
centrale nucléaire de Fessenheim a été arrêtée
dimanche soir "suite à une pollution du circuit primaire
d'eau" et sept agents EDF, intervenus sur cette pollution,
ont subi "une légère contamination interne",
a annoncé mercredi soir la direction de la centrale.
L'état de santé de ces agents n'est pas préoccupant,
la contamination maximale ne dépassant pas 0,45 millisievert
(mSV, unité de mesure de radioactivité) pour l'un
d'entre eux, a indiqué la direction de la centrale.
"La limite annuelle réglementaire
à ne pas dépasser est de 35 mSV", a souligné
la direction, précisant que cette "contamination s'éliminait
naturellement en quelques heures ou en quelques jours suivant
les individus".
"Par précaution, même lorsque la suspicion est
très faible, les agents sont suivis médicalement
jusqu'à ce que toute contamination soit évacuée",
a-t-on ajouté de même source.
Les agents ont été contaminés ce week-end "alors qu'ils procédaient au changement des filtres du circuit primaire", pollué à la suite d'une "erreur" de manipulation samedi "lors d'une opération d'exploitation sur le système de purification". "Des résines usées ont été injectées par erreur dans le circuit primaire dont l'eau est en contact avec le combustible nucléaire", a expliqué la direction.
"Afin d'éviter la détérioration des pompes primaires suite au bouchage d'une partie des filtres, le réacteur a été arrêté dimanche soir. Des opérations sont en cours pour continuer à filtrer l'eau et à piéger les résines", a poursuivi la direction.
"Le réacteur est en +arrêt chaud+, c'est-à-dire qu'il peut redémarrer à tout moment, dès que l'eau aura retrouvé sa pureté et que le bon fonctionnement des différents systèmes du réacteur aura été vérifié", a-t-elle ajouté.
ASN 22/1/04:
Le 30 mai 2003, deux travailleurs de l'Institut
de soudure Ouest utilisant un gammagraphe, appareil de radiologie
industrielle, lors d'un contrôle de tuyauterie, dans la
raffinerie Total de Gonfreville l'Orcher ont reçu une dose
de rayonnements ionisants dépassant deux fois la limite
réglementaire annuelle (35 millisieverts sur 12 mois consécutifs).
Les autorités ont été informées très
tardivement de cet incident et ont décidé une inspection
conjointe regroupant l'Inspection du travail de Seine-Maritime,
la Caisse régionale d'assurance maladie (CRAM) et l'Autorité
de sûreté nucléaire (ASN) dans les locaux
de l'Institut de Soudure Ouest, situés à proximité
du Havre.
L'équipe d'inspecteurs a constaté de nombreux manquements
à la réglementation de radioprotection notamment
en matière de qualification, de formation, de surveillance
médicale des opérateurs et d'organisation du travail.
Plus globalement, les inspecteurs ont mis en évidence une
organisation de l'Institut de Soudure Ouest inadaptée sur
le plan de la radioprotection et une méconnaissance des
règles de base.
L'inspection du travail et la CRAM poursuivent leurs investigations
au regard des autres dispositions du code du travail. Dans l'attente
de la conclusion des enquêtes en cours, l'ASN a suspendu
l'autorisation d'utiliser les appareils de gammagraphie délivrée
à l'Institut de Soudure Ouest.
L'utilisation de gammagraphes (plus de 1000) est très répandue
dans l'industrie. L'ASN avait déjà constaté
en 2002 et en 2003 un certain nombre de dysfonctionnements dans
leurs conditions d'utilisation. L'ASN sera particulièrement vigilante
quant aux respects des normes d'utilisation des gammagraphes et
en a fait un thème prioritaire d'inspections pour l'année
2004.
19/2/03 - La cour d'appel de Grenoble a confirmé mercredi la condamnation à un mois de prison avec sursis de l'ancien directeur de la centrale nucléaire du Tricastin (Drôme) suite à l'irradiation d'un agent EDF en mars 1999.
Toutefois, la cour a requalifié le délit de "blessures involontaires commis dans le cadre du travail ayant entraîné une ITT de plus de trois mois", pour lequel l'ancien directeur avait été condamné en juin 2001 par le tribunal correctionnel de Valence (Drôme), en "contravention de blessures involontaires d'une durée égale ou inférieure à trois mois".
En conséquence, l'ancien directeur, Joël Bultel, aujourd'hui adjoint au directeur des ressources humaines à la direction d'EDF, a été condamné à 750 euros de contravention et EDF, qui avait été condamnée à 76.225 euros d'amende en première instance, ne devra payer qu'une amende contraventionnelle de 1.350 euros.
Frédéric Moreau, 42 ans, agent de radioprotection, avait été grièvement irradié après avoir pénétré durant 3 minutes en zone rouge (zone fortement radioactive). Son contremaître lui avait demandé de vérifier la présence de deux projecteurs dans un local aveugle situé sous le réacteur, en arrêt depuis novembre 1998 pour la révision décennale.
M. Moreau a soutenu devant la cour d'appel qu'il croyait pénétrer dans une zone classée orange. Deux mois auparavant, il avait accompagné une personne qui était entrée, sans problème, dans le même local pour poser les projecteurs, a-t-il précisé.
La cour a alloué 0,15 euro symbolique
de dommages et intérêts au syndicat CGT des ouvriers
et employés de la centrale du Tricastin, partie civile.
Le Figaro du 8/1/03:
La cour d'appel de Grenoble examinait hier l'affaire de «l'irradié du Tricastin». EDF et l'ancien directeur de la centrale nucléaire du Tricastin (Drôme) avaient fait appel d'un jugement du tribunal correctionnel de Valence, qui, le 26 juin 2001, les avaient condamnés pour blessures involontaires et infraction au code du travail. Le tribunal, par cette décision sans précédent dans le nucléaire, les avait jugés responsables de l'irradiation d'un technicien d'EDF, survenue en mars 1999.
Grenoble : de notre envoyé spécial Fabrice Nodé-Langlois
«Je n'ai peut-être pas toujours compris tout», concédait hier, en début d'audience, la présidente du tribunal, Marie-Françoise Robin. L'affaire qu'elle jugeait n'est pas un accident du travail banal : il s'est produit dans une centrale nucléaire, et l'un des prévenus est EDF. Les faits remontent au 11 mars 1999. Le réacteur n° 1 de la centrale nucléaire du Tricastin est à l'arrêt pour révision depuis plusieurs semaines. Un contremaître demande à Frédéric Moreau, technicien du service sécurité-radioprotection-médical (SRM) de regarder si des projecteurs de chantier n'ont pas été laissés dans un petit local situé sous la cuve du réacteur. Ces projecteurs risquent d'imploser lors de la remise en pression du bâtiment. Le contremaître précise à Frédéric Moreau : «n'entre pas dans le local». La pièce est en effet très radioactive, du fait de la présence d'instruments de mesure habituellement insérés dans la cuve, juste au-dessus. Malgré cette instruction, Frédéric Moreau ouvre les deux portes du local, y pénètre et en retire les projecteurs. En trois minutes, le technicien reçoit une dose radioactive de 300 à 340 millisieverts, soit 15 à 17 fois la dose annuelle admissible, ou encore l'équivalent de 300 radios des poumons. L'expertise médicale reconnaîtra par la suite une asthénie présumée liée à l'irradiation, ainsi qu'un risque accru de développer une leucémie.
Les conséquences de l'incident ne sont pas contestées. Les débats des audiences successives, depuis quatre ans, ont tourné autour de ces questions : comment un employé, chargé précisément de la radioprotection, a-t-il pu pénétrer et demeurer plusieurs minutes dans un local signalé comme une «zone rouge», donc hautement radioactif ? Qui est responsable de ce dysfonctionnement ?
Le prévenu, Joël Bultel, l'ancien directeur de la centrale, a rappelé hier qu'«il fallait l'autorisation explicite du chef d'établissement» pour entrer en zone rouge. Pour Me Alain Lévy, avocat de la CGT qui a assigné EDF, le «fil conducteur, c'est l'obligation de l'employeur de rendre impossible l'accès aux zones rouges», en application d'un décret du 28 avril 1975. Or les clés du funeste local étaient aisément accessibles pour les employés du service SRM dysfonctionnement qu'EDF a corrigé par la suite. Me Philippe Toison, conseil de Joël Bultel, a demandé la relaxe de son client, invoquant un système de délégation de pouvoir que le juge n'avait pas retenu en première instance.
L'audience a permis de se rendre compte que, entre les procédures et la réalité, il y parfois un gouffre. Un arrêt de tranche, raconte Frédéric Moreau, le visage mangé par sa barbe épaisse, «c'est la course en permanence [chaque semaine d'arrêt coûte cher à EDF]. Moi, j'avais surtout peur que ces projecteurs implosent et que les agents de nettoyage prennent des doses importantes». «Il était en condition de stress maximal», résume son avocat, Alexandre Faro. Surtout, Frédéric Moreau assure qu'il pensait que le local était en fait en «zone orange», moins radioactive un même secteur peut en effet être déclassé selon les moments. Les témoignages de techniciens et de cadre, recueillis lors de l'enquête judiciaire, montrent qu'une grande confusion régnait au sujet de ces zones, certains parlant de fantaisistes zones «orange foncé», de «zones rouges administratives» ou «préventives».
Qui était responsable de cette méconnaissance des règles ? Les parties se renvoient la balle. Mais Me Lévy rappelle que, avant que le parquet de Valence ne poursuive le directeur de la centrale, immédiatement après l'incident, le président d'EDF, François Roussely, avait déclaré «assumer collectivement».
Aujourd'hui, Frédéric Moreau vit «un véritable enfer» professionnel, explique encore son avocat. «Je suis dans un super placard, payé à ne rien faire», se plaint l'intéressé. EDF lui a fait huit propositions de reclassement, rétorque Me Mignard. Malgré l'intervention personnelle de François Roussely, aucun accord n'a encore été trouvé. Joël Bultel, quant à lui, a été promu directeur adjoint des ressources humaines, au siège d'EDF.
La cour d'appel rendra sa décision le 19 février.
GRENOBLE, 7 jan 03 - La cour d'appel de Grenoble a requis mardi la confirmation d'une décision condamnant l'ancien directeur de la centrale nucléaire du Tricastin (Drôme) à un mois de prison avec sursis suite à l'irradiation, en mars 1999, d'un agent EDF.
En première instance, en juin 2001, le tribunal correctionnel de Valence (Drôme) avait condamné Joël Bultel, aujourd'hui adjoint au directeur des ressources humaines à la direction d'EDF, à de la prison avec sursis pour blessures involontaires et mise en danger d'autrui.
EDF avait été condamné à 76.225 euros d'amende.
Toutes les parties avaient fait appel, sauf la victime.
L'arrêt de la cour d'appel a été mis en délibéré au 19 février.
Frédéric Moreau, 42 ans, agent de radioprotection, avait été grièvement irradié après avoir pénétré durant trois minutes en zone rouge (zone fortement radioactive). Son contremaître lui avait demandé de vérifier la présence de deux projecteurs dans un local aveugle situé sous le réacteur, en arrêt depuis novembre 1998 pour la révision décennale.
Il avait reçu une dose de 340 milliSiverts (mSv), soit plus de 16 fois la dose maximale européenne en vigueur en 2000 pour les travailleurs exposés, alors qu'il tirait sur les câbles des projecteurs afin de les récupérer, car, a-t-il expliqué à la cour, son contremaître lui avait dit qu'ils risquaient d'imploser.
"Pour moi j'étais parti en zone orange, je n'ai jamais imaginé qu'il s'agissait d'un secteur rouge. Deux mois auparavant, j'avais accompagné une personne qui était rentrée pour poser les projecteurs, j'avais ouvert la porte et donc il n'y avait pas de problème", a expliqué la victime à la cour.
Pour l'avocat de l'ex-directeur, Me Jean-Pierre Mignard, "en ouvrant la porte simplement, on pouvait voir s'il y avait les projecteurs, on avait tout à fait le temps de s'organiser pour les enlever plus tard".
Pour EDF, il était clairement indiqué que la zone était classée rouge.
Les avocats ont demandé la relaxe du directeur et d'EDF.
"EDF, très soucieuse de son image,
a du mal à reconnaître une faute", a assuré
l'avocat de M. Moreau, Me Alexandre Faro, qui estime que son client
risque de développer une leucémie ou un cancer dans
les prochaines années.
Le procès perdu
d'un ingénieur contre le géant Framatome.
La maintenance des centrales nucléaires
françaises est assurée à 80 % par des entreprises
sous-traitantes. Ce qui, selon une étude menée par
une sociologue de l'Inserm, permet à EDF de s'exonérer
de la gestion des risques de contamination. L'entreprise conteste
vigoureusement et met en avant la "saisonnalité"
de ces missions
Il était 2 h 20 du matin, le 21 avril, lorsqu'un ouvrier vérifiant des soudures sur des circuits de la centrale nucléaire du Blayais (Gironde), a été irradié à la suite d'une fausse manœuvre. La source radioactive utilisée pour radiographier les soudures avait déchargé sur lui 15 milliSieverts (mSv) alors que la dose annuelle maximale règlementaire est fixée à 20mSv. Comme 15 000 à 20 000 "nomades du nucléaire", cet employé n'est pas salarié d'EDF mais de l'une de ses sociétés sous-traitantes, CEP Industrie. Tous assurent la maintenance des centrales nucléaires françaises : travaux d'électricité, de plomberie, d'électronique, de calorifugeage, d'isolation ou de nettoyage. Ils supportent plus de 80 % de la dose collective annuelle d'irradiation reçue dans les 58 réacteurs d'EDF.
Impitoyable, l'univers de ces travailleurs apparaît au fil de l'enquête qu'a récemment publiée Annie Thébaud-Mony, sociologue, chercheur à l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). Ce travail, nourri du suivi de 35 salariés entre 1988 et 1994, dénonce le recours à cette main-d'œuvre docile, mal protégée et insuffisamment contrôlée. Il met aussi en cause la "gestion de l'emploi par la dose" que permet la sous-traitance, autrement dit le fait de remplacer ces employés dès qu'ils ont reçu la dose de rayons maximale autorisée.
"L'industrie nucléaire est, plus que toute autre, dominée par l'omniprésence d'un risque, celui des effets de la radioactivité sur la santé", écrit Annie Thébaud-Mony. Selon elle, les risques encourus par ces "travailleurs extérieurs" sont décuplés par le choix qu'a fait EDF, depuis une vingtaine d'années, de sous-traiter la majeure partie des opérations de maintenance de ses centrales nucléaires. "La maintenance des centrales nucléaires est aujourd'hui assurée à plus de 80 % par les travailleurs salariés d'entreprises extérieures, prestataires directs de l'industrie nucléaire ou sous-traitantes les unes des autres et intervenant dans cette industrie", souligne la sociologue. Cette sous-traitance en cascade rend difficile le repérage des incidents survenant au cours de ces opérations. "Ce travail sous-traité et les accidents qui s'y rapportent sont frappés d'invisibilité", poursuit-elle.
Les opérations les plus exposées
aux rayonnements sont les activités de service, qui sont
confiées à des travailleurs qui se nomment eux-mêmes
les " bêtes à rem" (le rem
étant l'ancienne unité de mesure de radioactivité).
Ce sont, selon la sociologue, "ceux qui préparent
les lieux d'intervention pour que les travailleurs chargés
des tâches plus qualifiées puissent intervenir dans
des espaces décontaminés".
DOSIMÉTRIE EN CONTINU
En principe, l'irradiation des travailleurs directement affectés aux travaux sous rayonnements (DATR) est contrôlée en permanence. Elle l'était autrefois par l'intermédiaire de films impressionnés par les rayons gamma, développés tous les mois par le Service central de protection contre les rayonnements ionisants, remplacé aujourd'hui par l'Office de protection des rayonnements ionisants (OPRI). Mais les médiocres performances de cette agence, la discontinuité de la mesure d'exposition et le retard dans la communication des résultats ont fait adjoindre à ces mesures une dosimétrie dite opérationnelle, en continu.
Le travailleur porte un dosimètre électronique qui enregistre en permanence les doses de rayons gamma. Cet enregistrement est informatisé, conservé dans un fichier national, auquel sont connectées les centrales. Le contrôle est exercé par EDF à l'entrée en centrale des travailleurs DATR. Celui dont la dose cumulée dépasse les valeurs réglementaires n'est simplement pas autorisé à pénétrer dans la centrale mais sans que sa dose cumulée lui soit signifiée noir sur blanc.
Les effets directs de l'irradiation sont difficiles à quantifier car ils mettent très longtemps à se manifester et les cancers induits par les radiations n'ont guère de spécificité. Ce qui fait que certaines caisses primaires d'assurance maladie ou certains médecins du travail peuvent ne pas reconnaître l'origine professionnelle de l'affection. "Outre les difficultés à obtenir les preuves de l'exposition, ces salariés connaissent une mobilité d'emploi, de lieux et de postes de travail qui conduisent à des cumuls d'expositions diverses", explique Mme Thébaud-Mony. Parmi les trente-cinq travailleurs qu'elle a suivis, cinq sont décédés dont deux du cancer. L'affection d'un seul a été reconnue comme une maladie professionnelle... mais après sa mort. Face à cette situation, "la recherche en toxicologie et la recherche clinique sur les effets des rayonnements ionisants (...) sont inexistantes (...) et la surveillance épidémiologique reste à construire", constate la sociologue qui suggère de faire financer par EDF des recherches sur les effets de faibles doses.
Pourquoi une industrie, qui fonde sa crédibilité économique sur un contrôle technique sans faille du risque radioactif, sous-traite-t-elle l'une des fonctions les plus essentielles de ce contrôle, à savoir la maintenance de ses installations ? interroge la sociologue. La raison la plus immédiatement mise en avant est le caractère saisonnier des besoins. Le nettoyage, la surveillance de l'usure, le remplacement des pièces du cœur de la centrale ne peuvent s'effectuer que lorsque celle-ci est arrêtée. Et on ne l'arrête, par tranches, que lorsque la demande en électricité est moins forte, soit entre avril et septembre.
DIVISION ET FRACTIONNEMENT
Mais, aux yeux de l'auteur, cette explication en cache peut-être une autre : la sous-traitance permettrait de gérer l'exposition au risque de contamination ou d'irradiation sans que le donneur d'ordres, en l'occurrence EDF, en assure la responsabilité et que les questions d'hygiène et de sécurité fassent l'objet de conflits syndicaux. Annie Thébaud-Mony insiste sur le caractère dispersé des entreprises de sous-traitance fréquemment utilisées en cascade : une stratégie de division sociale du travail, d'une part, et de fractionnement des doses de radioactivité reçues par chacun des intervenants, d'autre part. Les travailleurs appartenant chacun à une structure différente n'ont, en outre, guère de possibilité de faire entendre leur voix.
Les entreprises sous-traitantes offrent le plus souvent des contrats à durée limitée, voire des contrats à durée de chantier. Les ouvriers DATR sont ainsi soumis à une triple flexibilité : celle du temps de travail, du fait de la réduction de la durée des arrêts de tranche ; celle du travail lui-même, qui varie selon l'employeur ; enfin celle qui se produit sur la vie familiale, à cause de la variabilité des salaires, de l'alternance de périodes travaillées ou chômées, mais aussi en raison des déplacements incessants, et de l'impossibilité de programmer des vacances familiales à des dates fixes. Seule "l'écoute véritable de cette parole par ceux qui décident, conclut la chercheuse, peut permettre la connaissance des risques... et de rechercher les moyens de les maîtriser".
L'industrie nucléaire.
Sous-traitance et servitude.
Editions EDK et Inserm, 272 p., 240 F.
Le Parisien 14/11/02
UN RAPPORT rendu public par l'agence d'information
sur l'énergie Wise-Paris dénonce des lacunes importantes
dans le système de protection français en matière
de transport de colis radioactifs. Une étude qui intervient
après « une succession d'incidents graves à
l'aéroport de Roissy » et notamment celui du 17 août
dernier. Ce jour-là, sur la plate-forme de l'aéroport
Charles-de-Gaulle, un colis radioactif contenant de l'iode 131,
utilisé dans le milieu médical, est détruit
accidentellement. S'ensuivent alors une contamination et l'irradiation
de plusieurs personnes. A l'époque, l'Autorité de
sûreté nucléaire (ASN), dépendant du
ministère de l'Industrie, avait tenu des propos rassurants,
en concluant « à un accident inhabituel, mais sans
gravité ». Cependant, pour Wise, de nombreuses incertitudes
demeurent sur l'étendue réelle de la contamination
et de l'irradiation de personnes ayant pu se retrouver dans les
environs ou au contact du colis écrasé. «
C'est un premier accident remontant au mois de janvier sur l'aéroport
de Roissy qui nous a amenés à réaliser cette
enquête, explique un responsable de Wise. Puis, fin août,
nous y avons ajouté celui du colis d'iode 131. Trois problèmes
principaux sont apparus : des lacunes au niveau de la détection
d'éventuelles fuites, un manque de transparence de l'Autorité
de sûreté nucléaire et surtout sa tendance
à minimiser les alertes. »
53 000 paquets dangereux chaque année Le 17 août,
le colis d'iode 131 avait provoqué un très grand
émoi parmi les employés de la plate-forme. Tombé
d'un camion du transporteur France Handling sur une route de service,
il avait été écrasé et retrouvé
éventré. Deux gendarmes avaient dû subir quantité
d'analyses afin de savoir s'ils avaient été contaminés.
Et de nombreux vols avaient été retardés
de plusieurs heures. « Combien de camions ont dispersé
cette poudre avant l'intervention des gendarmes ? La contamination
a-t-elle pu atteindre les zones accessibles au public ? »
s'interroge le rapport. « On nous fait un mauvais procès,
rétorque pour sa part Jacques Aguilar, responsable du transport
des matières radioactives à l'ASN. Chaque année,
ce sont 53 000 colis de ce type qui transitent sur les aéroports,
dont une majorité à Roissy, sans aucun problème.
L'accident de janvier est dû à un mauvais emballage
effectué en Suède. Quant au colis d'iode, il s'agit
d'une pastille destinée à soigner le cancer d'un
patient. Je ne vois pas comment elle aurait pu contaminer qui
que ce soit. » Mais les employés des transporteurs,
dubitatifs, réclament quant à eux la généralisation
des dosimètres, ces petits appareils permettant de détecter
d'éventuelles fuites. « FedEx vient à peine
de nous en équiper, conclut un délégué
CGT. Mais ce n'est pas le cas de tout le monde sur la plate-forme.
Nous sommes encore nombreux à ne pas savoir ce que nous
transportons. »
Le rapport de Wise « Y a-t-il un dosimètre dans l'avion ? » est consultable sur Internet, www.wise-paris.org.
Edicom 13/11/02
LONDRES - Une vingtaine d'employés d'une usine de retraitement de combustibles nucléaires ont été contaminés par des particules radioactives, a annoncé mardi soir L'Autorité britannique de l'énergie atomique (UKAEA). L'établissement a été fermé.
L'alarme a été donnée après que des radiations eurent été détectées sur les chaussures d'un employé de l'usine de Dounreay, dans le Caithness, en Ecosse, a indiqué l'UKAEA.
De la poussière radioactive a été ensuite trouvée sur les mains de deux autres membres du personnel, dont l'un en avait sur la figure, puis sur les chaussures de 18 autres employés, a précisé l'organisme.
«Il est difficile de faire une évaluation quantitative pour l'instant, mais nous pensons que les risques encourus sont faibles», a estimé un porte-parole de l'UKAEA.
«Le bâtiment a été
fermé. Il n'y a eu aucune émission radioactive dans
l'environnement et il n'y a pas d'indication que les ouvriers
concernés aient été irradiés»,
a ajouté le porte-parole. Une enquête a été
ouverte.
CATTENOM (Moselle), 1er oct 02 - Un technicien intervenant pour un prestataire de service d'EDF a été "légèrement contaminé" mardi vers midi sur l'unité de production n°2 de la centrale nucléaire de Cattenom, a-t-on appris auprès de la direction de la centrale.
Par ailleurs, quatre autres intervenants ont inhalé des particules "en quantité faible", selon un porte-parole d'EDF.
Le technicien a inhalé des particules radioactives "lors d'une opération d'assèchement du bassin d'évacuation du combustible, dans le bâtiment combustible de l'unité de production n°2", a précisé EDF dans un communiqué.
La contamination a été détectée lors d'un contrôle réalisé systématiquement en sortie de zone nucléaire.
"Les analyses, immédiatement effectuées par le service médical du site, ont révélé une contamination interne de l'ordre de 1% de la limite sanitaire annuelle autorisée pour les travailleurs du nucléaire", ajoute le communiqué.
Des contrôles complémentaires, réalisés par le service médical en liaison avec l'Institut de Radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), détermineront si les agents touchés ont évacué la contamination, indique également EDF.
L'unité de production n° 2, arrêtée
pour rechargement du combustible pendant 40 jours, avait redémarré
le 23 septembre dernier.
PARIS, 26 juin - Deux employés de la société de messagerie Fedex à Roissy ont été faiblement irradiés en janvier dernier, à la suite de fuites radioactives émanant d'un colis en transit dans l'aéroport parisien, a annoncé mercredi l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN).
L'incident s'était produit au cours du transport d'un colis entre la Suède et les Etats-Unis, via Roissy. Ce colis, contenant 1.000 billes d'iridium-192 destinées à la radiographie industrielle, avait été expédié par la société suédoise Studsvik Nuclear AB à la société américaine SPEC.
Des examens médicaux menés sur deux employés de Fedex à Roissy avaient révélé une première contamination de l'ordre de 15 millisieverts (mSv). La dose de radiation maximale admise pour le public est de 1 mSv par an et de 20 mSv pour un employé du secteur nucléaire.
Les résultats des examens médicaux complémentaires menés par la suite ont révélé qu'un deuxième employé avait été irradié, avec une dose de l'ordre de 100 mSv, a indiqué mercredi l'Autorité de sûreté. Selon le "gendarme du nucléaire", cette irradiation plus forte est due au fait que l'employé travaillait directement sur la rampe de chargement des colis.
Quelque 300.000 mouvements de matières radioactives ont lieu en France chaque année. Environ 150 concernent des combustibles usés en provenance de centrales nucléaires, le reste portant sur des matières radioactives à usage médical ou industriel.
L'ASN est compétente depuis 1997 en France pour contrôler les transports de matières radioactives.
WISE-Paris, le 29 janvier 2002
Grave défaut de confinement sur un colis
de sources radioactives : de nombreuses questions en suspens
27/05 - Deux salariés d'une entreprise prestataire travaillant au centre nucléaire de production d'électricité de Flamanville (Manche) ont été "faiblement contaminés" dimanche dans l'après-midi, a indiqué EDF lundi dans un communiqué.
Les intervenants concernés procédaient à des opérations de maintenance liées à l'arrêt programmé de l'unité de production numéro 1. La contamination a été décelée lors du contrôle des deux salariés "en sortie de zone nucléaire", selon le communiqué.
Les analyses effectuées révèlent une "contamination interne" de l'ordre "de 3% et 1%" de la limite annuelle autorisée pour les salariés du nucléaire, précise EDF.
Les deux personnes ont pu rejoindre leur domicile normalement. Elles feront l'objet d'un suivi médical pendant les jours qui viennent, indique-t-on de même source. (un cancer dans les jours qui viennent ?)
CATTENOM (Moselle), 9 avr - Un agent EDF a été légèrement contaminé par des particules radioactives mardi matin lors d'une manoeuvre de maintenance sur l'unité 3 de la centrale nucléaire de Cattenom (Moselle), a annoncé mardi la direction de la centrale.
"C'est lors d'une opération de maintenance sur des projecteurs immergés dans la piscine du bâtiment combustible que l'agent a inhalé des particules radioactives", précise EDF dans un communiqué.
Selon les responsables de la centrale, la contamination n'aura "pas d'incidences sur la santé de l'agent", un technicien âgé de 34 ans. Les particules inhalées seront évacuées "par voie naturelle", a indiqué un porte-parole.
Il s'agit d'une "contamination interne, légèrement supérieure au 100e de la limite annuelle autorisée pour les travailleurs du nucléaire", précise le communiqué.
"Des contrôles complémentaires seront menés par le service médical du site, en liaison avec l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN)", conclut le communiqué.
Située près des frontières
allemande et luxembourgeoise, la centrale nucléaire de
Cattenom, avec quatre réacteurs de 1.300 mégawatts
chacun, est la plus grande de France après celle de Gravelines
(Nord).
NIMES, 7 fév - Deux opérateurs appartenant à une entreprise extérieure ont été contaminés le 22 janvier dans un atelier de la Compagnie générale des matières nucléaires (Cogema) à Marcoule (Gard), a-t-on appris jeudi auprès de la compagnie.
L'un des agents a reçu une dose de rayonnements "quasiment insignifiante" et l'autre un rayonnement "nettement inférieur" au plafond déterminé par la réglementation française, qui fixe à 50 millisieverts (mSv) la limite annuelle d'exposition des travailleurs, a précisé une porte-parole.
Cette dose est considérée comme n'ayant "aucun impact sur la santé", a-t-elle ajouté, refusant de donner les rayonnements exacts reçus par les travailleurs.
Les employés, dont l'état n'a pas nécessité de médicalisation, intervenaient dans un atelier de la Cogema en cours d'assainissement et qui servait auparavant au traitement des combustibles usés en provenance de réacteurs.
Cet incident est classé au niveau 1 dans l'échelle internationale des événements nucléaires (qui en compte sept).
Georges Settimo n'avait jamais parlé. Parce qu'il ne cherche aucune revanche. Mais convaincu aujourd'hui des méfaits de l'atome, il brise le silence, près de trente ans après sa maladie et la mort des deux collègues présents avec lui dans les sous-sols du labo.
«Si j'étais mort comme mes deux
compagnons, personne n'aurait jamais rien su»: c'est ce
constat qui a poussé Georges Settimo, un ancien intérimaire
du Laboratoire européen pour la physique des particules
(CERN), à faire paraître en décembre dans
le bulletin français Sortir du nucléaire un manifeste
bouleversant contre l'énergie atomique. Il y racontait
sa maladie et la mort de deux collègues à la suite,
pense-t-il, de leur travail comme tuyauteurs, en 1974, dans les
fondations du centre de recherches. «Je ne veux pas disparaître
sans avoir témoigné»: avec cette citation
en guise de titre, l'association suisse
Contratom reproduit maintenant ce témoignage dans sa revue
de février. «Je regrette seulement d'avoir mis si
longtemps à le faire», affirme Georges Settimo, qui
vit aujourd'hui près de Perpignan, d'où il répond
volontiers aux questions qu'on peut légitimement se poser
sur ce subit besoin de déposer à charge contre son
ancien gagne-pain.
Georges Settimo n'a pas le profil d'un agitateur:
«Je ne demande ni reconnaissance ni indemnités, et
n'ai aucune haine ni rancune envers qui que ce soit, seulement
l'espoir que ce témoignage ouvre les yeux à tous
ces gens qui, convaincus des bienfaits et de l'innocuité
du nucléaire, comme je l'étais moi-même avant
cette douloureuse expérience, ne veulent rien voir.»
Devenu géomètre, père de deux enfants, il
survit grâce à un stimulateur cardiaque qui assiste
son coeur brûlé par les radiations. Mais il a vaincu
la maladie de Hodgkin, une sorte de leucémie qui s'attaque
aux lymphes plutôt qu'aux globules blancs.
Aucune protection
En 1974, Georges Settimo avait 27 ans et travaillait
à Genève avec deux intérimaires, Kader et
Antonio, pour le compte de l'entreprise marseillaise Sitman à
la construction du Super Proton Synchroton, l'un des accélérateurs
du CERN. Les expériences n'avaient pas encore commencé,
reconnaît-il, mais il y avait autour d'eux plusieurs caisses
et bidons portant le triangle de danger radioactif. On leur avait
bien précisé qu'ils ne couraient aucun risque et
ils ne portaient aucune protection, se souvient-il. Quelques mois
plus tard, le tuyauteur français se retrouve couvert de
ganglions et on lui diagnostique une maladie de Hodgkin. Ce n'est
que deux ans plus tard, au cours de sa cure, que son chemin recroise
à l'hôpital celui de son ancien collègue Kader,
alors en phase terminale. Ce dernier lui apprend que le troisième
homme, Antonio, est déjà mort depuis six mois. Lui
aussi d'une forme de cancer.
Quinze cas connus
Ces coïncidences ne sont pas dues au hasard, estime Georges Settimo. Mais il n'a jamais cherché à mettre en cause qui que ce soit. C'est pourquoi le CERN ne connaissait pas l'histoire de Georges Settimo, qui n'était pas directement employé par l'organisation. «Sur les 36 000 personnes qui ont travaillé depuis trente ans dans des zones contrôlées du site, nous avons eu connaissance de 15 cas de leucémie, ce qui n'est en rien supérieur à la proportion que l'on trouve dans la population normale», affirme le service de presse du CERN. Quant à d'autres formes de cancers, pas de réponse. Il paraît très compliqué de trouver ces chiffres, alors même que le CERN possède un service médical et un service de radioprotection qui sont censés suivre attentivement les dangers de la radioactivité. Nulle mention par exemple de cancers du poumon, alors qu'un ex-intérimaire, Pierre Allemann, a pourtant porté sa cause à la connaissance des médias il y a déjà six ans. D'autres cas sont connus de l'association Contratom, notamment un cancer du pancréas.
Mais selon le chef de la sécurité du CERN, Helmut Schönbacher, «tous les gens qui travaillent dans les zones sensibles sont porteurs d'un dosimètre et personne n'a jamais dépassé les limites légales». Le problème, souligne Paul Bonny de Contratom, c'est que «les intérimaires ont tendance à ôter leur dosimètre pour éviter de se retrouver au chômage une fois cette limite atteinte». L'association antinucléaire réfléchit aux suites qu'elle entend donner aux révélations de Georges Settimo.
LYON, 22 nov - Un technicien d'une entreprise extérieure a été légèrement contaminé jeudi alors qu'il travaillait sur un chantier situé en zone nucléaire de la centrale du Tricastin (Drôme), a-t-on appris auprès d'EDF.
Cet intervenant procédait au conditionnement de produits radioactifs. Des contrôles ont révélé une contamination interne inférieure au seuil présentant des risques sanitaires, précise le communiqué d'EDF.
Cette personne, qui a rejoint son domicile, fera l'objet d'un suivi médical durant quelques jours, jusqu'à l'élimination complète naturelle de la contamination, selon la même source.
Les autorités (Office de protection contre les rayonnements ionisants, préfecture et Direction régionale de l'industrie, de la recherche et de l'environnement) ont été informées par la direction d'EDF Tricastin.
VALENCE, 26 juin - L'ancien
directeur de la centrale nucléaire de Tricastin (Drôme),
Joël Bultel a été condamné mardi à
Valence à un mois de prison avec sursis après l'irradiation
d'un agent EDF, en mars 1999.
Il avait comparu le 11 juin devant le tribunal correctionnel pour
"mise en danger d'autrui, blessures involontaires causant
une incapacité de plus de trois mois dans le cadre du travail",
et pour "infractions au code du travail et une série
de manquements au décret d'avril 1975 qui régit
les règles de sécurité dans le domaine du
nucléaire".
Le chef de "mise en danger d'autrui" n'a pas été retenu, mais le jugement - suceptible d'appel dans les dix jours - va au-dela de l'amende de 20.000 francs réclamé à l'audience du 11 juin par le procureur.
Le magistrat avait également demandé une peine qui ne soit pas "pas inférieure à 50.000 francs" pour Electricité de France, responsable en tant que personne morale.
Le jugement condamne EDF à une amende délictuelle de 500.000 francs (76.224,51 euros).
Frédéric Moreau, 41 ans, agent de radioprotection depuis 12 ans à Pierrelatte avait été gravement irradié après avoir pénétré durant trois minutes en zone rouge, à la demande de son contremaître, pour s'assurer que des projecteurs n'y avaient pas été oubliés.
Il avait alors reçu une dose de 340 milliSiverts (mSv), soit plus de 16 fois la dose maximale européenne en vigueur en 2000 pour les travailleurs exposés.
A la suite de cet accident, M. Moreau avait temporairement souffert d'asthénie et de troubles respiratoires, mais EDF avait toujours rejeté la relation de cause à effet.
VALENCE, 11 juin - Le tribunal correctionnel de Valence, devant lequel comparaissait lundi l'ancien directeur de la centrale nucléaire de Tricastin (Drôme), Joël Bultel, après l'irradiation d'un agent EDF, en mars 1999, a examiné les dysfonctionnements en matière de sécurité à la centrale.
Le tribunal a mis son jugement en délibéré au 26 juin.
Dénonçant le "dysfonctionnement évident dans les procédures d'accès en zone rouge" et l'"inobservation du décret d'avril 1975" régissant les règles de sécurité dans le domaine du nucléaire, le procureur a réclamé 20.000 francs d'amendes pour M. Bultel et une peine qui ne soit pas "pas inférieure à 50.000 francs" pour EDF, responsable en tant que personne morale.
"Il est temps aujourd'hui pour EDF et M. Bultel de faire face aux responsabilités qui sont les leurs, nonobstant les délégations de pouvoir derrière lesquelles il entend s'abriter", a lancé le magistrat, rappelant que la centrale de Tricastin avait été "épinglée à plusieurs reprises par l'autorité nucléaire pour manque de rigueur".
Joël Bultel, 55 ans, est poursuivi pour "mise en danger d'autrui, blessures involontaires causant une incapacité de plus de trois mois dans le cadre du travail", et pour "infractions au code du travail et une série de manquements au décret d'avril 1975".
Le 11 mars 1999, Frédéric Moreau, 42 ans, agent de radioprotection, avait été gravement irradié après avoir pénétré, durant trois minutes, dans un puits de cuve, à la demande de son contremaître, pour s'assurer que des projecteurs, risquant, selon ce dernier, d'imploser, n'y avaient pas été oubliés.
Ignorant qu'il était en zone rouge et n'ayant pas entendu l'alarme de ses deux appareils de mesure, en raison du bruit ambiant assourdissant, il avait reçu une dose de 340 milliSiverts (mSv), soit plus de 16 fois la dose maximale européenne en vigueur en 2000 pour les travailleurs exposés.
A la suite de cet accident, M. Moreau avait souffert d'asthénie et de troubles respiratoires, entraînant une incapacité totale de travailsupérieure à trois mois. Les médecins avaient attribué ces maux à l'irradiation, bien qu'EDF ait toujours rejeté toute relation de cause à effet.
Comme lors de l'audience du 6 novembre 2000, Joël Bultel a nié toute responsabilité pénale, estimant que M. Moreau "avait commis une erreur, dans un souci de rendre service" en pénétrant dans le local, alors qu'on lui demandait de vérifier à travers la vitre.
"Un acte citoyen"
Mais pour Me Alexandre Faro, l'avocat de la victime, "c'est un acte citoyen qui l'a conduit à transgresser cet ordre, car il était obnubilé par le risque d'explosion".
"L'accès en zone orange et zone rouge était réglementé et parfaitement respecté par l'ensemble des intervenants", argumente l'ancien directeur.
"Pourtant si M. Moreau a pu ouvrir la porte du puits de cuve, sans autorisation écrite, c'est que cela n'avait rien d'exceptionnel", ironise le président. Il évoque alors un rapport des gendarmes, selon lequel les agents de radioprotection de la centrale avaient aisément accès à la clé des zones rouges, sans demander d'autorisation écrite.
Le 6 novembre, le président Patrick Mandroyan avait demandé un supplément d'information notamment sur ce point, renvoyant le procès jusqu'à ce jour.
"Peu importe les erreurs de M. Moreau, il n'a pu les commettre que parce que les règles de sécurité n'étaient pas mises en place efficacement", a dénoncé Me Alain Lévy, représentant la CGT, partie civile.
D'ailleurs, après l'accident, "un certain nombre de mesures de sécurité ont été prises, alors qu'auparavant cela se passait dans des conditions moins fiables", observe le président.
Pour la partie civile, "n'est-ce pas un aveu que c'était imparfait".
La femme de l'agent EDF irradié à
Tricastin dénonce l'"enfer" que vit son mari
VALENCE, 6 nov - La femme de Frédéric Moreau, un agent EDF irradié en mars 1999 à la centrale de Tricastin (Drôme), dont l'ex-directeur est jugé lundi à Valence pour blessures involontaires, dénonce "l'enfer" que vit son mari depuis qu'il a repris son travail.
"Il est seul face à ses collègues, face à la hiérarchie. Il est seul. Il faut voir toutes les misères, les bassesses qu'on lui fait", a déclaré son épouse, Muriel Moreau, à l'AFP.
Selon elle, son mari, aujourd'hui âgé de 41 ans et qui a reçu 16 fois la dose maximale européenne annuelle en vigueur en 2000 pour les travailleurs exposés après avoir pénétré durant trois minutes en zone rouge, "est la personne qu'il faut éjecter".
"Tout ça a une visée à mon avis: le faire sortir d'EDF. Il lui a été dit qu'il entachait l'image de la centrale. Partout c'est -c'est de ta faute-", ajoute-t-elle.
Selon Mme Moreau, seule la pression médiatique a empêché jusqu'à présent EDF de mettre son mari à la porte.
Elle énumère "les vexations", "les tâches subalternes, dégradantes" confiées à son mari, alternant avec des périodes d'inactivité totale depuis qu'il a réintégré son poste après 4 mois et demi d'arrêt maladie.
Cette situation est, selon elle, "une forme de représaille", alors que la direction d'EDF avait indiqué à son mari, après son accident, "qu'il n'y aurait aucune sanction".
Elle affirme que leur couple a également
reçu "des menaces d'intimidation au téléphone
de la part d'un collègue".
Procès lundi de l'affaire d'un agent EDF irradié à la centrale du Tricastin
VALENCE, 5 nov - Le procès d'un ex-directeur de la centrale nucléaire du Tricastin (Drôme), poursuivi notamment pour blessures involontaires après l'irradiation à la centrale du Tricastin d'un agent EDF, a lieu lundi au tribunal correctionnel de Valence après un report et une longue bataille de procédure.
Joël Bultel, 54 ans, est poursuivi pour "blessures involontaires causant une incapacité de plus de trois mois dans le cadre du travail", ainsi que pour "infractions au code du travail et une série de manquements au décret d'avril 1975 qui régit les règles de sécurité dans le domaine du nucléaire".
Le 11 mars 1999, Frédéric Moreau, 41 ans, agent de radioprotection depuis 12 ans à Pierrelatte, avait reçu une dose de 340 milliSiverts (mSv), plus de 16 fois supérieure à la dose maximale européenne annuelle en vigueur en 2000 pour les travailleurs exposés, après avoir pénétré durant trois minutes en zone rouge.
M. Moreau se plaint depuis de souffrir d'asthénie et de problèmes respiratoires. La défense rejette le lien de cause à effet.
M. Moreau avait repris son activité après 4 mois et demi d'arrêt de travail. Pour son médecin, l'asthénie dont il a souffert est due à la dose de radiation. Pour EDF, qui estime par ailleurs que l'entrée de Frédéric Moreau dans une pièce dangereuse de la centrale relève d'une faute humaine, cette asthénie ne justifie pas une ITT de plus de trois mois.
Quelques jours après l'accident, des dysfonctionnements avaient été relevés à Tricastin par la direction de la sûreté nucléaire.
En décembre 1999, le tribunal correctionnel de Valence avait décidé le report au 6 juin 2000 du procès, ordonnant la désignation d'un expert médical pour juger notamment de la durée de l'incapacité de travail, élément essentiel pour déterminer la gravité de la faute reprochée à M. Bultel. Une ITT de plus de trois mois représente en effet un délit. Inférieure à 3 mois, elle ne donne lieu qu'à une simple contravention.
Mais le 4 mai, saisi d'un appel d'EDF, la cour d'appel de Grenoble avait récusé le président et les assesseurs du tribunal correctionnel de Valence.
Le président de la cour d'appel de Grenoble, Charles Catteau, avait appuyé sa décision sur des "manifestations d'opinion dénotant un parti pris et faisant suspecter l'impartialité des magistrats" vis-à-vis de l'ancien directeur de la centrale. En juin, le tribunal de Valence, doté de nouveaux juges, avait reporté le procès au 6 novembre en redemandant une expertise médicale.
Le dossier sera donc enfin étudié
sur le fond lundi à Valence. M. Moreau et le syndicat CGT
se sont constitués parties civiles.
ORLEANS, 27 avr - Un
salarié d'une société prestataire est décédé
vendredi après avoir fait une chute de 16 mètres
dans le bâtiment du réacteur de l'unité de
production numéro 4 de la centrale nucléaire de
Dampierre-en-Burly (Loiret), a annoncé EDF dans un communiqué.
Vers 9h30, le technicien, employé de la société
Entrepose dont le siège est à Marseille, est tombé
pour une raison indéterminée alors qu'il effectuait
des opérations de maintenance dans le bâtiment du
réacteur, à l'arrêt depuis plusieurs semaines
en raison d'une visite technique.
"Une enquête interne est en cours", précise le communiqué.
BORDEAUX, 25 avr - La
Direction régionale de l'industrie, de la recherche et
de l'environnement (DRIRE) d'Aquitaine a demandé mercredi
à la Centrale nucléaire du Blayais (Gironde) de
déclarer au niveau 1 de l'échelle internationale
Ines un accident survenu samedi, à l'origine de l'irradiation
d'un employé extérieur à EDF, a indiqué
la DRIRE dans un communiqué.
"Cette irradiation constitue un événement tout
à fait anormal qui aurait pu avoir en d'autres circonstances
des conséquences graves, même si les limites réglementaires
d'exposition n'ont pas été dépassées",
écrit la DRIRE.
La victime, un employé de la société Cep Industrie, réalisait des contrôles radiographiques de soudures en utilisant une source radioactive au moment de l'irradiation. Il a reçu une dose de 15 milliSieverts alors que le seuil réglementaire est actuellement fixé à 50 milliSieverts par an. Ce seuil sera prochainement porté à 20 milliSieverts, conformément à une directive européenne.
Selon la direction de la centrale, une erreur humaine est à l'origine de l'irradiation.
La demande de la DRIRE fait suite à une première visite du site, samedi, après l'accident, par l'Autorité de sûreté nucléaire et à une seconde réalisée conjointement avec l'Office de protection contre les rayonnements ionisants, a précisé la DRIRE.
BORDEAUX, 22 avr - Une erreur humaine est à l'origine de l'irradiation, samedi matin, d'un homme travaillant pour une société extérieure à EDF sur la centrale nucléaire du Blayais, a déclaré Philippe Fasseigne, directeur du service maintenance de la centrale.
"C'est une faute d'inattention qui est à l'origine de cet accident", a indiqué M. Fasseigne: "l'employé, qui était très expérimenté, est revenu sur le chantier sans avoir ramené la source radioactive à l'abri de son conteneur".
L'incident s'est produit samedi à 02h00 dans l'unité de production numéro deux de la centrale, actuellement à l'arrêt pour six semaines pour une révision et des travaux de maintenance.
La victime, un employé de la société Cep Industrie, réalisait des contrôles radiographiques de soudures en utilisant une source radioactive au moment de l'irradiation. Il a reçu une dose de 16 milliSieverts, a révélé le film dosimétrique développé après l'accident. Le seuil réglementaire est actuellement fixé à 50 milliSieverts par an.
Selon M. Fasseigne, "recevoir un tiers de la dose annuelle autorisée est un événement notable mais sans conséquences importantes" pour la victime.
"C'est un accident qui n'aurais pas dû avoir lieu" a souligné le directeur du service maintenance. "Nous ferons une analyse approfondie avec lui pour comprendre se qui s'est passé lors de son intervention, afin que ce type d'incident ne se reproduise pas", a-t-il ajouté.
CATTENOM (Moselle), 2 mars - Une radioactivité anormale a été observée vendredi à la centrale de Cattenom obligeant à l'évacuation des 131 agents et prestataires de service qui se trouvaient dans le bâtiment du réacteur de la tranche 3, selon un communiqué d'EDF.
"Une légère augmentation de la radioactivité de l'air ambiant dans le bâtiment réacteur de la tranche 3 (...) a été détectée par une balise de surveillance", précise EDF.
Une évacuation "préventive" des 131 personnes présentes vendredi matin dans le bâtiment réacteur a été déclenchée immédiatement après la détection du "risque de contamination pour les intervenants", poursuit le communiqué.
Par ailleurs, indique encore le communiqué, les 131 agents "ont été pris en charge par le service médical du site", où ils ont subi des contrôles qui ont révélé, selon EDF, qu'aucun des agents examinés n'a été contaminé.
"L'origine de cette montée ponctuelle d'activité est en cours d'identification", conclut le communiqué.
Selon une porte-parole de la centrale, les agents présents dans le bâtiment réacteur ont subi une exposition aux radiations "de 5 à 10 minutes".
Les personnes les plus exposées ont été soumis à "une contamination de 1/2000e de la limite annuelle admissible qui est fixée, pour les salariés du nucléaire à 50 millisievert/an", ajoute-t-elle.
L'unité de production 3 de la centrale de Cattenom est arrêtée depuis le 27 janvier pour une durée d'environ trois mois en raison d'une révision décennale.
Les sous-traitants se rebiffent
Grenoble - Salariés mal payés, baladés de clients en clients, aux horaires décalés et imposés La sous-traitance fait ce qu'elle veut avec ses salariés. À Grenoble, des conflits se suivent pour imposer de véritables droits et responsabiliser le « donneur d'ordre ». Par Hervé Brezot
CEA Elles
sont quinze entreprises en grève ce jeudi 21 septembre.
Quinze entreprises de la restauration, du nettoyage, de la maintenance
électrique toutes sous-traitantes du Commissariat à
l'énergie atomique de Grenoble. Les délégués
CGT, CFDT et « sans étiquette » des 300 salariés,
en grève à 80 %, souhaitent « faire pression
sur les discussions en cours sur la charte de la sous-traitance
du CEA au niveau national ». Soutenus par plusieurs centaines
d'employés du CEA, venus partager le sandwich des sous-traitants
en lutte, ils réclament « l'introduction de véritables
clauses sociales dans les appels d'offres, pour éviter
que les salariés soient l'objet de marchandage dans le
seul but de faire toujours plus de profit » Ainsi, rejettent-ils
le blocage des jours de repos RTT sur les jours de fermetures
du centre. Repos imposés trois fois depuis le début
de l'année : « Sinon, qu'ils nous soient payés.
»
SCHNEIDER « Quatre jours de grève, cela
ne s'était jamais vu dans cette entreprise », témoigne
un élu CGT de Schneider Electric. Ce n'est pas de l'industriel
qu'il s'agît, mais d'une entreprise de nettoyage, sous-traitante,
et de ses trente « pros » de la surface employés
sur le site de Grenoble. Onet, un puissant prestataire de service,
spécialiste « ultra-propreté »
(40 000 salariés, un chiffre d'affaires de 3,7 milliards
de francs), vient de racheter Safen, une entreprise jumelle, et
ses 7 900 employés. À Grenoble, la fusion est vécue
difficilement avec des disparités salariales, une dispersion
des horaires de travail, des mutations arbitraires visant notamment
les délégués du tout jeune syndicat CGT Ce
jeudi 28 septembre, ils sont une vingtaine à se mettre
en grève. Leurs revendications : augmentation des salaires
bloqués au Smic , 13e mois, embauches en CDD,
prime transport, suppléments horaires aux temps partiels
imposés pour tous. Au bout de quatre jours, ils ont obtenu
que tous bénéficient des acquis « Onet ».
C'est un premier pas, explique la CGT, « cette action aura
permis à des salariés exploités de retrouver
leur dignité ».
La tranche 1 de la centrale nucléaire de Cattenom arrêtée samedi pour travaux
METZ, 26 oct - La tranche 1 de la centrale nucléaire de Cattenom (Moselle) sera arrêtée samedi en raison de "travaux de maintenance de grande envergure" pour une durée estimée à une soixantaine de jours, ont annoncé jeudi les responsables de la centrale EDF.
Plus de 1.000 agents EDF et prestataires extérieurs seront mobilisés afin de procéder à la "visite partielle de la tranche et de renouveler une partie de son combustible", précise un communiqué d'EDF.
"Un revêtement destiné à renforcer l'étanchéité du bâtiment réacteur doit être posé sur le gousset (partie basse) de l'enceinte interne", indique le communiqué qui précise que le tout sera réalisé "dans le strict respect des règles de sûreté, de sécurité et avec un souci permanent de propreté".
Le coût total de l'ensemble des opérations est estimé par EDF à 105 millions de francs (16 millions d'EUR).
LYON, 13 fév - Des
traces de contamination interne ont été détectées
lundi sur un intervenant lors d'un contrôle systématique
à la centrale nucléaire du Bugey (Ain), indique
EDF mardi dans un communiqué.
L'intervenant appartenant à une entreprise sous-traitante
spécialisée dans le nettoyage en zone nucléaire
a ingéré des poussières radioactives en suspension,
a précisé le service presse d'EDF. Cette contamination
a été estimée à environ 2 % de la
limite sanitaire autorisée sur une année pour les
travailleurs en zone nucléaire, ajoute le communiqué.
La moitié des traces détectées
avait été éliminée par les voies naturelles
mardi et un nouveau contrôle sera effectué mercredi
"afin de s'assurer qu'il ne reste plus aucune trace de contamination",
selon la même source.
ROUEN, 27 jan - Une contamination radioactive interne inférieure à 1/100è de la limite annuelle autorisée a été détectée samedi à la centrale nucléaire de Paluel sur trois salariés d'entreprises prestataires, selon un communiqué du Centre nucléaire de production (CNPE).
La contamination, qui a été détectée à la suite du contrôle systématique effectué en sortie de site, "ne présente pas de risque sanitaire", précise-t-on de même source.
Les intervenants ont "rejoint normalement leur domicile et feront l'objet au cours des prochains jours d'un suivi médical afin de s'assurer de l'élimination totale de cette contamination par les voies naturelles", indique le CNPE.
Les personnes contaminées intervenaient dans le bâtiment réacteur de la tranche 2 à l'arrêt pour révision. Par mesure de précaution, les chantiers actuellement en cours dans ce bâtiment ont été suspendus. Des investigations ont été diligentées pour déterminer les causes de la contamination, indique-t-on de même source.
Les autorités de contrôle ont été informées dès la connaissance des faits, conclut le CNPE.
LYON, 15 déc - Onze
ouvriers d'une entreprise extérieure ont été
légèrement contaminés vendredi matin alors
qu'il travaillaient sur un chantier dans le réacteur numéro
2 de la centrale nucléaire du Bugey (Ain), actuellement
à l'arrêt, a-t-on appris auprès d'Electricité
de France (EDF).
Ces ouvriers "ont présenté des traces de contamination
interne lors d'un contrôle systématique à
l'infirmerie", a indiqué EDF dans un communiqué,
précisant que "toutes les traces étaient inférieures
à la limite réglementaire admissible pour les travailleurs
en zone nucléaire". Selon un porte-parole de la centrale,
ces traces de contamination due au cobalt 60 devraient être
éliminés en 48 heures. (rapide n'est-ce-pas)
L'un des ouvriers, qui présentent un taux de contamination plus important, "fait l'objet d'analyses complémentaires", selon le texte.
Une analyse est en cours pour comprendre comment ces ouvriers, qui normalement ont obligation de porter une tenue de protection, ont pu être contaminés, a conclu le porte-parole.
Le réacteur numéro 2 est à l'arrêt depuis le mois de septembre, dans le cadre d'une révision qui est entreprise tous les 10 ans.
Centrale nucléaire de Flamanville :
un salarié faiblement contaminé
CAEN, 17 nov - Un salarié d'une entreprise prestataire de services travaillant au centre nucléaire de production d'électricité (CNPE) de Flamanville (Manche) a été faiblement contaminé jeudi, a-t-on appris vendredi auprès d'EDF.
"La contamination interne détectée montre que la dose intégrée est très inférieure aux limites réglementaires", selon le communiqué.
Cette personne, qui intervenait dans le cadre de l'arrêt de l'unité de production numéro 1, a été prise en charge par le service médical de la centrale et a pu rejoindre normalement son domicile, a précisé EDF. "Par mesure de précaution, elle fait l'objet d'un suivi médical pendant trois jours", a ajouté EDF. (un cancer en 3 jours ???)
L'office de protection contre les rayonnements ionisants (OPRI) et l'autorité de sûreté ont été informés de cet événement, a indiqué EDF.
Mercredi, un autre salarié d'une entreprise prestataire de services avait déjà été faiblement contaminé à Flamanville alors qu'il travaillait à des opérations de maintenance liées à l'arrêt de l'unité de production numéro 1.
Centrale nucléaire de Flamanville: un
salarié faiblement contaminé
CAEN, 15 nov - Un salarié d'une entreprise prestataire de services travaillant au centre nucléaire de production d'électricité (CNPE) de Flamanville (Manche) a été faiblement contaminé mercredi, a annoncé EDF dans un communiqué.
"La contamination interne détectée montre que la dose intégrée est très inférieure aux limites réglementaires", précise EDF.
Cette personne, qui travaillait à des
opérations de maintenance liées à l'arrêt
de l'unité de production numéro 1, a immédiatement
été prise charge par le service médical de
la centrale et a pu rejoindre normalement son domicile, a précisé
EDF qui a affirmé en outre que, "par mesure de précaution,
elle fera l'objet d'un
suivi médical pendant 3 jours". (un cancer en 3
jours ???)
Centrale nucléaire de Flamanville : un salarié faiblement contaminé
CAEN, 27 oct - Un salarié d'une entreprise prestataire de services travaillant au centre nucléaire de production d'électricité (CNPE) de Flamanville (Manche) a été faiblement contaminé, vendredi, a indiqué l'EDF dans un communiqué.
"La contamination interne détectée montre que la dose intégrée est très inférieure aux limites réglementaires et est sans conséquence pour la santé", selon EDF.
Cette personne, qui travaillait à des opérations de maintenance liées à l'arrêt de l'unité de production n 1, a immédiatement été prise charge par le service médical de la centrale et a pu rejoindre normalement son domicile, a précisé EDF qui a indiqué que "par mesure de précaution, elle fera l'objet d'un suivi médical pendant 3 jours". (un cancer en 3 jours ???)