21 décembre 1952 - Chalk River (Ontario, Canada). A la suite de fausses manoeuvres sur les barres de contrôle, excursion de puissance du petit réacteur NRX à eau lourde. La puissance double toutes les deux secondes ; le processus, non explosif, est arrêté par vidange de l'eau lourde. Irradiation de 31 employés à des taux allant de 4 à 17 rems.
[22 juillet 1954 - Réacteur Borax du Centre de recherche nucléaire d'Idaho Falls (U.S.A.). Lors de recherches expérimentales sur la sûreté, on procéda volontairement à l'autodestruction du réacteur. De nombreux éléments fondirent et la cuve du réacteur se brisa. La vaporisation de l'eau provoqua une explosion brusque dont la violence surprit les observateurs qui furent irradiés et reçurent des doses allant de 4 à 21 rems.]
29 novembre 1955 - Centre national d'essais de réacteurs (Idaho, États-Unis). Excursion de puissance du petit surgénérateur EBR-1 en raison de fausses manoeuvres sur les barres de contrôle. La puissance double tous les deux dixièmes de seconde. Le processus est arrêté par retrait de la couverture en uranium naturel. Fusion de 40 à 50 % du coeur. Pratiquement pas d'irradiation du personnel.
Octobre 1956 - Marcoule (Gard, France). Alors que le réacteur graphite-gaz militaire G1 atteint pour la première fois sa puissance maximale (40 MWth, 3 MWé), le combustible d'un canal (quelques kg d'uranium) s'oxyde et fond, probablement en raison d'une réduction accidentelle du débit. Forte contamination du canal accidenté et des canaux voisins. Les conséquences extérieures auraient été rendues négligeables par les filtres.
8-12 octobre 1957 - Windscale (Cumberland, Angleterre). Incendie d'un réacteur plutonigène militaire. Contamination importante d'une partie du Cumberland, contamination plus faible d'une bonne partie de l'Angleterre. [En outre, on retrouva des traces d'iode 131 en France, dans le Bénélux et en Scandinavie.] Probablement plusieurs dizaines de cancers mortels.
24 mai 1958 - Chalk River (Ontario, Canada). Quelques barreaux de combustible du réacteur à eau lourde NRU (200 MWth) avaient été abimés la veille lors d'une montée en puissance. L'un d'eux prend feu lors de son déchargement. Contamination importante, limitée au bâtiment du réacteur. Quelques employés reçoivent 20 rem d'irradiation. (Des soldats à la retraite poursuivent le ministère de la Défense, ils affirment avoir été contraints de décontaminer le site sans la tenue de protection appropriée.
15 octobre 1958 - Vinca (Yougoslavie). Excursion de puissance d'un réacteur de recherche à eau lourde, suite à un mauvais réglage du niveau d'eau lourde. Pas d'explosion, mais 8 personnes irradiées. Lors de la montée de l'eau dans le réacteur, la mesure de puissance étant défectueuse, celle-ci a continué au-delà de la surcriticité. Détection olfactive par un opérateur (dégagement d'ozone). Les doses les plus élevées furent les suivantes : 525, 510, 510, 500, 390, 250 rems ("Les spécialistes n'ont jamais réussi à se mettre précisément d'accord. Il aurait fallu mesurer sur le champ un très grand nombre de paramètres pour avoir une valeur exacte de cette dose. De toute façon, nous savions qu'il s'agissait d'une irradiation très forte, et les diverses évaluations qui ont été faites depuis coïncident au moins sur l'ordre de grandeur : quelques centaines de rems [680 selon une estimation, et 420 selon une autre, par exemple]" lire: Un irradié raconte...). Le premier est mort le 32ème jour. Les 5 autres, pour qui une greffe de la moelle osseuse fut tentée, sont en bonne santé [en 1977].
18 novembre 1958 - Centre national d'essais de réacteurs (Idaho, États-Unis). Destruction du coeur du réacteur HTRE-3.
14 décembre 1959 - Marcoule (Gard,
France). A la fin de la deuxième
montée en puissance du réacteur graphite-gaz militaire
G2 (200 MWth, 36 MWé),
échauffement brutal d'un canal, non détecté
en raison d'une erreur de câblage de thermocouple, avec
rupture violente des gaines dans ce canal et contamination importante
de 100 canaux sur un total de 1200.
Malgré les conditions météorologiques défavorables,
le réacteur est vidé de son C02 pour réparations,
ce qui entraîne une irradiation des habitants du voisinage,
qui ne semblent pas avoir été avertis. Selon les
autorités, cette irradiation est très faible*. Au
cours des réparations, le personnel subira des irradiations
sérieuses.
* On peut se demander ce qu'il faut entendre par-là,
alors que ces mêmes autorités ont jugé normal
que les habitants du village de Codolet, de 1956 à 1968,
reçoivent chaque année 52 millirem du fait des émissions
d'argon-41 de G1.
3 janvier 1961 - Centre national d'essais de réacteurs (Idaho, États-Unis). Excursion nucléaire du petit réacteur à eau SL-1. Trois morts, plusieurs irradiés à quelques dizaines de rem.
20 mars 1965 - Chinon (Indre-et-Loire, France). Réacteur graphite-gaz militaire d'EDF Chinon 1 (300 MWth, 70 MWé). Malgré les signaux d'interdiction, un employé va chercher quelque chose qu'il a oublié dans une zone devenue active depuis. Il reçoit 50 rem.
30 décembre 1965 - Mol (Belgique). Excursion limitée de puissance par déplacement intempestif de la barre de contrôle centrale d'un réacteur de recherche. Une personne gravement irradiée (amputation du pied).
5 octobre 1966 - Lagoona Beach (près de Monroe, Michigan, États-Unis). Une pièce de métal ayant entravé la circulation du sodium, deux assemblages d'éléments combustibles du surgénérateur Enrico Fermi (300 MWth, 61 MWé) fondent [une occurrence dont la probabilité était considérée comme nulle]. Pendant un mois les ingénieurs n'osent pas intervenir de peur de former une " masse critique " dans le coeur. La réparation durera quatre ans. [L'activité relâchée dans le sodium et le gaz de couverture a été estimée à environ 10 000 Curies.]
7 novembre 1967 - Grenoble (Isère, France). Fusion d'un élément du combustible du réacteur de recherches Siloé (15 MWth, coeur en uranium enrichi à 90 % placé dans une " piscine " d'eau ordinaire). Dégagement de 55 000 curies dans l'eau de la piscine et de 2 000 curies dans l'atmosphère.
Réacteur Siloé, vue du coeur depuis la passerelle.
21 janvier 1969 - Lucens (Suisse). Décompression brutale du circuit primaire de
refroidissement d'un réacteur de 30 MWth et 6 MWé,
modéré à l'eau lourde et refroidi au C02,
situé dans une caverne. Forte contamination. Le réacteur est abandonné
et la caverne murée.
17 octobre 1969 - Saint-Laurent-des-Eaux
(Loir-et-Cher, France). Fusion de 50 kg d'uranium lors d'une opération
de chargement du réacteur graphite-gaz Saint-Laurent 1
(480 MWé). La contamination serait restée limitée
au site. Plus d'un an de réparations.
Canal + a diffusé un reportage : "Nucléaire,
la politique du mensonge" (Spécial Investigation,
mai 2015). Cette enquête avait mis en lumière les
rejets radioactifs de plutonium du site nucléaire de Saint
Laurent des Eaux consécutifs à des accidents de
fusion (en 1969 et en 1980) sur les deux réacteurs les
plus anciens. Des rejets qu'EDF aurait préféré
continuer d'oublier. Le journaliste soulignait que la direction
d'EDF n'avait pas souhaité répondre à ses
questions. [lire la suite]
5 juin 1970 - Morris (Illinois, États-Unis). Lors de tests à 75 % de sa puissance maximum,
le réacteur à eau bouillante Dresden 2 (794 MWé)
s'arrête automatiquement à la suite de l'ouverture
intempestive des vannes qui permettent à la vapeur de contourner
la turbine. D'autres vannes interrompent alors l'émission
de vapeur par le réacteur, ce qui est normal, mais sur
un faux signal de bas niveau d'eau dans le réacteur, l'opérateur
y envoie de l'eau. Une minute après il comprend que le
signal était erronné, mais ne peut interrompre complètement
l'arrivée d'eau et doit arrêter la montée
en pression en ouvrant une vanne qui inonde partiellement le bâtiment
réacteur. Contamination à l'intérieur de
ce bâtiment, deux mois de réparations.
Septembre 1973 - Chevtchenko (Kazakhstan, URSS). A cet endroit fonctionne le surgénérateur
[Shevchenko
BN-350] de 1000 MWth et 150 MWé (une partie de la puissance
est utilisée pour le dessalement de l'eau de la mer Caspienne).
400 kg d'eau passent dans le circuit secondaire de sodium (non
radioactif), d'où explosion sodium-eau, rupture des membranes
d'éclatement, rejet à l'atmosphère et inflammation
spontanée de l'hydrogène produit. L'incendie a été détecté
par les satellites américains. On ignore le nombre
des victimes éventuelles.
7 novembre 1973 - Vernon (Vermont, États-Unis). Au cours d'une vérification du coeur et des barres de contrôle du réacteur à eau bouillante Vermont Yankee (514 MWé), il se produit une criticité intempestive : on avait laissé une barre hors du coeur par inadvertance, et on montait une deuxième barre. Arrêt automatique immédiat de la réaction en chaîne par chute de barres de sécurité ; ni victimes, ni dégâts.
2 mai 1974 - Savannah River (Caroline du Sud, États-Unis). Fuites dans un réacteur plutonigène militaire à eau lourde. Contamination du voisinage par du tritium.
19 juillet 1974 - Grenoble (Isère,
France). Fuite de 2 500 curies d'antimoine-124
radioactif dans la piscine du réacteur à haut flux
de l'Institut Laue-Langevin (47 MWth, coeur en uranium très
enrichi).
Vue générale
de l'Institut Laue-Langevin de Grenoble.
En raison de déversements trop importants d'effluents radioactifs
dans des égouts insuffisamment étanches, il y a
contamination de la nappe phréatique. En certains endroits
on y mesure neuf fois la concentration maximale admissible. Le
SCPRI (Service central de protection contre les rayonnements ionisants)
ne prévient pas la population grenobloise. [Lire: Grenoble 1974: première fuite en ville,
Laurent Broomhead, Sciences & Avenir n°360, février
1977, en Pdf]
20 août 1974 - Beznau (Suisse). Un réacteur à eau pressurisée de 350 MWé subit le début de ce qui formera la séquence accidentelle de Three Mile Island, mais au bout de trois minutes l'opérateur comprend que la vanne de décharge du pressuriseur est restée ouverte, et l'incident est alors maîtrisé en neuf minutes. Il y a cependant rupture du ballon de décharge et légère contamination à l'intérieur de l'enceinte de confinement.
Février 1975 - Chevtchenko (Kazakhstan, URSS). Introduction de 800 kg d'eau dans le circuit secondaire de sodium [du surgénérateur Shevchenko BN-350], détérioration d'un générateur de vapeur, feu de 300 kg de sodium.
22 mars 1975 - Decatur (Alabama, États-Unis). Alors que les réacteurs 1 et 2 de la centrale de Browns Ferry fonctionnent à pleine puissance (1065 MWé), un ouvrier travaillant sur le réacteur n°3 en construction veut vérifier avec une bougie la surpression de la salle des câbles. Il déclenche un incendie qui s'étend à tout le câblage, et met hors de service le système de refroidissement du coeur de Browns Ferry-1, ainsi que son circuit d'injection de sécurité et de nombreuses soupapes importantes. Les opérateurs réussissent à arrêter manuellement le réacteur et à le refroidir par le circuit de refroidissement du réacteur à l'arrêt (RRA). Il faut également arrêter Browns Ferry-2. [L'ouvrier a approché une bougie allumée du gainage plastique où passaient les câbles électriques venant de la salle de contrôle. Sept heures d'incendie (cf. Le Monde, du 19 avril 1975). L'intervention avait cependant été soigneusement programmée, après examen des plans. Le constructeur avait hélas... substitué un plastique inflammable au matériau initialement prévu.]
5 janvier 1976 - Bohunice (près de Bratislava, Tchécoslovaquie). Lors d'une opération de chargement, dépressurisation accidentelle brutale d'un réacteur à eau lourde de 110 MWé, refroidi par du C02 à 60 atmosphères. Deux travailleurs sont asphyxiés par le gaz. Dégagement de radioactivité à l'extérieur, à un taux non révélé.
1976 Greifswald - (RDA, Allemagne). Un électricien a enfreint les règles de sécurité en agissant de façon contraire au procédures sur l'installation de mise à la terre et un réseau de cables a pris feu dans cette centrale du type soviétique VVER 440 mW (à eau pressurisée). Les dispositifs de protection sont à plusieurs reprises tombés totalement hors service. Même les cables alimentant les pompes de refroidissement du réacteur ont brûlé. Seul le dispositif d'arrêt d'urgence a fonctionné. Mais il restait une puissance résiduelle de 80 mW qui menaçait de provoquer la fusion du coeur. Les six pompes du système de refroidissement étaient hors d'usage. Le système de secours possédait six autres pompes, dont cinq refusèrent de se mettre en marche. Par pur hasard, la sixième était connectée au réseau électrique du réacteur n°2 et a fonctionné.
28 mars 1979 - Middletown (Pennsylvanie, États-Unis). Fusion partielle du coeur du réacteur n°2 de Three Mile Island. Un milliard de dollars de dégâts.
13 mars 1980 - Saint-Laurent-des-Eaux (Loir-et-Cher, France). Surchauffe du combustible et fusion totale de deux éléments (soit 20 kg d'uranium irradié) lors d'une montée en puissance trop rapide du réacteur graphite-gaz Saint-Laurent 2 (515 MWé). Contamination importante dans la zone d'intervention pour réparation (10 rem/h au contact). Selon le SCPRI, l'irradiation des habitants du voisinage reste en dessous du maximum admissible. [Cet incident a conduit à un arrêt de l'installation de près de quatre ans].
23 septembre 1983 - Constituyentes (Argentine). Une modification de la configuration du coeur d'un réacteur de recherches, effectuée sans respecter les consignes de sécurité, provoque une excursion de puissance et la mort de l'opérateur par irradiation [les doses absorbées par l'opérateur ont été de l'ordre de 2100 rads en rayons gamma et de 2200 rads en neutron, il meurt 48 heures après l'accident].
14 avril 1984 - Saint-Vulbas (Ain, France). Réacteur PWR Bugey-5 (900 MWé). Une diminution graduelle de la tension continue sur une des deux lignes de contrôle-commande entraîne la chute des barres et le déclenchement de la turbine. Le manque de tension conduit à alimenter le réacteur en électricité par les diésels de secours. Le premier, branché sur la ligne fautive, ne peut démarrer. Heureusement le second démarre et permet de commander le refroidissement du réacteur. Il n'y avait pas d'autre système de secours en réserve.
1er juillet 1984 - Saint-Laurent-des-Eaux (Loir-et-Cher, France). Croyant agir sur le réacteur PWR Saint-Laurent B1 (880 MWé), à l'arrêt, l'opérateur ordonne l'ouverture de vannes de Saint-Laurent B2, en fonctionnement. Ces vannes séparent le circuit primaire (150 atmosphères en fonctionnement) du circuit de refroidissement à l'arrêt (30 atmosphères). L'irruption de l'eau primaire aurait rompu ce circuit et causé un important LOCA (Loss Of Coolant Accident). Heureusement les vannes ne fonctionnent pas, justement à cause de la différence de pression. Cette erreur vient d'une mesure d'économie qui a conduit à faire un seul bâtiment auxiliaire pour deux réacteurs. (Voir l'excellente revue des incidents sérieux de PWR français faite par Mycle SCHNEIDER et Shoja ETEMAD in " Design and operational features, and hazards of French Pressurized Water Reactors ", international Nuclear Reactor Hazard Study, Greenpeace, 1986.)
26 avril 1986 - Pripyat (Ukraine, URSS). Catastrophe de Tchernobyl.
[Des accidents précurseurs de
Tchernobyl avaient été tenus secrets d'après
le livre de Grigori Medvedev sur l'accident de Tchernobyl.
Ces accidents sont, d'après Nucleonics Week (E.U.), 31
mai 1990:
- 7 mai 1966: excursion de puissance dans un prototype de réacteur
à eau bouillante (62 MW). Un physicien de la santé
et un contrôleur ont été irradiés.
La réaction en chaîne a été stoppée
avec le déversement de deux sacs borique sur le réacteur.
- 1964-1979: fréquentes destructions d'assemblages de
combustibles dans le coeur du réacteur n°1 de la centrale
de Biéloyarsk. Les équipes de travail ont été
irradiées.
- 7 janvier 1974: explosion d'un réservoir de béton
contenant des gaz radioactifs à Léningrad 1.
- 6 février 1974: explosion du circuit tertiaire à
Léningrad 1 par suite de chocs hydrauliques dus à
un violent phénomène d'ébullition. Trois
personnes sont mortes. Relâchement dans l'environnement
d'eau fortement radioactive contenant des déchets de filtres.
- octobre 1975: fusion partielle du coeur à Léningrad
1. Un jour plus tard, relâchement de 1,5 millions de
curies.
- 1977: la moitié des assemblages de combustible fondent
dans le réacteur n°2 de Biéloyarsk (200
MW), les équipes de réparateurs sont irradiées.
Les travaux durent un an.
- 31 décembre 1978: Incendie du réacteur n°2
de Biéloyarsk. Le réacteur échappe à
tout contrôle. Huit personnes sont irradiées en essayant
d'injecter des substances de refroidissement.
- septembre 1982: fusion partielle du coeur à Tchernobyl
1, par suite d'une erreur de manipulation de l'équipe.
Relâchement de radioactivité dans la zone industrielle
et la ville de Pripiat (celle qui sera évacuée en
1986, NdR). L'équipe des réparateurs est irradiée.
- octobre 1982: explosion d'un générateur du
réacteur n°1 de Medzamor (en Arménie) (modèle
VVER 440). Le feu se propage au bâtiment des turbines. L'équipe
parvient à refroidir le réacteur et reçoit
l'aide d'une autre équipe envoyée de la centrale
de Kola.
- 27 juin 1985: accident à Balakovo 1 (VVER 440) au cours d'une phase de démarrage.
Les valves de pressuriseurs sont brusquement ouvertes et de la
vapeur d'eau à 300°C est projetée dans la zone
de travail. 14 personnes meurent. L'accident vient des erreurs
commises par une équipe inexpérimentée et
nerveuse.]
12 janvier 1987 - Saint-Laurent-des-Eaux (Loir-et-Cher, France). Le gel de la Loire provoque l'arrêt du refroidissement du réacteur graphite-gaz Saint-Laurent 1, qui doit être arrêté d'urgence. Le refroidissement du réacteur à l'arrêt ne peut être assuré par les diésels, eux aussi en panne, et dépend pendant une heure du courant fourni par le réseau EDF. Quelques heures plus tard, ce réseau s'effondre dans l'ouest de la France, y compris à Saint-Laurent ; heureusement les diésels avaient pu être remis en route.
Extrait de "Les jeux de l'atome et du hasard",
Jean-Pierre Pharabod, Jean-Paul Schapira,
Editions Calmann-Lévy 1988.
[Les éléments entre crochets ont été
rajoutés par Infonucléaire]
19 octobre 1989 - Vandellos (Espagne). Une des deux turbines de la centrale a explosé et s'est enflammée. L'incendie alimenté par huile lourde des compartiments de la turbine s'est étendu et a mis en danger le système de refroidissement du réacteur. On n'a sans doute évité l'accident majeur que de justesse.
11 octobre 1991 - Tchernobyl (Ukraine). Un incendies a totalement démoli la salle des machines du réacteur n°2 et réduit le toit du bâtiment à l'état de débris. Pour arriver à un tel résultat un incendie s'apparente plutôt à une explosion mais le terme est tabou. Le réacteur n°2 a été mis définitivement hors service.
Décembre 1995 surgénérateur de Monju (Japon). L'incendie a été très violent, des structures métalliques ont fondu, ce qui indique une température de plus de 1500°C). Comme le système d'alarme n'était prévu pour fonctionner qu'en cas de baisse importante de sodium dans le réservoir, l'arrêt d'urgence n'a pas fonctionné. Après 90 minutes, un employé est allé voir dans la zone (enfumée) et le personnel a déclenché un arrêt manuel et progressif de la centrale.