Le nucléaire se porte médiatiquement à peu près bien



Les Echos, 5/2/2012:

EDF et Areva proches d'un partenariat dans les mines

Les deux groupes devraient parachever cette semaine leur partenariat stratégique et signer un accord d'approvisionnement de long terme en uranium.

Le réchauffement des relations entre EDF et Areva se confirme. Les deux groupes devraient parachever cette semaine leur partenariat stratégique et signer un accord d'approvisionnement de long terme en uranium. Selon nos informations, celui-ci pourrait être conclu à l'occasion d'un Conseil de politique nucléaire (CPN) censé se tenir mercredi sous la présidence de Nicolas Sarkozy. Le président de la République devrait se rendre le lendemain, jeudi, à Fessenheim pour confirmer la poursuite de l'exploitation de la doyenne des centrales françaises.

Le 21 février 2011, le CPN avait invité EDF et Areva à signer un nouvel accord d'approvisionnement en uranium. Sauf imprévu, l'électricien devrait signer ce contrat d'achat de long terme avec son fournisseur historique, s'engageant sur une durée et un tonnage précis. Le contrat pourrait reposer sur la livraison à partir de mines exploitées par Areva, mais également inclure la possibilité pour EDF de co-investir dans certains projets futurs. Quelques jours après la création de la filiale minière d'Areva, l'idée d'une entrée d'EDF à son capital paraît en revanche écartée.

Outre l'uranium, il restait à EDF et à Areva de rapprocher leurs vues sur les réacteurs de moyenne puissance. L'électricien présidé par Henri Proglio favorise le développement d'un modèle franco-chinois en partenariat avec CGNPC. Le groupe présidé par Luc Oursel, le successeur d'Anne Lauvergeon, défend son modèle Atmea, dont l'Autorité de sûreté nucléaire finalise la revue des options de sûreté. Un accord de principe a été trouvé entre EDF et Areva pour faire converger les deux solutions. « Dans les six mois, il faut qu'ils se mettent d'accord sur le "basic design" et décident s'ils veulent continuer », indiquait la semaine dernière Bernard Bigot, administrateur général du CEA.

Thibaut MADELIN

 


Le Point, 13/12/2011:

Areva veut vendre dix nouveaux réacteurs EPR entre 2012 et 2016

Le groupe nucléaire français n'en a vendu que quatre pour l'instant.

Areva espère vendre dix nouveaux réacteurs nucléaires EPR dans le monde entre 2012 et 2016, soit deux par an dans les cinq prochaines années, a annoncé, mardi, son président Luc Oursel, lors de la présentation du plan stratégique 2012-2016 adopté la veille par le groupe nucléaire français. Areva n'a vendu que quatre réacteurs EPR pour l'instant.

Malgré un ralentissement entraîné par la catastrophe de Fukushima, "nous travaillons sur un marché en développement et en croissance" et "tous les grands programmes nucléaires dans le monde sont confirmés", a souligné le président du directoire d'Areva. Areva est déjà en négociations pour la fourniture de nouveaux réacteurs en Chine, en Inde, en France et aux États-Unis, et participe à des appels d'offres en Grande-Bretagne, Finlande, République tchèque et Jordanie, a-t-il rappelé, évoquant aussi le lancement attendu de nouveaux appels d'offres dans neuf pays dans les trois à cinq ans. Areva a vendu pour le moment quatre réacteurs de type EPR dans le monde (Olkiluoto en Finlande, Flamanville en France, et Taishan 1 et 2 en Chine). Le groupe nucléaire avait échoué fin 2009 à remporter un appel d'offres majeur pour quatre réacteurs à Abu Dhabi.

 


Les Afriques, 30/5/2010: 

Areva postule à la construction d'une centrale nucléaire en Tanzanie

Mohamed Madhi, président d'Areva South Africa, filiale du groupe nucléaire Areva, a déclaré lundi 17 mai que l'entreprise était en quête d'opportunités en Afrique de l'Est pour investir dans la production d'énergie nucléaire. Par la même occasion, il a révélé qu'Areva est l'une des entreprises qui participeront à l'appel d'offres pour les contrats portant sur la construction de capacités d'énergie nucléaire en Tanzanie. Dans ce pays qui va entamer l'année prochaine l'extraction minière d'uranium, un magazine local a révélé qu'Areva SA sera candidate à l'appel d'offres de la Tanzanie.

 


Le courrier du Vietnam, 30/5/2010:
L'expériences nucléaires française pour une coopération avec le Vietnam

 


Le courrier du Vietnam, 28/5/2010:
"L'Assemblée nationale a adopté en novembre 2009 le projet de construction de 2 centrales nucléaires à Ninh Thuân, d'une puissance cumulée de 4.000 MW..."

 


Le Progrès, 29/12/2009: 

La France tente de sauver sa face nucléaire

La France tente de faire bonne figure malgré la perte d'un contrat juteux pour la construction de quatre centrales nucléaires aux Emirats Arabes Unis.

Premier producteur mondial d'énergie nucléaire, Areva qui participait à un consortium formé avec d'autres entreprises françaises (EDF, GDF Suez, Total, Vinci), a été retoqué dimanche par l'agence émiratie au profit d'un consortium sud-coréen dirigé par Kepco.

La France reste prête à « accompagner » les Emirats dans le développement de l'énergie nucléaire civile « grâce à la technologie de pointe de l'EPR », a souligné hier le ministère français des Affaires étrangères.

Le gouvernement français aurait en outre demandé de la discrétion aux « perdants » pour ne pas compromettre d'autres négociations de contrats en cours, dont la vente de 60 avions de combat Rafale par le groupe Dassault. « L'équipe de France a mis trop de temps à se mettre en ordre de bataille », regrette toutefois Claude Guéant, secrétaire général de l'Elysée, dans le quotidien économique Les Echos.
Reste que cet échec devrait entraîner une remise en cause de la stratégie nucléaire française alors que se profilent d'autres gros contrats, principalement en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis. « La filière française est mal coordonnée. Le problème doit être réglé par l'actionnaire majoritaire d'Areva et d'EDF, c'est-à-dire l'Etat (...) », relève François-Michel Gonnot, vice-président UMP du groupe d'études sur l'énergie à l'Assemblée nationale.

« Présenté comme le fleuron de l'industrie nucléaire française, le réacteur nucléaire EPR accumule les plus graves déconvenues », dénonce le réseau Sortir du nucléaire en demandant l'abandon du projet. Pressentant les problèmes à venir, le chef de l'Etat français avait chargé, début décembre, l'ancien patron d'EDF François Roussely de conduire « une étude approfondie sur l'avenir de l'énergie nucléaire civile ». Cette étude, qui doit être remise au printemps prochain. Le temps presse car le marché mondial du nucléaire est actuellement en pleine expansion, en raison de l'explosion de la demande d'électricité.

 


Nucléaire: Un consortium envisage la construction de réacteurs EPR aux USA

29/12/2009 - Areva et le consortium FNEG ont signé une lettre d'intention marquant un premier pas vers la construction d'"un ou deux" réacteurs EPR [dit] de troisième génération aux Etats-Unis, a annoncé mardi le groupe nucléaire français dans un communiqué.

"Areva et Fresno Nuclear Energy Group (FNEG) ont signé une lettre d'intention qui marque le début d'une coopération pour le développement d'un ou deux réacteurs EPR" dans la Central Valley, en Californie (ouest), est-il précisé.

Areva et FNEG travailleront sur la demande d'autorisation de construction et mèneront en 2010 des études destinées à identifier un site pour l'implantation d'une nouvelle centrale nucléaire en Californie, selon le communiqué.

Ces réacteurs permettraient notamment "à l'Etat de la Californie de répondre à ses besoins croissants en électricité tout en respectant son engagement en matière de réduction des émissions de CO2", affirme Areva.

Le réacteur EPR est actuellement en cours de certification aux Etats-Unis où huit projets sont "en considération" avec six électriciens américains (Constellation, PPL, AmerenUE, Amarillo Power, AEHI et Duke Energy).

Vitrine du nucléaire français, l'EPR a connu une nouvelle déconvenue dimanche avec la décision d'Abou Dhabi de confier la construction de quatre centrales nucléaires à un consortium (Samsung, Hyundai, Doosan Heavy Industries, Westinghouse, Toshiba) dirigé par l'entreprise publique sud-coréenne Kepco, au détriment de l'offre proposée par le consortium mené par EDF, GDF Suez, Areva et Total.

Le communiqué d'Areva est "un simple effet d'annonce pour faire oublier l'échec à Abou Dhabi", a réagi l'association "Sortir du nucléaire" qui réclame l'abandon de l'EPR. "Une (...) lettre d'intention n'a aucune valeur juridique et ne fait pas avancer d'un pouce l'éventualité, fort improbable, de la construction d'un EPR aux Etats-Unis", a estimé l'association dans un communiqué.

Selon Sortir du nucléaire, "tout laisse à penser" que l'EPR ne sera pas certifié par l'Autorité de sûreté nucléaire américaine (NRC) en raison de ses "failles de sûreté" et notamment de sa "vulnérabilité" en cas de crash d'avion de ligne.

 


Usine nouvelle, 10/12/2009: 

EDF met 500 emplois d'Areva sur la sellette au tricastin

L'usine George Besse I d'Areva risque de précipiter sa fermeture et le reclassement de 500 salariés. Pour la période 2010-2012, EDF pourrait préférer se fournir en uranium enrichi auprès de l'usine russe de Seversk, dont les prix sont plus compétitifs.

Areva risque d'avoir un problème social sur les bras au Tricastin : 500 emplois sont dans la balance. A l'origine, une possible rupture de commande d'uranium enrichi de la part d'EDF, son plus gros client. Alors que les centrifugeuses de l'usine dernier cri d'enrichissement George Besse II ont été mises en branle hier par Areva, elles ne tourneront à pleine puissance qu'en 2012. Pour l'instant, le combustible d'EDF est fourni par la filiale d'Areva Eurodif dans son usine George Besse I, vieille de trente ans et à la technologie coûteuse.

Préparée depuis 2004, la transition de GBI à GBII devait se faire progressivement et sans heurts. Or le contrat d'approvisionnement des centrales EDF ne court lui que jusqu'en 2010. Objet de longues négociations, la commande pour 2010-2012 est bien mal engagée : elle est pour ainsi dire aujourd'hui au point mort. Des difficultés qui apparaissent alors que les relations entre EDF et Areva ont récemment montré un regain de tension, avec notamment les déclarations du nouveau patron d'EDF Henri Proglio sur son désir de réappropriation de la filière nucléaire.

En attendant 2012 voire 2014 que George Besse II tourne à plein régime, EDF est tenté de se fournir en Russie, où le prix de l'uranium enrichi s'avère bien plus compétitif. Si Eurodif s'arrête deux ans plus tôt faute d'accord avec EDF, le plan prévu pour le redéploiement des salariés, ou leur départ au chômage selon les profils, sera remis en question. En effet, GB II emploiera 450 personnes, soit trois fois moins de salariés que son aînée GB I, forte de 1130 employés : « un tiers des effectifs ira sur GB II, un tiers démantèlera GB I et un tiers partira en retraite » calculait en mai dernier Gerard Perrat, directeur de la Société d'enrichissement du Tricastin (SET). Des calculs désormais bousculés. « Sans cet accord avec EDF, Areva devrait prévoir le reclassement de 500 collaborateurs de l'usine Eurodif » a déclaré un porte-parole d'Areva interrogé par l'Usine Nouvelle.com , confirmant les informations de nos confrères du Dauphiné Libéré. EDF s'est refusé à tout commentaire.

2016 s'annonce pourtant radieux

Cette déconvenue advient alors qu'Areva démarre les tests dans la nouvelle usine qui remplacera Eurodif. Georges Besse II n'utilisera pas le procédé de diffusion gazeuse pour enrichir l'uranium, mais la centrifugation. Celle-ci améliorera considérablement le bilan énergétique de l'énergie nucléaire, puisqu'elle consomme 50 fois moins d'électricité que le procédé actuel. Le groupe nucléaire public a ainsi annoncé hier la mise en rotation de la première cascade de centrifugeuses dans sa nouvelle-née, en présence des équipes de SET (exploitant), de SGN (en charge de la maîtrise d'oeuvre) et d'ETC (fournisseur de centri-fugeuses). Cette mise à rotation a lieu « à vide », c'est-à-dire sans uranium, afin de tester le bon fonctionnement des centrifugeuses. L'usine devrait commencer à produire de l'uranium enrichi en 2010.

Le site sera à terme constitué de deux unités d'enrichissement : le bâtiment sud comptera 64 cascades et le nord 48. Une partie de l'usine fournira la matière première du combustible classique, tandis que l'autre sera consacrée à la très précieuse technique destinée à enrichir de l'uranium de retraitement. Dans certains pays dont la France, l'uranium de retraitement (URT), issu du traitement des combustibles irradiés, fait en effet l'objet d'un ré-enrichissement afin de fabriquer du combustible neuf. Son enrichissement en uranium 235 est de l'ordre de 1% et sa composition isotopique est plus complexe (présence notable d'uranium 234).

Cet URT n'est aujourd'hui recyclé par EDF que dans les quatre réacteurs de la centrale de Cruas (le parc français compte 58 réacteurs) après ré-enrichissement en 235U. Les usines d'enrichissement par ultracentrifugation d'Urenco en Allemagne, aux Pays-Bas et au Royaume-Uni ont une capacité globale de 5,85 MUTS/an. Mais seules l'usine russe de Seversk et celle d'Urenco aux Pays-Bas ont la particularité de pouvoir ré-enrichir l'uranium de retraitement. En 2012, GB II devrait être troisième sur la liste. L'entreprosage d'uranium de retraitement en Russie, faute de techonologie disponible en France, a d'ailleurs fait polémique.

Avec ses 3,2 milliards d'euros de budget, l'usine GBII constitue l'un des plus lourds investissements industriels actuellement déployés en France. Elle doit atteindre sa pleine capacité en 2016 avec une production située à près de 7,5 millions d'UTS (unités de travail de séparation). Areva, qui contrôle déjà un quart du marché mondial de l'enrichissement d'uranium en fournissant le combustible d'une centaine de réacteurs, mise sur cet outil d'avant-garde pour conforter sa position d'acteur majeur sur le marché mondial. Un « GB III » est même évoqué à Eagle Rock aux Etats-Unis, maintenant que le leader français a racheté la technologie à son concurrent Urenco. Reste à assurer l'intérim social, dans la Drôme et le Vaucluse.

Chère diffusion gazeuse
Le procédé de diffusion gazeuse d'Eurodif a ses lubies : il ne fonctionne qu'à 130 °C, tandis que GB II se contentera de la température ambiante. Cette exigence fait de lui un procédé très énergivore et donc très coûteux. Défaut qui est à l'origine de son abandon par Areva. Pour séparer l'U238 et son isotope U235, Eurodif transforme le mélange en gaz et le pousse dans une succession de barrières en céramique d'où ne s'échappe que l'U235.
Cette opération mobilise tellement d'énergie : (3000 MW à pleine capacité) que trois des quatre réacteurs nucléaires du Tricastin lui sont dédiés !

Augmenter la proportion d'uranium 235
L'enrichissement d'uranium est une étape essentielle de la fabrication du combustible nucléaire. Il permet de transformer le minerai naturel déjà concentré sous forme de « yellow cake »(constitué à 99% d'U238) en un combustible pouvant être utilisé dans les réacteurs nucléaires : ce procédé fait passer la teneur en isotope U235 de l'uranium 0,7 à 5 %.

Ultracentrifugation
Ce procédé consiste à utiliser des centrifugeuses tournant à très grande vitesse. Les molécules les plus lourdes (238UF6) se retrouvent projetées à la périphérie, alors que les plus légères (235UF6) migrent vers le milieu de la centrifugeuse. Comme pour la diffusion gazeuse, le traitement doit être appliqué de nombreuses fois pour obtenir un enrichissement suffisant. Les centrifugeuses sont donc montées en cascades, le gaz passant de l'une à la suivante en augmentant progressivement sa teneur.

 


USA: Des sénateurs veulent doubler la production d'énergie nucléaire

16/11/2009 - Deux sénateurs américains ont présenté lundi au Sénat un projet de loi visant à doubler la production d'énergie nucléaire des Etats-Unis sur 20 ans, en plein débat au Congrès sur la réduction des gaz à effet de serre. Ce projet de loi a été présenté par le sénateur républicain Lamar Alexander et son collègue démocrate Jim Webb.

Selon M. Alexander, le but de ce projet de loi est d'essayer "de créer un avenir énergétique pour les Etats-Unis", notamment en "doublant la production d'énergie nucléaire dans les 20 prochaines années". "Nous déposons un projet de loi qui intégrerait les leçons du projet Manhattan", a dit le sénateur Alexander, en référence au projet scientifique qui a mené les Etats-Unis à l'acquisition de la bombe atomique à la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Les sénateurs assurent que leur plan coûterait 20 milliards de dollars sur 10 ans, alors que le projet Manhattan a coûté l'équivalent aujourd'hui de 34 milliards de dollars, selon M. Alexander. Le projet de loi créerait notamment cinq "mini projets Manhattan" pour développer la recherche dans le domaine suivant: séquestration géologique du dioxyde de carbone; bio-carburants; batteries électriques; énergie solaire; réacteurs nucléaires de 4e génération et retraitement des combustibles utilisés. Ces cinq projets de recherche coûteraient un total de 750 millions de dollars par an pendant 10 ans.

Le projet de loi comprend également 100 millions de dollars par an pendant 10 ans dans l'éducation et la formation d'ingénieurs nucléaires, et autres travailleurs qualifiés. Les deux sénateurs ont précisé qu'ils ne soutiennent pas le projet de loi sur le climat au Sénat sous sa forme actuelle. Le sénateur Jim Webb, a indiqué que le choix de l'augmentation des capacités nucléaires américaines se trouvait "parmi les choses que nous savons pouvoir faire" pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.

Le nucléaire fournit 20% des besoins en électricité des Etats-Unis. Après avoir été boudée pendant 30 ans à la suite d'un grave accident à la Centrale de Three Mile Island en Pennsylvanie (est) en 1979, le coeur d'un réacteur ayant en partie fondu, cette source d'énergie pourrait connaître un renouveau. Ce regain d'intérêt est suscité par l'accélération du réchauffement climatique attribué aux émissions de CO2 dont les Etats-Unis sont le deuxième plus gros émetteur mondial après la Chine, ainsi qu'à l'explosion l'an dernier des prix du pétrole.


 
Au Sénat américain, le nucléaire au coeur des discussions sur le climat

15/11/2009 - A moins d'un mois de la conférence de Copenhague sur le réchauffement climatique, la question de la relance aux Etats-Unis de l'énergie nucléaire pourrait faire figure d'argument clé pour débloquer les discussions au Sénat sur la loi sur le climat.

Après avoir essuyé la semaine dernière un boycott de l'opposition républicaine en commission, le projet de loi démocrate qui était examiné pour la première fois au Sénat, semblait dans l'impasse.

Face à ces débuts chaotiques, le sénateur John Kerry, principal auteur du texte, a accepté de revoir sa copie. Il a annoncé qu'il allait travailler avec le républicain Lindsey Graham et l'indépendant Joe Lieberman sur un nouveau texte susceptible d'obtenir les ralliements de républicains, notamment grâce au nucléaire.

Lundi, le républicain Lamar Alexander et son collègue démocrate Jim Webb présenteront de leur côté un plan visant à promouvoir "la recherche et le développement des techniques d'énergie propres du pays" dont le nucléaire, ont annoncé vendredi leurs bureaux.

Les deux sénateurs s'exprimeront dans la matinée de lundi devant la conférence de l'American Nuclear Society, une organisation indépendante, aux côtés du secrétaire américain à l'Energie Steven Chu.

Mardi dernier au Capitole, M. Kerry a affirmé devant le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon que le Sénat aurait fixé "les grandes lignes" du projet de loi sur les changements climatiques avant la conférence de Copenhague en décembre.

M. Graham a estimé que dans le nouveau projet de loi, "la partie nucléaire doit créer une renaissance de l'énergie atomique qui doit nous aider à résoudre le problème du climat, en même temps que cela créera des millions d'emplois".

Le projet de loi approuvé par la commission de l'Environnement la semaine dernière, sans les voix de l'opposition, contient des mesures visant à développer l'énergie nucléaire aux Etats-Unis, mais pas suffisamment aux yeux des républicains. Même chose pour le texte adopté à la Chambre des représentants en juin qui ne prévoit pas d'effort significatif sur le nucléaire.

"L'énergie nucléaire doit être une composante essentielle de la production d'énergie si on veut atteindre les objectifs de réduction des émissions" de gaz à effets de serre, a écrit M. Kerry dans un éditorial dans le New York Times co-signé avec le sénateur Graham le mois dernier.

Carol Berrigan, un responsable de l'Institut de l'énergie nucléaire (NEI), qui représente ce secteur, a dit mardi devant la commission des Finances du Sénat -- qui devra se prononcer sur le projet de loi -- que "le retour du nucléaire va provoquer une demande croissante pour les emplois qualifiés à tous les niveaux".

Les réacteurs nucléaires américains fournissent environ 20% de l'électricité produite dans le pays, selon la World Nuclear Association. Au premier rang mondial, la France produit environ 80% de son électricité dans des centrales nucléaires.

La France, qui construit actuellement des réacteurs EPR [dit] de troisième génération, est souvent citée en exemple par les hommes politiques américains, en particulier à droite. Ceci malgré des critiques émises récemment par des autorités de sûreté nucléaire.

En l'état, le plan de réduction des gaz à effet de serre au Sénat prévoit une réduction des émissions de 20% en 2020 par rapport aux niveaux de 2005, contre 17% pour le texte de la Chambre. Outre le nucléaire, les discussions au Sénat devraient porter sur le recours au forage en mer et les techniques de séquestration géologique du dioxyde de carbone.

 


L'énergie nucléaire aux Etats-Unis

15/11/2009 - Le nucléaire, qui fournit 20% des besoins en électricité des Etats-Unis, est de plus en plus vu comme une des solutions pour réduire les émissions de gaz carbonique (CO2) et diminuer la dépendance énergétique du pays.

Après avoir été boudée pendant 30 ans à la suite [faux] d'un grave accident à la Centrale de Three Mile Island en Pennsylvanie (est) en 1979, le coeur d'un réacteur ayant en partie fondu, cette source d'énergie pourrait connaître un renouveau.

Ce regain d'intérêt est suscité par l'accélération du réchauffement climatique attribué aux émissions de CO2 dont les Etats-Unis sont le deuxième plus gros émetteur mondial après la Chine, ainsi qu'à l'explosion l'an dernier des prix du pétrole.

Pour encourager le secteur privé, une loi signée en 2005 par l'ancien président George W. Bush offre des prêts garantis par le gouvernement et des avantages fiscaux.

En 2008, Westinghouse Electric, filiale du groupe japonais Toshiba, a décroché une commande pour la construction de la première centrale nucléaire en 30 ans aux Etats-Unis.

Aujourd'hui, les producteurs américains d'électricité ont soumis des demandes d'autorisation auprès de la "Nuclear Regulatory Commission" (NRC) portant au total sur la construction de 22 nouveaux réacteurs, selon l'Institut américain de l'énergie nucléaire (NEI).

Les Etats-Unis comptent actuellement 104 réacteurs pour fournir le cinquième des besoins en électricité du pays tandis que le charbon compte encore pour la moitié. Le reste est assuré par le gaz naturel, le pétrole et les énergies renouvelables, surtout l'hydroélectricité et dans une moindre mesure l'énergie éolienne et solaire.

Selon des estimations des milieux professionnels, les Etats-Unis devront construire 35 nouveaux réacteurs pour conserver cette part de 20% d'électricité produite par le nucléaire, ce qui représenterait un investissement de quelque 280 milliards de dollars.

 


La France va aider la Pologne à se doter de nucléaire civil

5/11/2009 - La France et la Pologne ont entamé une longue coopération pour "favoriser le développement de centrales nucléaires en Pologne" et favoriser l'indépendance énergétique du pays, ont annoncé jeudi le Premier ministre polonais Donald Tusk et le président français Nicolas Sarkozy.

"Nous voulons avoir une première centrale en 2020 et une deuxième environ en 2025", a souligné M. Tusk lors d'une conférence de presse commune avec le chef de l'Etat français à l'Elysée. Pour cela, des techniciens et des ingénieurs polonais doivent être formés par des Français. M. Sarkozy a parlé d'un accord "décisif" pour permettre à la Pologne d'accéder à l'indépendance énergétique.

La Pologne souhaite en effet réduire sa dépendance vis-à-vis de la Russie. L'hiver dernier, Moscou avait coupé le robinet du gaz suite à un conflit avec l'Ukraine, par laquelle transite la plupart des gazoducs, privant d'énergie une partie de l'Europe, et notamment les pays de l'Est.

Dans leur déclaration commune, les deux pays réaffirment que "l'utilisation pacifique de l'énergie nucléaire doit se faire dans le respect des normes les plus strictes en matière de sûreté, de sécurité, de non-prolifération et de préservation pour les générations futures, en particulier en ce qui concerne la gestion des déchets radioactifs".

Un accord a été conclu entre le Commissariat à l'énergie atomique (CEA) et un consortium d'instituts de recherche polonais pour un programme de formation d'universitaires polonais. La France a également proposé une assistance technique pour accompagner l'opérateur polonais PGE dans l'entreprise qui lui a été confiée, selon la déclaration commune.

"La France apparaît comme un partenaire précieux mais pas unique", a souligné Donald Tusk. "J'aimerais que d'autres pays intéressés soient prêts à s'engager dans les travaux et fassent comme la France. L'avenir de la Pologne en matière d'énergie se fait au niveau de l'Europe", a-t-il insisté.

 


Royaume-Uni: Le patronat appelle à bâtir 6 à 10 centrales d'ici 2030

21/10/2009 - La principale organisation patronale britannique, la CBI, a prévenu mercredi qu'il faudrait construire au moins six nouvelles centrales nucléaires au Royaume-Uni d'ici 2030, pour remplir les objectifs officiels de CO2 et garantir l'approvisionnement en énergie du pays.

Selon la Confederation of British Industry, l'équivalent britannique du Medef, pour respecter les engagements très ambitieux du gouvernement en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre, il faudra construire des capacités de production d'électricité nucléaire pour un total de 16 gigawatts, "ce qui équivaut à 10 à 12 réacteurs, installés dans 6 à 10 nouvelles centrales".

La CBI a souligné l'urgence du problème, en rappelant que la majorité des centrales nucléaires britanniques existantes doivent fermer dans les dix ans qui viennent, et a invité le gouvernement à accélérer les projets de construction de nouvelles installations.

Et l'organisation patronale a appelé au passage le gouvernement à rééquilibrer sa politique énergétique, qui selon elle "subventionne les énergies renouvelables au détriment d'autres sources d'énergies à faibles émissions de CO2, comme l'énergie nucléaire".

Le gouvernement britannique a annoncé l'an dernier sa volonté de renouveler le parc nucléaire national vieillissant, actuellement composé de dix centrales, qui ont généré l'an dernier moins de 15% de l'électricité produite dans le pays selon le ministère chargé de l'Energie, contre près de 80% en France.

Plusieurs groupes européens se sont aussitôt portés candidats à la construction de nouveaux réacteurs, en particulier le français EDF, qui veut en construire quatre avec l'aide du groupe britannique Centrica, ainsi qu'un tandem formé par les allemands EON et RWE, et un autre français, GDF Suez, allié pour la circonstance à l'espagnol Iberdrola.

Mais ces projets n'en sont encore qu'à un stade embryonnaire. Le choix des sites qui accueilleront les nouvelles centrales, supervisé par une agence gouvernementale, le Bureau du développement nucléaire (OND), n'a pas encore été arrêté.

 


Le Monde, 30/8/2009: 

En Italie, EDF et Enel seront les maîtres d'oeuvre de la "relance" du nucléaire

Discrètement, comme pour ne pas réveiller une opinion publique toujours hostile, EDF et le groupe d'électricité italien Enel resserrent leurs liens pour s'imposer comme les maîtres d'oeuvre du retour du nucléaire en Italie, qui y avait renoncé par référendum en 1987.

Depuis l'adoption en juillet au Sénat d'une loi gommant ce rejet, la voie est libre politiquement. Le premier réacteur pourrait entrer en service en 2020, à moins que des oppositions locales ne retardent ou n'empêchent cette "renaissance".

EDF et Enel ont annoncé, début août, la création d'une co-entreprise à 50/50 chargée de réaliser des études de faisabilité pour la construction d'"au moins quatre EPR en Italie", des réacteurs de troisième génération. La création de cette société baptisée Sviluppo Nucleare Italia SRL, installée à Rome, est la première déclinaison industrielle de l'accord politique de coopération nucléaire signé en février par le président français, Nicolas Sarkozy, et le chef du gouvernement italien, Silvio Berlusconi.

Mais des voix s'élèvent pour dénoncer la domination de ces deux géants européens de l'énergie sur le futur parc nucléaire. Le président d'Edison, deuxième producteur italien d'électricité, réclame un rôle dans la relance de cette énergie, son groupe souhaitant lui aussi construire et exploiter des centrales dans la Péninsule.

"Nous avons pris acte de l'accord Enel-EDF, qui laisse Edison, d'une certaine façon, dans une sorte de vide ", a regretté Giuliano Zuccoli, lors d'une récente réunion de chefs d'entreprise à Rimini (Italie). "En septembre, a-t-il ajouté, nous demanderons à nos partenaires quels sont leurs plans." Et notamment à EDF, M. Zuccoli étant aussi PDG de la régie milanaise A2A qui assure le contrôle d'Edison avec le groupe français.

IL FAUDRA PLUS DE QUATRE EPR

"Nous sommes disponibles pour accueillir les contributions de quiconque se montre intéressé, producteurs et énergivores", a annoncé l'administrateur délégué d'Enel dans un entretien publié, mercredi 26 août, par le quotidien économique Il Sole 24 Ore. Fulvio Conti a rappelé que "le nucléaire devra satisfaire 25 % des besoins énergétiques en Italie" et qu'"avec EDF, notre plan prévoit d'en réaliser plus ou moins la moitié".

Mais il faudra plus que quatre EPR pour fournir 25% de l'électricité du pays en 2030, comme le prévoit le gouvernement. Edison et d'autres groupes d'énergie présents en Italie comme l'allemand E.ON, mais aussi des industriels grands consommateurs d'énergie pourraient financer des centrales.

Il reste que l'accord liant EDF et Enel structurera la renaissance de l'atome civil. Il est clair, pour M. Conti, que c'est à son groupe, en collaboration avec EDF, de "prendre la tête du programme nucléaire italien". Depuis 2007, une cinquantaine d'ingénieurs italiens travaillent sur le chantier de l'EPR de Flamanville (Manche), dont Enel détient 12,5 %. A partir de 2012, ils participeront aussi à la construction de celui de Penly (Seine-Maritime).

La coopération franco-italienne a été étendue à la recherche, avec la signature d'un récent accord entre le Commissariat à l'énergie atomique (CEA) et l'Agence italienne pour les nouvelles technologie, l'énergie et l'environnement (ENEA). Les deux organismes travailleront sur le développement des réacteurs de quatrième génération, qui ont l'avantage de consommer beaucoup moins d'uranium et de produire moins de déchets.

 


Le Monde, 22/7/2009: 

Montalto, fief de l'Italie antinucléaire, s'apprête à voir renaître sa centrale

La centrale de Montalto di Castro, au nord de Rome, semble figée en cette matinée torride de juillet. "Elle travaille au ralenti, bien en dessous de sa capacité", explique Pieranna Falasca, militante écologiste de la première heure, revenue là où le nucléaire italien avait achoppé dans les années 1980.

Le pays était alors le troisième producteur d'énergie nucléaire dans le monde. La lutte des écologistes est parvenue à faire dérailler la puissante machine. La centrale nucléaire a été reconvertie, en partie, en thermoélectrique. Le mouvement écolo était né.

"Combien de manifs, d'échauffourées avec la police ! Au début, nous n'étions qu'une poignée, taxés par les gens d'ici comme les idéalistes de service qui allaient leur faire perdre des emplois sûrs", se souvient la militante. La lutte a pris de l'ampleur, la catastrophe de Tchernobyl a fait le reste. En 1987, par référendum, les Italiens votent l'abandon du nucléaire. Le gouvernement démantèle les centrales en fonction et celle de Montalto en construction, malgré les sommes faramineuses engagées.

Le vote du Sénat en faveur du retour au nucléaire, le 9 juillet, remet tout en question. Le gouvernement a maintenant six mois pour trouver les sites des futures centrales. Et presque naturellement, les regards se tournent vers Montalto.

Surprise : dans la ville, les avis sont plutôt favorables. Comme ceux de ce petit groupe de vieux, installés à l'ombre d'un olivier sur la place principale : "Le danger ? Mais nous avons déjà les centrales françaises à la frontière ! lance l'un. Et que notre énergie dépende à 80 % de l'étranger, cela ne peut plus durer." "Quand je vois la fumée qui s'échappe de la centrale, je me dis qu'avec le nucléaire, au moins, ce serait propre", renchérit un autre.

Une passante se mêle à la conversation. Les gens d'ici sont pour, explique-t-elle, "à cause de la crise" et parce qu'"il y aura des retombées pour l'emploi". D'autant que des sommes importantes devraient être allouées aux collectivités locales qui jouent le jeu.

Reste à trouver l'argent. Le nouveau programme coûte cher et ne sera bénéficiaire qu'à très long terme. Le gouvernement table sur huit à dix centrales d'ici à 2020 pour couvrir un quart des besoins en énergie. Pour faire plus vite, il faudrait remettre en marche celles "démantelées avec trop de précipitation", suggère Paolo Fornaciari, le M. Nucléaire italien.

Cet ingénieur, qui fut à l'origine de tous les projets de centrales avant l'abandon du nucléaire, assure que les vieilles centrales "sont sûres" et que leur remise en état "coûterait bien moins cher que d'en construire de nouvelles." Il se félicite du retour au nucléaire : "Nous payons l'électricité deux fois le prix de la France, trois fois celui de la Suède, 50 % en plus par rapport à la moyenne européenne... Comment voulez-vous que nos industries, dans une telle situation, puissent être compétitives ?"

Les deux décennies sans nucléaire n'ont pas été mises à profit pour faire avancer les énergies renouvelables. Au pays du soleil, le solaire est toujours à la traîne, loin derrière l'Europe du Nord.

Stefano Ciafani, responsable de l'association écologiste Legambiente, s'inquiète : "Le nucléaire risque de drainer maintenant toutes les ressources disponibles. Les énergies renouvelables en feront les frais." Y compris, suppose la militante prête à recommencer, la centrale à énergie solaire qui devait surgir à côté de la vieille centrale, à Montalto : le terrain vague censé l'accueillir pourrait bien le rester.

 


Capgemini choisi par EDF pour rénover l'informatique de son parc nucléaire

22/7/2009 - Le groupe français de conseil et services informatiques Capgemini a annoncé mercredi avoir été retenu par EDF pour rénover le système d'information dédié à la maintenance de son parc nucléaire. "La modernisation des applications de maintenance des réacteurs nucléaires contribuera à améliorer la sûreté et la disponibilité du parc français, ainsi qu'à étendre au-delà de 40 ans la durée de fonctionnement de ces réacteurs", explique la société dans un communiqué. EDF gère 58 réacteurs sur 19 sites qui produisent près de 80% de l'électricité consommée en France. Capgemini rappelle avoir déjà remporté de "gros contrats" dans le domaine nucléaire en Chine et en Amérique du Nord.

 


Nucléaire: Accord entre Rome et Paris

22/7/2009 - La France et l'Italie ont signé aujourd'hui à Rome un accord de coopération dans le domaine de la recherche nucléaire et des énergies renouvelables, premier pas concret dans la mise en oeuvre du partenariat signé en février entre Silvio Berlusconi et Nicolas Sarkozy. Cet accord a été signé entre les présidents du Commissariat français à l'énergie atomique (CEA), Bernard Bigot, et de l'entité italienne pour les nouvelles technologies, l'énergie et l'environnement (ENEA), Luigi Paganetto

L'accord-cadre de coopération en matière de nucléaire civil paraphé par le président français et le chef du gouvernement italien le 24 février couvre toute la filière, de la recherche au traitement des déchets en passant par la construction des centrales. "L'Italie est rentrée à nouveau dans le nucléaire. Les Italiens ont compris que sans énergie, il n'y a pas de développement et que sans énergie nucléaire, il n'y a pas de compétitivité économique", a souligné le ministre du Développement économique, Claudio Scajola, au cours d'une conférence de presse à l'ambassade de France de Rome.

Le retour au nucléaire inscrit dans le programme électoral de Silvio Berlusconi, revenu au pouvoir au printemps 2008, a été confirmé par le vote d'une loi le 9 juillet dernier. L'Italie avait renoncé au nucléaire par référendum il y a plus de 20 ans à la suite de la catastrophe de Tchernobyl. Cet accord est un "premier pas" après la signature de l'accord de coopération de février, a pour sa part souligné le directeur de l'ENEA, Luigi Paganetto.

 


Vingt-deux ans après, l'Italie souhaite revenir au nucléaire

9/7/2009 - Le parlement italien a approuvé jeudi un projet de relance de l'énergie nucléaire, secteur que le pays a abandonné il y a deux décennies, mais des experts soulignent qu'il sera difficile de trouver des fonds et des sites pour de nouvelles centrales atomiques. La loi donne six mois au gouvernement pour mettre au point les règles d'un retour au nucléaire, qui s'inscrirait dans les efforts de l'Italie pour réduire sa forte dépendance envers les importations d'énergies fossiles, ainsi que ses émissions de gaz à effet de serre (GES).

L'approbation de ce projet par les députés, après un débat de près d'un an, intervient au moment où les dirigeants du G8, réunis en Italie avec leurs homologues des pays émergents, n'ont pas réussi à persuader ces derniers de se rallier à un objectif chiffré pour les réductions de GES. L'Italie est tributaire des importations de pétrole et de gaz pour 80% de ses besoins énergétiques. L'énergie nucléaire renforcerait la sécurité de son approvisionnement, réduirait ses émissions de GES ainsi que ses factures d'électricité - qui sont les plus élevées d'Europe, notent des spécialistes.

Mais le gouvernement de Silvio Berlusconi devra attirer des investisseurs pour financer de nouvelles centrales et surmonter une forte opposition publique au nucléaire. Seul pays du G8 actuellement sans énergie nucléaire, l'Italie avait décidé par référendum en 1987 - un an après la catastrophe de Tchernobyl (Ukraine) - de fermer ses centrales atomiques et de ne pas en construire de nouvelles. Silvio Berlusconi a fait du retour au nucléaire l'une de ses priorités. Les autorités locales ont le dernier mot en matière d'approbation des projets industriels en Italie.

Le ministre du Développement économique, Claudio Scajola, a déclaré que certaines autorités locales se montraient favorables au projet, bien que certains gouverneurs de région aient refusé d'accueillir des centrales durant les débats. Selon Claudio Scajola, huit à dix nouvelles centrales nucléaires seraient nécessaires à l'Italie pour couvrir le quart de la demande intérieure. Des experts estiment cependant qu'il sera très difficile de trouver des sites pour les centrales et pour le stockage des déchets dans un pays à forte densité de population.

 


Nucléaire civil aux Emirats: EDF dans le consortium français en lice

26/5/2009 - Le groupe français d'énergie EDF sera associé au consortium composé d'Areva, de GDF-Suez et de Total en compétition pour la fourniture de plusieurs centrales nucléaires de nouvelle génération EPR aux Emirats arabes unis, a confirmé lundi soir la présidence française.

"EDF sera dans le consortium", a assuré un responsable français à l'issue d'un dîner privé entre le prince héritier d'Abou Dhabi et le chef de l'Etat français Nicolas Sarkozy, qui doit inaugurer mardi une nouvelle base militaire française aux Emirats. "A partir du moment où on peut avoir besoin de la technique d'une partie des équipes d'EDF, on les met dans le consortium (...) c'est la France, ça ne se discute pas", a ajouté devant la presse la même source.

Evoquant les retards pris par la construction en Finlande du premier réacteur EPR par le groupe nucléaire français Areva et son ex-partenaire allemand Siemens, ce responsable a estimé que "les problèmes du chantier finlandais sont dus au fait qu'il n'y a pas eu le travail que nous avons fait là (aux Emirats) d'harmonisation et de de rassemblement des compétences".

Celui qui sait construire le coeur de la centrale n'est pas forcément celui qui sait l'assembler, qui n'est pas forcément celui qui sait construire la centrale", a-t-il poursuivi. Le chantier de construction du premier EPR français à Flamanville (nord-ouest de la France) par un consortium formé d'EDF et GDF-Suez "marche très bien", a également relevé la présidence française [Faux, évidemment...].

Entamé en 2005, le chantier de construction de l'EPR finlandais accumule les retards, pour des raisons techniques et en raison du divorce entre Areva et Siemens. Initialement prévue mi-2009, sa mise en service ne devrait pas intervenir avant le début 2012. Areva, GDF-Suez et le pétrolier Total ont proposé en janvier 2008, lors d'une précédente visite de Nicolas Sarkozy aux Emirats, de livrer deux réacteurs EPR.

L'Elysée a précisé lundi soir que le marché émirati concernait "plus de deux" réacteurs [dit] de troisième génération pour un montant estimé "entre 25 et 50 milliards d'euros". Ce contrat est disputé aux Français par un consortium américano-japonais et une entreprise sud-coréenne.

 


EDF appelé à la rescousse pour construire deux réacteurs nucléaires à Abou Dhabi

26/5/2009 - EDF a été appelé à la rescousse de la filière nucléaire française mardi, afin de renforcer les chances de succès d'un projet de construction de deux réacteurs nucléaires EPR à Abou Dhabi, jusque-là handicapé par les déboires du chantier de l'EPR finlandais d'Areva. Après des années de rivalité, l'Etat français a sifflé la fin du match: la filière nucléaire française va retrouver son unité, au moins temporairement.

"EDF sera dans le consortium" composé d'Areva, GDF Suez et Total, a en effet assuré lundi soir l'entourage du chef de l'Etat français Nicolas Sarkozy. "A partir du moment où on peut avoir besoin de la technique d'une partie des équipes d'EDF, on les met dans le consortium (...) c'est la France, ça ne se discute pas", a ajouté la même source. L'électricien français a confirmé un peu plus tard qu'il allait "apporter son soutien et son expertise au consortium (...) pour renforcer ses chances de réussite".

Dans le cadre d'une alliance alors inédite, Areva, GDF Suez et Total avaient annoncé en janvier 2008 leur candidature à la construction à Abou Dhabi de ces deux EPR d'une puissance de 1.600 mégawatts chacun. Les français sont notamment en compétition avec les américains General Electric et Westinghouse. L'appel d'offre doit être conclu d'ici à la fin de l'année. Le soutien d'EDF à la candidature française était souhaité par les autorités émiraties afin de "donner un poids supplémentaire au consortium", a indiqué une source proche du dossier.

Le groupe d'électricité, détenu à 85% par l'Etat, a donc dû se mettre dans les rangs. Il ne considère pourtant pas le Moyen-Orient comme une région clé pour son développement, préférant se concentrer sur des pays ayant déjà une expérience du nucléaire civil, tels que le Royaume-Uni et les Etats-Unis, où il a déjà engagé de coûteux investissements. EDF se retrouve aussi obligé d'enterrer la hache de guerre avec Areva et GDF Suez, avec qui il se dispute le leadership de la filière nucléaire française.

Rivaux de longue date, Areva et EDF pilotent chacun la construction d'un réacteur nucléaire de 3e génération (EPR): le premier en Finlande, et le second en France (à Flamanville, dans la Manche). Mais le chantier d'Areva a pris plus de trois ans de retard et affiche un surcoût d'au moins 50% par rapport au prix initial (3 milliards d'euros). En outre, l'allemand Siemens, partenaire d'Areva en Finlande, a annoncé en janvier qu'il rompait son alliance avec le groupe nucléaire français pour rejoindre le russe Rosatom.

Au contraire, EDF n'a pas modifié le calendrier de démarrage de l'EPR de Flamanville, malgré quelques retards rencontrés sur le chantier et un surcoût de 20%. L'Elysée a d'ailleurs mis en relief les différences d'avancement des deux chantiers pour justifier le concours d'EDF au projet d'Abou Dhabi. "Celui qui sait construire le coeur de la centrale n'est pas forcément celui qui sait l'assembler, qui n'est pas forcément celui qui sait construire la centrale", a ainsi estimé le responsable français s'exprimant sous le couvert de l'anonymat.

EDF, qui exploite le plus grand parc nucléaire au monde (58 réacteurs), devrait donc faire bénéficier le consortium de son expertise de maître d'oeuvre d'un chantier de construction de centrale. "C'est une aide nécessaire et souhaitée", a estimé mardi le directeur général du groupe pétrolier Total, Christophe de Margerie. "Ca ne change rien en ce qui nous concerne", a pour sa part affirmé la présidente d'Areva, Anne Lauvergeon. "La demande était que nous ayons tout le retour d'expérience qui aura lieu sur Flamanville, et ça sera le cas avec l'inclusion d'EDF", a-t-elle poursuivi.

 


Le Temps, 25/5/2009: 

Du combustible nucléaire civil pour tous

Le projet d'une banque mondiale d'uranium faiblement enrichi, évoqué à Prague par Barack Obama, sera bientôt examiné par l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA)

Il aura fallu un véritable engouement planétaire pour l'énergie nucléaire et un discours remarqué du président américain Barack Obama pour que l'idée d'une banque internationale de combustible nucléaire fasse son chemin. Au moment où une soixantaine de pays affichent ouvertement l'ambition de développer un programme nucléaire civil, ce vieux projet, serpent de mer de la politique internationale depuis 1946, pourrait fort voir le jour dans un avenir proche.

Montrer patte blanche
Le 15 juin à Vienne, le conseil des gouverneurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), examinera pour la première fois trois propositions parallèles, une russe, une allemande et une kazakhe, visant à ériger une telle banque. Le principe est simple: il s'agirait de confier à l'AIEA une réserve importante d'uranium faiblement enrichi (UFE), le combustible classique utilisé par les 436 centrales nucléaires actuellement en activité dans le monde, pour le revendre à tous les pays demandeurs, à un prix équitable, sans préconditions politiques ou idéologiques.

Ce système permettrait de faire entrer un maximum de pays dans un nouvel âge nucléaire, à l'heure où s'épuisent les réserves mondiales d'hydrocarbures, sans accroître les risques de prolifération [Rappel: La pénurie à venir de l'uranium condamne le nucléaire]. La maîtrise du cycle de l'atome resterait l'apanage de quelques puissances nucléaires maîtrisant cette coûteuse technologie, mais l'obtention de combustible ne serait plus réservée à une poignée de «nantis». Dorénavant, tout pays aux besoins énergétiques justifiant de s'engager dans le nucléaire civil pourrait frapper à la porte de l'AIEA et obtenir de la matière fissile pour ses centrales nucléaires, après avoir «montré patte blanche».

Pour les futurs clients, le cahier des charges est déjà préétabli: ils devraient renoncer à enrichir eux-mêmes l'uranium, signeraient des accords de garantie nucléaire avec l'AIEA, ainsi qu'un régime d'inspections renforcé, afin d'éviter tout détournement de matière fissile vers des applications militaires clandestines. Des propositions soumises à l'AIEA, celle de Moscou paraît la plus simple et la plus rapide à mettre en oeuvre : 120 tonnes d'uranium faiblement enrichi (UFE) seraient stockées dans le complexe nucléaire d'Angarsk (Sibérie) et chaque transaction interviendrait après le feu vert de l'AIEA.

Plus ambitieuse, la proposition kazakhe, qui recoupe l'allemande, vise à créer de toutes pièces un centre international d'enrichissement de l'uranium, qui serait cette fois placé sous l'autorité directe de l'AIEA, le pays hôte prenant à sa charge les dépenses de fonctionnement et la protection physique des installations.

Les dirigeants de l'AIEA n'en font pas mystère : une telle mise sous contrôle multilatérale ne constitue à leurs yeux que le premier pas vers une mise en commun, à un horizon plus lointain, de toute la production d'uranium enrichi sur la planète. Le pari semble insensé, mais le discours proféré le 5 avril a Prague par Barack Obama, dans lequel il appelait de ses vux la création d'une telle banque de combustible au nom de la lutte antiprolifération et du désarmement nucléaire, indique un infléchissement notable de Washington sur la question.

L'apport de Warren Buffett
Outre Barack Obama et le président kazakh, Noursoultan Nazerbayev, le directeur général de l'AIEA, Mohamed ElBaradei, qui quittera son poste en novembre prochain, peut compter sur le soutien inconditionnel de l'homme le plus riche des Etats-Unis, le milliardaire Warren Buffett. En 2006, celui-ci avait promis de contribuer pour 50 millions de dollars au lancement d'une telle banque, à condition que les Etats membres de l'AIEA fournissent les 100 millions de dollars manquants pour acheter les premières 60 à 80 tonnes d'uranium faiblement enrichi nécessaires au démarrage du projet.

C'est chose faite: les Etats-Unis ont mis 49 millions de dollars sur la table, le Koweït et les Emirats arabes unis (EAU) 10 millions chacun, la Norvège 5 millions et l'Union européenne 25 millions d'euros. Le choix du Kazakhstan revêt en outre une dimension symbolique susceptible de faciliter l'adhésion des plus réticents: après l'effondrement de l'URSS en 1991, cette ancienne république soviétique avait d'elle-même restitué les ogives nucléaires abandonnées sur son territoire par l'ex-Armée rouge.

Reste à convaincre certains Etats membres de l'AIEA, à commencer par l'Italie, l'Afrique du Sud et l'Egypte, qu'il ne s'agit pas d'une nouvelle manoeuvre des grandes puissances, peu désireuses de partager un savoir-faire aussi éminemment stratégique.

 


Nucléaire civil: accord de coopération Italie-Japon

25/5/2009 - L'Italie et le Japon ont signé un accord de coopération en matière de nucléaire civil alors que Rome va faire son retour à l'atome, abandonné il y a plus de vingt ans, a annoncé lundi le ministère italien du Développement économique. Cet accord "très général" porte sur le "développement des ressources humaines (formation des chercheurs), l'échange d'informations", indique-t-on au sein du ministère.

Il ne porte pas sur la construction des futures centrales italiennes.

Le document a été signé dimanche soir, en marge de la réunion des ministres de l'Energie du G8 à Rome, par le ministre italien du Développement économique Claudio Scajola et le ministre japonais de l'Economie et de l'Industrie Toshihiro Nikai. Fin février, l'Italie, qui avait renoncé au nucléaire il y a vingt-et-un ans à la suite de la catastrophe de Tchernobyl, avait signé un accord de coopération avec la France qui couvre toute la filière de la recherche au traitement des déchets en passant par la construction des centrales.

Dans le sillage de cet accord-cadre, les groupes italien Enel et français EDF avaient signé un accord portant sur la construction d'"au moins" quatre réacteurs de troisième génération EPR. Au lendemain de cet accord, M. Scajola avait précisé que le gouvernement italien avait également des contacts avec d'autres pays et regardait en particulier du côté des technologies américaines et japonaises.


 


GB: l'alliance EDF-Centrica, un pas de plus dans le renouveau du nucléaire

11/5/2009 - L'alliance entre EDF et le britannique Centrica pour la construction de quatre EPR au Royaume-Uni est un pas supplémentaire dans le renouveau frénétique des centrales nucléaires du pays, qui n'y produisent qu'un cinquième de l'électricité nationale actuellement. Malgré de longs délais dus essentiellement aux craintes des écologistes sur la technologie nucléaire, le gouvernement britannique avait fini par autoriser en janvier 2008 la construction de nouvelles centrales, alors que les prix record du pétrole donnaient une nouvelle urgence à la décision.

Le Royaume-Uni n'a que dix centrales actuellement, dont deux équipées de réacteurs anciens de type Magnox doivent fermer l'an prochain. Les autres, doivent être arrêtées à des dates échelonnées entre 2014 et 2035. Ces dernières sont pour la plupart la propriété de British Energy, le groupe qu'EDF a racheté en septembre pour quinze milliards d'euros, prenant ainsi une grande avance sur ses concurrents.

Le gouvernement a annoncé en avril avoir préselectionné 11 sites pour abriter la nouvelle génération de centrales dont il souhaite la construction. EDF a ainsi pu en proposer cinq. La concurrence se passionne aussi pour ces projets. En prenant 20% de British Energy, Centrica, spécialisé dans le gaz, aura ainsi moins recours au marché de gros pour fournir de l'électricité aux ménages, outre que son arrivée donne à la vente de British Energy à EDF la touche britannique qui lui manquait dans un domaine sensible.

Un autre britannique, Scottish and Southern Energy vient d'échouer à racheter un ou plusieurs des trois terrains mis aux enchères le mois dernier par l'Autorité de démantèlement nucléaire britannique (NDA). SSE s'était mis avec l'espagnol Iberdrola et le français GDF, mais le consortium s'est retiré en raison du prix trop élevé atteint par la vente, signe de son succès.

Deux de ces terrains, qui abritent pour l'instant des centrales Magnox à Wylfa, au Pays de Galles et à Oldbury, dans le sud-ouest de l'Angleterre, ont été remportés par un consortium créé par les allemands RWE et EON. EDF a pour sa part remporté un nouveau terrain de 200 hectares situé à Bradwell, dans le sud-est de l'Angleterre.

EDF, qui co-détenait celui de Wylfa, a cependant promis de revendre le terrain de Bradwell à un concurrent "si les conditions sont réunies" pour qu'il remplisse son objectif de construire quatre réacteurs EPR au Royaume-Uni. EDF s'est aussi engagé auprès des autorités de concurrence européennes, au moment du rachat de British Energy, à revendre à ses concurrents un autre des terrains de British Energy.

Les projets déjà énoncés par EDF, EON et RWE portent sur 12,4 gigawatts de capacité, soit déjà plus que la production actuelle au Royaume-Uni. Les réacteurs d'EDF, les premiers à entrer en fonctionnement, ne seront pas opérationnels toutefois avant 2017.

 


Ouest-France, 23/4/2009: 

Areva-La Hague mise sur la relance du nucléaire

En prenant la direction de l'usine de retraitement des combustibles nucléaires, Jean-Jacques Dreherva devoir relever un défi : doubler l'activité d'ici 2015.

Changement de patron à l'usine de La Hague. Le 1er mai, Denis Eudier, en poste depuis 2005, quitte ses fonctions. Il rejoint la direction de la fabrication des combustibles nucléaires dans la région parisienne. Il est remplacé par Jean-Jacques Dreher. Celui-ci arrive de Metz où il dirigeait l'usine de fabrication de boîtes de vitesse du groupe PSA.

« Je suis entré dans le groupe PSA en 1982 », explique le centralien. Passer de l'automobile au nucléaire ne lui pose pas problème. « Nous avons la même culture de sécurité et de qualité. Quant au management, dans le nucléaire comme dans l'automobile, il s'appuie sur les hommes. » [Ca fait peur...] Outre les spécificités de La Hague, le nouveau directeur va aussi devoir se familiariser avec la contestation antinucléaire qui ne manquera pas de solliciter ses talents de négociateur.

1 500 tonnes en 2015. Denis Eudier est arrivé dans le Cotentin au moment où l'activité de retraitement des combustibles nucléaires était en récession, faute de clients étrangers. Jean-Jacques Dreher pose ses valises « en pleine renaissance du nucléaire ». Tablant sur la construction de 150 à 200 réacteurs nucléaires dans le monde d'ici 2050, les cadres d'Areva parient sur une reprise du retraitement. « Notre objectif est d'atteindre 1 500 tonnes retraitées par an en 2015 », explique Denis Eudier.

Soit près de 50 % de plus qu'aujourd'hui, et autant qu'à l'époque où La Hague tournait au maximum de sa capacité. « L'Italie est exemplaire de ce qui va se passer », assure Denis Hugelmann, numéro 1 de la branche aval du groupe Areva. « Il n'y aura pas de redémarrage de programme nucléaire sans recyclage des combustibles usés. Il sera impossible d'expliquer aux riverains que l'on va construire de nouvelles centrales en conservant les combustibles usés anciens sur place. »

L'optimisme chevillé au corps, le nouveau directeur de La Hague se félicite du récent contrat signé avec EDF. Celui-ci garantit 80 % du tonnage actuel jusqu'en 2040. « Aucune entreprise ne peut se vanter d'avoir une telle visibilité pour son plan de charge. » L'autre mission confiée à Jean-Jacques Dreher, c'est de continuer à maîtriser les coûts. « Sachant, que l'économique ne sera jamais prioritaire sur la sûreté », assure-t-il. Les syndicats maison font parfois entendre une autre chanson qui se plaignent de l'inverse.

 


La Russie doit poursuivre la construction de centrales nucléaires (Poutine)

15/4/2009 - La Russie doit poursuivre son programme de construction de centrales nucléaires malgré la crise, a indiqué mercredi le Premier ministre russe Vladimir Poutine. "Nous devons construire 26 centrales", a déclaré M. Poutine lors d'une réunion dédiée au développement de l'énergie atomique, cité par l'agence russe Interfax. "D'ici 2030, la part de l'énergie nucléaire dans la production totale d'énergie doit atteindre 25-30%", a-t-il ajouté, précisant qu'elle était actuellement de "16%". "Dans de nombreux pays européens, cette part est supérieure à 25%", a-t-il souligné. "Nous avons formulé des objectifs très ambitieux, mais tout à fait réalisables", a encore dit le Premier ministre, qui a toutefois remarqué que "dans des conditions de crise économique et financière mondiale", il fallait voir "comment résoudre cette tâche", sans donner plus de précisions.

 


Areva va investir 35 M EUR sur son site EPR de Chalon-sur-Saône

2/4/2009 - Le groupe nucléaire Areva a annoncé jeudi un investissement de 35 millions d'euros sur son usine de Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire) afin d'accélérer le rythme de fabrication de réacteurs de troisième génération (EPR), ce qui doit se traduire par la création de deux cents emplois. "Un nouvel investissement va être réalisé dans les prochaines années afin d'accroître la capacité de production annuelle d'environ 1,7 équivalent EPR aujourd'hui, à 2,7 en moyenne", indique Areva dans un communiqué. Dans un entretien accordé au Monde daté de vendredi, Anne Lauvergeon, présidente d'Areva, précise que le montant de cet investissement s'élève à 35 millions d'euros. Grâce à cette montée en puissance, l'effectif de l'usine de Chalon-sur-Saône doit passer de 1.100 salariés actuellement à 1.300, essentiellement avec des recrutements dans les métiers de la production, a indiqué Areva. Créée en 1973, l'usine de Chalon, "aujourd'hui une (des) plateformes majeures (d'Areva) tournant à plein régime", "a déjà bénéficié d'investissements d'extension et de modernisation depuis 2006", selon le communiqué. Areva a évalué à près de 3 milliards d'euros son programme d'investissements dans les réacteurs et l'enrichissement nucléaire en 2009 mais le groupe, dont l'Etat est l'actionnaire majoritaire, cherche encore les moyens de le financer.

 


Les afriques, 14/3/2009: 

Algérie: Une centrale nucléaire tous les 5 ans à partir de 2020

« Vers 2020, l'Algérie aura probablement sa première centrale nucléaire et nous aurons une centrale tous les cinq ans après », a déclaré le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil. Des accords ont été signés avec l'Argentine, la France, la Chine et les Etats-Unis, et des négociations sont en cours avec la Russie et l'Afrique du Sud.

 


Enerpresse, 10/3/2009: 

Cameco lève des fonds, sans donner de date pour Cigar Lake

Cameco vient d'annoncer la clôture d'une opération de mise en vente d'actions, qui a rapporté quelque 460 millions de dollars canadiens (280 Me). C'est ce qu'indiqueWNN, qui précise que le groupe minier canadien ne donne plus de date pour la mise en production de Cigar Lake. Ce projet, qui est estimé comme l'un des plus prometteur, avec des réserves de l'ordre de 113 millions de livres d'U3O8, est bloqué, depuis 2006, après une inondation du puits. Développé par Cameco (50%), Areva Resources Canada (37%) et les japonais Idemitsu et Tepco (5% chacun), était annoncé pour 2008, à l'origine. L'an dernier, Cameco s'attendait à un démarrage, en 2011, au plus tôt. Désormais, le groupe minier ne donne plus de date. Le coût de développement, prévu au départ à 359 MC$, s'est accru de 92 MC$ pour remédier à l'inondation.Une bonne partie est déjà dépensée. Le puits 1 est, selon la compagnie, en cours de sécurisation (arrêt de l'entrée d'eau), ce qui devrait prendre une bonne partie de l'année 2009. Quant au puits numéro 2, les travaux continuent, avec un objectif de vider le puits d'ici la fin du second semestre. [Lire: La future pénurie d'uranium]

 


The New York Times, 26/2/2009: 

USA: est-ce le moment d'investir dans le nucléaire ?

Les producteurs américains d'électricité n'ont pas commandé de centrales nucléaires depuis l'accident de Three Mile Island, en 1979. Aujourd'hui, avec le retour de cette industrie, certains veulent construire massivement, d'autres ne veulent pas prendre de risques

Quand on aborde la question de l'extension du réseau nucléaire, deux points de vue s'opposent. L'un prudent, l'autre audacieux. Le premier veut que la plupart des fournisseurs d'électricité ne se jetteront à l'eau que quand ils auront vu quelques pionniers plonger avant eux dans cet océan de défis techniques, juridiques et financiers et refaire surface. L'autre considère que le moment est d'ores et déjà idéal pour se lancer dans un plan de constructions à grande échelle.

"Nous sommes encore dans une situation où tout le monde ou presque se dit prêt... à emboîter le pas aux autres", explique Roger W. Gale, ancien haut fonctionnaire au ministère de l'Energie, aujourd'hui consultant, qui défend la première opinion. D'ici vingt ans, précise-t-il, quelqu'un finira bien par se lancer, et le secteur se fera alors une idée plus claire des coûts réels et de l'efficacité des nouveaux réacteurs."

Une approche vouée à l'échec, affirment les détracteurs. "C'est un secteur global", juge John Krenicki, directeur général de General Electric Energy Infrastructure. "Ce n'est pas en y allant en dilettante qu'on débouchera sur une solution rentable. Si vous vous dites : 'Je vais y aller en construisant trois centrales', ça va prendre énormément de temps et ça va coûter extrêmement cher." Krenicki et les autres partisans d'une campagne de construction massive assurent que leur approche maintiendrait le coût par centrale à un niveau peu élevé : chaque projet pourrait en effet tirer rapidement parti des connaissances acquises lors de la réalisation du précédent.

Michael Wallace est de ces dirigeants qui sont prêts à se jeter à l'eau. Il occupe les fonctions de président de UniStar Nuclear Energy, un partenariat entre Constellation Energy et Electricité de France (qui construit actuellement en France, à Flamanville, un nouveau type de réacteur [conçu par le franco-allemand Areva]. UniStar espère mettre en chantier un réacteur presque identique à Calvert Cliffs, dans le Maryland, à environ 70 kilomètres au sud de Washington, puis entamer la construction d'une centrale par an ­ dans l'Etat de New York, le Missouri, l'est de la Pennsylvanie et sur d'autres sites qui restent à déterminer.

Sur le plan stratégique, cela ressemble à la construction d'un lotissement. Au lieu de finir une maison et de la vendre avant de commencer la suivante, la méthode consiste à faire tourner les équipes de chantier en chantier : les fondations ici, puis le béton, les charpentiers, etc. Autrement dit, ils n'attendraient pas que la première centrale soit terminée pour attaquer les chantiers suivants. "Le nucléaire n'est pas seulement une technologie préférable en termes écologiques, il utilise en outre des sources d'énergie qui l'immunisent contre presque tous les risques, même dans les régions les plus instables de la planète, s'enthousiasme Wallace. L'avenir du charbon paraît désormais tellement incertain que le nucléaire deviendra une évidence."

A noter que l'industrie américaine ne pourra guère profiter de ce marché d'avenir. Car les quatre grandes compagnies qui ont fourni l'essentiel des réacteurs nucléaires installés dans les années 1960 et 1970 ont perdu leur position dominante. Westinghouse, qui fut le gros constructeur, appartient désormais à un groupe japonais. General Electric, elle, est intégrée à un partenariat mondial avec une autre société japonaise. Quant aux deux dernières, elles ont été tout simplement absorbées par des conglomérats plus puissants.

 


Radio BFM, 11/2/2009: 

ArcelorMittal sur les rangs pour le second EPR français

Bénéfices en berne et ambitions en hausse pour le géant sidérurgique : malgré une chute de 9 % de son résultat en 2008, le groupe se dit prêt à investir dans la construction du deuxième réacteur nucléaire [dit] de troisième génération.

"Si les industriels sont invités au tour de table de l'EPR, ce serait de nature à nous intéresser". Le message d'un des responsables d'ArcelorMittal ne peut être plus clair : le groupe suit de près le projet de construction du second EPR à Penly (Seine-Maritime), annoncé fin janvier par Nicolas Sarkozy. Un investissement d'une telle ampleur était plutôt inattendu dans le contexte actuel : en 2008, les bénéfices du groupe ont fondu de 9 % (9,4 milliards de dollars contre 10,4 milliards en 2007). Du coup, la direction veut réduire sa production de 45 % au premier trimestre 2009, comme elle vient de le faire au quatrième trimestre 2008. Elle souhaite aussi étendre son plan de départs volontaires qui pourrait dépasser les 9 000 postes initialement annoncés en novembre et toucher les salariés attachés à la production.

Sécuriser ses approvisionnements en électricité à un tarif compétitif. Le choix du nucléaire civil a aussi de quoi surprendre pour un groupe sidérurgique. Mais la démarche a une certaine logique : malgré ses difficultés actuelles, ArcelorMittal souhaite avant tout préparer l'avenir d'une industrie fortement consommatrice d'énergie En investissant dans l'EPR, ArcelorMittal ne chercherait pas à devenir fournisseur du chantier, mais simplement à devenir à terme une sorte de client privilégié. Le groupe pourrait ainsi sécuriser ses approvisionnements et surtout obtenir de l'électricité à un prix compétitif. Le poste de dépenses qui représente aujourd'hui l'un de ses premiers coûts.

Quoi qu'il en soit, il est difficile de savoir si ArcelorMittal et d'autres industriels auront le droit de s'associer au projet. L'idée doit faire l'objet de négociations. Et elle pourrait séduire sur deux points : d'abord offrir des débouchés à ce réacteur dont certains disent qu'il n'est pas totalement utile et ensuite permettre de monter le financement un peu plus facilement.

 


Dernières nouvelles d'Alsace, 7/2/2009: 

Le grand retour du nucléaire

En 1981, les Suédois avaient fait rêver tous les antinucléaires d'Europe : un référendum ordonnait la fermeture des onze réacteurs du pays. En réalité, un a été arrêté et dix autres prolongés. Or ces derniers vont être reconstruits « à neuf » pour fournir plus de capacité à partir de 2020.

Le bon exemple suédois des années 1980 avait largement inspiré les Verts et les sociaux-démocrates allemands sous le chancelier Schröder. Théoriquement, les dernières centrales nucléaires allemandes devaient être fermées en 2020. Ce sera 2030... ou pas du tout. Tout dépendra des législatives de septembre. D'ailleurs, un nouveau parc allemand n'est plus à exclure : en conflit avec AREVA, Siemens veut travailler avec les Russes.

En Pologne, où l'électricité dépend à 95 % du charbon, les mentalités changent aussi : deux unités nucléaires de grande puissance - elles devraient fournir le quart de la production électrique du pays - seront branchées sur le réseau à partir des années 2020...

Et il y a la Grande-Bretagne avec six centrales en phase d'étude, l'Italie qui réfléchit, la Finlande qui construit son réacteur de troisième génération (EPR), les pays d'Europe centrale qui veulent réactiver leurs centrales « soviétiques » fermées après leur adhésion à l'UE. Sans oublier la France ! Après Flamanville, sans doute en service dès 2012, un deuxième EPR a obtenu son feu vert à Penly, en Seine-Maritime. Paris veut exporter électricité et technologie.

Paradoxalement, c'est au nom de l'écologie que le nucléaire fait son grand retour. Les énergies renouvelables (éolien, solaire, hydroélectricité...) ne dépasseront sans doute jamais en production le cinquième de la consommation totale.

Les hydrocarbures sont à proscrire car nul ne sait comment évoluera le marché pétrolier. Quant au gaz - on l'a vu début janvier - sa livraison dépend largement du bon vouloir des Russes et des Ukrainiens.

Reste le charbon. Outre-Rhin, le parti SPD en pré-campagne électorale voudrait remplacer les 17 centrales nucléaires encore en activité par des unités thermiques qui - même « dépolluées » - rejetteraient par an autant de CO2 que toute la circulation automobile allemande, transport routier compris !

Or l'objectif de l'Union européenne est de réduire de 20 % les émissions à l'horizon 2020. Une opportunité rêvée pour le lobby nucléaire. En plus des péripéties gazières...

 


Le Monde, 7/2/2009: 

La Suède lève son moratoire sur la construction de centrales nucléaires

La Suède a annoncé, jeudi 5 février, qu'elle levait son moratoire sur la construction de nouvelles centrales nucléaires. Alors que le pays avait été jusqu'à présent à l'avant-garde du démantèlement de son parc nucléaire, le gouvernement de centre-droit a opéré un brusque retournement de position : il a décidé d'en autoriser la construction, mais uniquement pour remplacer les anciennes. Le plan suédois prévoit aussi de miser sur les énergies renouvelables, éolienne surtout.

Il s'agit d'un "accord historique", a annoncé le premier ministre conservateur Fredrik Reinfeldt, en ajoutant que les quatre partis de la coalition de centre-droit s'étaient mis d'accord pour lever le moratoire. "Un sabotage", a rétorqué Peter Eriksson, porte-parole des Verts, qui constate que cet accord remet en question "les projets d'investissements qui existent dans les énergies renouvelables".

La question nucléaire pèse depuis longtemps dans le débat suédois. A l'issue d'un référendum disputé en 1980, organisé après l'accident de la centrale nucléaire Three Mile Island aux Etats-Unis en 1979, la construction des centrales nucléaires avait été tolérée à condition qu'elles soient démantelées, au plus tard, en 2010, date fixée par le Parlement, c'est-à-dire à l'issue de la durée de vie des réacteurs que l'on estimait alors à vingt-cinq ans.

Douze réacteurs ont été construits dans quatre centrales. Mais le débat n'a jamais cessé, sous la pression des partis pro-nucléaires, et la durée de vie des réacteurs a été revue à la hausse. Selon Jan Björklund, actuel responsable du Parti libéral, le plus fervent militant de l'atome, le plus ancien des réacteurs en activité peut être opérationnel jusqu'en 2020.

Au cours de la décennie passée, la Suède, alors dirigée par un gouvernement social-démocrate, avait toutefois commencé à respecter son engagement. Premiers sur la liste, car situés juste en face de Copenhague, la capitale du Danemark, opposée au nucléaire, les deux réacteurs de la centrale de Barsebäck ont été fermés en 1999 et 2005. Depuis, plus rien.

Mais la discussion allait toujours bon train. L'idée était que les réacteurs suivants devaient être démantelés à un rythme tel que leur production d'électricité soit compensée par de nouvelles sources d'énergie. Mais en dépit de sa réputation de nation écologiste, la Suède a peu développé les énergies renouvelables.

Aujourd'hui, 46 % de l'électricité provient de la production hydroélectrique mise en place depuis longtemps déjà et 42 % de l'industrie nucléaire. La part de l'éolien demeure marginale. Dans l'accord négocié entre les quatre partis de droite, au pouvoir de puis l'automne 2006, il est aussi prévu de développer la construction d'éoliennes.

La Suède prendra en juillet la présidence de l'Union européenne (UE) pour six mois, période durant laquelle se tiendra la conférence de l'après-Kyoto au Danemark. Elle espère ainsi "montrer la voie" à l'ensemble de l'UE, a indiqué le premier ministre suédois.

"Avec cet accord, nous allons avoir l'objectif climatique et énergétique le plus ambitieux d'Europe, et même du monde", a estimé Maud Olofsson, ministre de l'économie, présidente du Parti du centre, et la plus enthousiaste, sans doute parce que c'est elle aussi qui a le plus à perdre. Son parti avait été jusque-là la caution verte du gouvernement de centre-droit et s'était historiquement toujours opposé au nucléaire. Son retournement est très critiqué dans son parti.

"Le nucléaire appartient au passé, mais nous n'avons pas besoin de nous précipiter pour démanteler les réacteurs restants", a déclaré Lars Ohly, président du Parti de gauche, dans l'opposition. Certains demandent un nouveau référendum.

 


La Suède relance le nucléaire

5/2/2009 - Le gouvernement suédois de centre-droit a décidé de revenir sur sa décision de fermer progressivement les dix réacteurs du pays, annonçant le remplacement de ceux en fin de vie dans le cadre d'une politique énergétique ambitieuse. "La loi sur la fermeture progressive va être abolie. L'interdiction, incluse dans la législation sur les nouvelles constructions de technologie nucléaire, sera également abolie", a-t-il annoncé jeudi dans un communiqué. "Il faut donner les autorisations pour que les réacteurs existants puissent être remplacés lorsqu'ils auront atteint leur limite d'exploitation économique", ajoute-t-il. Le gouvernement précise néanmoins qu'il ne participera pas financièrement aux projets de constructions des nouveaux réacteurs. Initialement, le pays prévoyait un plan de sortie du nucléaire qui devait prendre une trentaine d'années ou le temps nécessaire pour que les infrastructures arrivent en bout de course. Depuis 1999, il avait d'ailleurs arrêté deux de ses douze réacteurs nucléaires. Les dix réacteurs restants produisent aujourd'hui près de la moitié de la production d'électricité de la Suède. Le pays scandinave, réputé pour son engagement en matière d'environnement, s'était prononcé en 1980 en faveur de la fermeture de tous les réacteurs d'ici 2010, mais l'objectif avait été abandonné en 1997, des études montrant que les ressources alternatives seraient insuffisantes pour remplacer le nucléaire. Le gouvernement social-démocrate s'était alors mis d'accord avec les principaux autres partis sur le principe d'une fermeture progressive dans les 30 ans en ne remplaçant pas les réacteurs vieillissants. "La production de l'électricité repose actuellement sur seulement deux jambes, l'hydroélectricité et le nucléaire. (...) et l'énergie nucléaire restera une part importante de la production suédoise d'électricité", ajoute le gouvernement. La coalition de centre-droit (parti des modérés, parti du centre, démocrates-chrétiens et parti libéral) a toutefois souligné qu'elle souhaitait miser à l'avenir sur les énergies renouvelables, à l'instar de l'éolien, afin de réduire la vulnérabilité et la dépendance du pays aux énergies fossiles. "L'utilisation de combustibles fossiles pour le chauffage sera progressivement éliminée d'ici 2020", ambitionne le gouvernement, dirigé par le conservateur Fredrik Reinfeldt. A l'horizon 2020, le pays compte utiliser 50% d'énergies renouvelables, dont 10% d'énergie renouvelable pour le secteur du transport. Il espère en outre économiser 20% de la consommation d'énergie et diminuer de 40% les gaz à effets de serre. L'actuelle coalition gouvernementale, au pouvoir depuis octobre 2006, était divisée sur la question du nucléaire, le parti du centre étant opposé à l'exploitation de cette énergie pour des raisons écologiques. "Le parti du centre n'a pas changé d'opinion sur le nucléaire mais nous devons vivre avec le fait que l'énergie nucléaire fera partie de la production d'électricité dans un avenir prévisible", a commenté la dirigeante du parti et ministre de l'Industrie Maud Olofsson lors d'une conférence de presse. "C'est un jour historique", "les quatre partis ayant fait un pas vers une société plus durable", a-t-elle ajouté, selon des propos rapportés par l'agence TT. L'opposition a déploré cette décision, les sociaux-démocrates dénonçant une vue "de court terme" et l'absence de discussions. "Je suis convaincue que l'avenir de la politique énergétique de la Suède n'est pas l'énergie nucléaire", avait récemment déclaré la dirigeante sociale-démocrate Mona Sahlin, laissant présager que le nucléaire pourrait ainsi devenir un enjeu des élections de 2010. L'an passé un sondage montrait que près de la moitié des Suédois (48%) étaient en faveur de la construction de nouvelles centrales nucléaires.

 


Les Echos, 5/2/2009: 

La Chine double ses ambitions nucléaires

La crise économique devrait profiter au parc nucléaire chinois et à plusieurs entreprises étrangères installées dans le pays. Cherchant à accélérer les grands programmes d'investissement public pour relancer la croissance, Pékin a annoncé hier le presque doublement du programme de développement de la capacité nucléaire du pays. La Chine, qui n'exploite actuellement que 11 réacteurs d'une capacité totale de 9,1 gigawatts, avait annoncé, dès 2006, qu'elle prévoyait de pousser cette capacité à 40 gigawatts vers 2020. Désormais, le pays ambitionne d'atteindre 70 gigawatts dans les onze ans. La décision doit être validée prochainement par les plus hautes autorités. La part du nucléaire dans la production totale d'électricité atteindrait alors 5 % à cet horizon, contre à peine 1,3 % aujourd'hui.

Traumatisées par l'ampleur des coupures d'électricité, qui avaient paralysé le sud industriel du pays début 2008, et conscientes de leur trop grande dépendance au charbon, les autorités évoquaient, avant même l'éclatement de la crise, leurs nouvelles ambitions. « Depuis quelque temps, le rythme des commandes dans le secteur témoigne déjà d'une accélération », confirme Alain Tournyol du Clos, de l'ambassade de France à Pékin. Ce dernier estime, au regard des annonces officielles, que plus de 26 réacteurs seraient actuellement soit en construction soit en attente d'approbation dans le pays.

Tout bénéfice pour Areva
S'ils se sont lancés dans la construction de 2 EPR et de 6 AP 1.000 américains, les groupes chinois privilégient surtout, pour le rapide développement de leur parc nucléaire, la duplication à grande échelle du réacteur CPR 1.000 - la version sinisée d'un réacteur français de 900 mégawatts (lire ci-dessous) - qu'ils maîtrisent parfaitement. « Du fait de l'importance du volume des commandes, beaucoup de petits équipementiers étrangers pourraient profiter du nouveau programme de construction », se réjouit un industriel européen.

Sur le moyen terme, Areva pourrait également bénéficier de cette expansion du parc chinois. La mise en service prochaine de près de 30 réacteurs devrait, en effet, pousser la Chine à s'équiper rapidement d'un programme de traitement et de recyclage complet des combustibles usés, que seul le français peut fournir aujourd'hui. Des ingénieurs chinois ont déjà été invités à visiter les usines de La Hague et de Marcoule. « Les Chinois sont clairement intéressés. Mais, avant que les négociations purement industrielles et commerciales ne s'accélèrent, il y a encore besoin de quelques validations politiques », souffle un expert à Pékin. A la clef, c'est un projet de plus de 15 milliards de dollars (11,6 milliards d'euros) qui pourrait être confié à la France.

------------------------------

6 CPR 1.000 et 2 EPR en construction

Fin novembre 2008, China National Nuclear Corporation (CNNC) a débuté la construction de 6 réacteurs de 1.000 mégawatts CPR 1.000 au sud de la ville de Fuzhou dans le Fujian, sur la côte Est du pays. China Guangdong Nuclear Power Corporation (CGNPC), l'autre grand acteur du secteur, a coulé, le 17 décembre dernier, le premier béton sur le site de Yangjiang dans sa province du Guangdong, tout au sud de la Chine, pour un CPR 1.000 également. Il travaille en plus à la construction de 2 réacteurs EPR avec les français Areva et EDF, à Taishan.

 


Nucléaire: GDF Suez s'allierait à l'espagnol Iberdrola au Royaume-Uni

4/2/2009 - Le groupe d'énergie GDF Suez devrait annoncer mercredi un partenariat avec l'opérateur électrique espagnol Iberdrola concernant le marché du nucléaire au Royaume-Uni, affirme mercredi le quotidien La Tribune, qui ne cite pas ses sources.
"GDF Suez devrait annoncer aujourd'hui un partenariat avec l'électricien espagnol Iberdrola pour attaquer le marché nucléaire britannique", indique le quotidien économique sans donner plus de précision sur la forme de cet éventuel accord.
Contacté par l'AFP, GDF Suez n'a pas souhaité commenter cette information.
Iberdrola s'était déjà associé, le 20 janvier, avec le groupe britannique Scottish and Southern Energy (SSE) en créant une coentreprise pour tenter d'obtenir la construction de centrales nucléaires sur le marché britannique.
Le gouvernement britannique a donné fin janvier le coup d'envoi du processus de sélection des sites qui accueilleront les futures centrales nucléaires dont il souhaite la construction au Royaume-Uni, en invitant les groupes du secteur à lui faire des propositions d'ici deux mois.
En juillet 2008, Gérard Mestrallet, alors futur PDG de GDF Suez, n'avait pas exclu de construire un réacteur nucléaire de troisième génération EPR, voire deux, en Grande-Bretagne.

 


Le Royaume-Uni lance le choix des sites de ses futures centrales nucléaires

27/1/2009 - Le gouvernement britannique a donné mardi le coup d'envoi du processus de sélection des sites qui accueilleront les futures centrales nucléaires dont il souhaite la construction au Royaume-Uni, en invitant les groupes du secteur à lui faire ses propositions d'ici deux mois. Le ministère de l'Energie et du changement climatique, qui supervise le processus, a également détaillé les critères de sélection, dont l'un des principaux est que les nouvelles centrales ne devront pas être construites à proximité de "centres de peuplement majeurs" ni de certaines zones militaires. Ces sites seront situés exclusivement en Angleterre et au Pays de Galles, en raison de l'opposition catégorique des autorités écossaises et nord-irlandaise à la construction de centrales nucléaires sur leur territoire. "Les industriels ont indiqué que les sites les plus souhaitables sont situés à côté des centrales nucléaires existantes", a précisé dans un communiqué le ministère. "L'énergie nucléaire peut améliorer la sécurité de l'approvisionnement en énergie et être un moteur dans la transition vers des sources d'énergie à faible émission de CO2", a réaffirmé le ministre Ed Miliband, en annonçant le lancement du processus de sélection lors d'un "forum du développement nucléaire" qui s'est déroulé ce mardi à Londres.

 


Le Figaro, 22/1/2009: 

Total prêt à investir dans le nucléaire français

Le groupe pétrolier français est associé au projet de GDF Suez de construction d'un réacteur nucléaire de nouvelle génération en France.

Total acteur de la relance du nucléaire en France ? La piste est extrêmement sérieuse. Déjà associé à GDF Suez et Areva pour vendre deux centrales EPR aux Emirats arabes unis, la compagnie pétrolière française s'intéresse de très près au projet de construction d'un nouvel EPR, le réacteur nucléaire [dit] de troisième génération, en France. De tellement près que, selon nos informations, Total est directement associée à la candidature de GDF Suez dans ce dossier. Pour le moment, l'Elysée n'a toujours pas décidé qui d'EDF ou de GDF Suez obtiendrait la construction d'un deuxième EPR en France. La bataille est tellement serrée que le président de la République pourrait opter pour deux réacteurs supplémentaires, de manière à satisfaire chacun. Pour en revenir à Total, il ne s'agit pas du seul partenaire potentiel de GDF Suez - le nom de l'électricien allemand E.ON a déjà été évoqué - mais il a du poids. Outre sa surface financière - qui lui permet de conduire des projets industriels particulièrement complexes - le pétrolier réfléchit déjà très sérieusement à l'après-pétrole. Un horizon dont fait partie le nucléaire et qui nécessite forcément un temps d'apprentissage. Interrogé sur son intérêt pour la construction d'un EPR en France, Total se refuse à tout commentaire. Mais la «major», qui insiste régulièrement sur sa maîtrise des cycles longs, a déjà dit que l'atome civil illustrait une complémentarité assez naturelle à ses activités traditionnelles.

 


Malgré les surcoût de l'EPR, EDF confirme ses ambitions dans le nucléaire

4/12/2008 - Malgré le surcoût de son chantier de Flamanville, le groupe français EDF a confirmé jeudi sa stratégie offensive dans l'énergie nucléaire, qu'il juge toujours compétitive, et a affirmé vouloir investir ou exploiter dix réacteurs EPR d'ici 2020 dans le monde. Le groupe d'électricité a confirmé jeudi l'augmentation de 20% de la facture de construction de son EPR en Normandie (nord-ouest), à 4 milliards d'euros contre 3,3 milliards prévus initialement. Le nouveau coût complet de l'électricité produite grâce à l'EPR de Flamanville s'élèvera donc à 54 euros par mégawatt/heure (MWh), contre 46 euros prévus initialement. Et ce tarif pourrait encore s'alourdir si un deuxième EPR français venait à être construit. Du fait de la "très forte hausse probable des composants", EDF prévoit alors un coût complet de production de 60 euros par MWh.

Cette inflation n'a pourtant pas fait vaciller les convictions du groupe quant à la pertinence de sa stratégie dans le nucléaire. "Nous sommes convaincus de la compétitivité durable du nucléaire par rapport aux autres moyens de production de l'électricité", a ainsi estimé Pierre Gadonneix, PDG de l'électricien lors d'une journée pour les investisseurs à Londres. "Dans une tendance de long terme, la compétitivité du nucléaire s'est accentuée par rapport aux estimations que nous faisions il y a trois ans", a-t-il même estimé. Le groupe met en avant le fait que tandis que le coût de l'EPR a augmenté de 20%, celui d'une centrale à cycle combiné à gaz coûte aujourd'hui 45% plus cher et celle d'une centrale thermique au charbon 54% de plus qu'en 2006.

Ainsi, selon ses estimations, les coûts de production pour une nouvelle centrale à cycle combiné à gaz sont de 68 euros/MWh et de 70 euros/MWh pour une centrale thermique au charbon, "sur la base des hypothèses les plus basses sur le coût des matières premières et du CO2". Certain des atouts du nucléaire, EDF veut ainsi investir entre 12 et 20 milliards d'euros d'ici à 2020 pour développer, investir ou exploiter une dizaine d'EPR dans le monde (en France, Chine, aux Etats-Unis, en Afrique du Sud et au Royaume-Uni). Le groupe affirme avoir pour objectif de mettre en service un premier EPR en Chine en 2013 (Taishan 1), aux Etats-Unis en 2016 (Calvert Cliffs 3), et au Royaume-Uni fin 2017.

EDF affiche même des ambitions en Italie où il indique avoir déjà été "sollicité pour participer au renouveau" du secteur. Pourtant, selon Bertrand Lecourt, analyste chez Deutsche Bank, les surcoûts de l'EPR sont une "plutôt mauvaise nouvelle" pour l'électricien français. Il remarque en effet que le coût de l'électricité fournie par l'EPR de Flamanville se situera "bien au-dessus" du prix moyen de l'électricité actuellement produite en France, qui est de 35 euros par MWh selon ses estimations. "Investir dans des EPR en France n'aurait un sens que si l'Etat augmentait les prix de 6 à 8% par an pendant au moins les 5 prochaines années", estime-t-il. En outre, avec la baisse des cours, les centrales au charbon pourraient rivaliser avec le nucléaire en terme de coût, au moins en Chine et aux Etats-Unis.

Mais selon Guillaume Aubert, directeur associé au Boston Consulting Group, il est complexe d'évaluer la compétitivité d'une source d'énergie par rapport à une autre. "On parle d'investissements sur 40 à 60 ans. Les évolutions des matières premières sur les trois derniers mois ne sont pas nécessairement pertinentes", affirme-t-il. "D'une manière générale, les décisions d'investissement ne sont pas seulement basées sur le coût du MWh mais aussi en fonction des enjeux d'indépendance énergétique, de réduction des émissions de CO2", ajoute-t-il.

 


Berlusconi: plan énergétique et lancement retour au nucléaire au printemps

20/9/2008 - Le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi a annoncé samedi la présentation d'ici au printemps prochain d'un "plan énergétique national" qui comprendra le lancement du processus pour un retour au nucléaire, cité par l'agence Ansa. "D'ici au printemps prochain, le gouvernement présentera un plan énergétique national", a déclaré M. Berlusconi dans un discours à Rovigo lors de l'inauguration d'une unité off-shore de regazification. Ce plan portera sur "la diversification des sources énergétiques, le lancement du nucléaire et les énergies renouvelables", a-t-il précisé. Le gouvernement italien a annoncé en mai, peu après le retour de Silvio Berlusconi au pouvoir, qu'il voulait renouer avec le nucléaire, abandonné depuis 20 ans à la suite d'un referendum populaire, afin de sortir de sa dépendance énergétique. Ce plan devra permettre à l'Italie d'abaisser "le coût de son énergie au niveau" de celui des autres pays européens et de rattraper "le temps perdu par ceux qui nous ont précédés", a-t-il expliqué. Le précédent gouvernement de gauche de Romano Prodi était allié avec les écologistes. M. Berlusconi a fait état d'une "collaboration étroite avec Gordon Brown et Nicolas Sarkozy" qui permettra à l'Italie de "disposer d'un +know-how+ (savoir-faire) pour construire en quelques années (des centrales)". En mai, le gouvernement a annoncé qu'il voulait "poser la première pierre" d'un retour au nucléaire d'ici à cinq ans, avant la fin de l'actuelle législature. L'Italie dépend à 87% de l'étranger pour sa consommation d'énergie. Le pétrole est le principal combustible utilisé (43%) devant le gaz (36%). Elle a renoncé au nucléaire lors d'un référendum organisé en 1987, peu après la catastrophe du 26 avril 1986 à Tchernobyl en Ukraine, et a fermé ses quatre centrales nucléaires.

 


La France et la Slovaquie signent un accord sur le nucléaire civil

17/9/2008 - La France et la Slovaquie ont signé mercredi un accord dans le domaine du nucléaire civil, lors d'une visite du Premier ministre slovaque Robert Fico au président Nicolas Sarkozy, selon l'Elysée. Outre cet accord-cadre sur le nucléaire civil, deux autres accords ont été signés: une déclaration qui institue un "partenariat stratégique" entre Paris et Bratislava, ainsi que le plan d'action qui déroule de manière concrète les orientations de ce partenariat. Les deux derniers accords ont été signés par MM. Sarkozy et Fico, l'accord sur le nucléaire civil par M. Fico et Bernard Kouchner, ministre des Affaires étrangères, a-t-on précisé à l'Elysée. "La France et la Slovaquie ont clairement fait le choix du nucléaire", argue-t-on à l'Elysée. "Le nucléaire représente 50% de l'électricité en Slovaquie. La Slovaquie a une expérience en la matière mais souhaite la développer considérablement. Pour l'instant, c'est une expérience essentiellement tournée vers la technologie russe", a-t-on ajouté. La Slovaquie souhaite développer sa centrale nucléaire de Bohunice et en construire une nouvelle. Il devrait y avoir un appel "d'ici la fin de l'année", a précisé M. Fico devant les journalistes. Les Slovaques "insistent sur la sécurité et la nécessité d'avoir la technologie nucléaire la plus moderne possible. Le président Sarkozy a dit que la France était à la pointe de la technologie nucléaire et offrait les meilleures garanties en terme de sécurité et de modernité des systèmes", selon la même source. Sur le plan des relations bilatérales, MM. Sarkozy et Fico "se sont félicités de ce que la France est le premier investisseur étranger de la Slovaquie" et "ont souhaité que les relations commerciales se développent encore davantage". Ont notamment été évoquées la coopération dans les domaines des infrastructures, des transports (l'axe ferroviaire Paris-Bratislava), militaire. Autre sujet abordé: le paquet climatique qui sera discuté lors du Conseil européen d'octobre.

 


Le Brésil projette de construire 60 usines nucléaires en 50 ans

13/9/2008 - Le Brésil projette de construire près de 60 centrales nucléaires au cours des 50 prochaines années, a annoncé vendredi le ministre des Mines et de l'Energie, Edson Lobao. Elles seront en mesure de produire au total 60.000 megawatts (MW). "En ce qui concerne ces usines, il n'y a pas encore de délibérations mais il existe un programme que nous allons soumettre au Conseil National de Politique Energétique (CNPE) sur une série de 60.000 MW au cours des 50 prochaines années", a dit M. Lobao. Le ministre s'est exprimé à l'issue de la visite des centrales Angra I et Angra II et du chantier où sera édifiée Angra III, toutes situées à Angra dos Reis (Etat de Rio). Ces usines, une par an en moyenne, ne tiennent pas compte d'Angra III en construction ni des quatre centrales déjà prévues dans le cadre du plan énergétique du gouvernement. Selon le ministre, les travaux d'Angra III commenceront d'ici à avril 2009 et demanderont cinq ans. La construction de cette centrale, évaluée à 3,7 milliards de dollars, a été approuvée fin juin par le CNPE. Ce projet controversé était suspendu depuis 21 ans mais le gouvernement du président Luiz Inacio Lula da Silva a décidé de relancer le programe nucléaire brésilien. L'énergie nucléaire représente actuellement 4,5% des sources energétiques du pays et passera à 5,7% du total en 2010. Au Brésil, 85% de l'électricité produite est d'origine hydroélectrique mais ces ressources se feront plus rares à partir de 2020, selon les spécialistes.

 



La production d'énergie nucléaire pourrait doubler d'ici à 2030

11/9/2008 - La production d'énergie nucléaire pourrait avoir doublé en 2030, des mesures étant prises pour lutter contre le réchauffement climatique tandis qu'augmente le coût des énergies fossiles, a indiqué l'AIEA jeudi. "La production d'énergie nucléaire va continuer à croître au cours des deux prochaines décennies en raison de l'augmentation de la demande mondiale", peut-on lire dans un résumé du rapport annuel de l'AIEA sur l'énergie. La production nucléaire mondiale annuelle est actuellement de 372 gigawatts (milliards de watts). Elle pourrait évoluer vers une fourchette comprise entre 473 et 748 gigawatts, dit le rapport. Hans-Holger Rogner, responsable des prévisions auprès de l'agence internationale, a expliqué que la hausse des prix du gaz naturel et du charbon, combinée avec des mesures en faveur du développement durable, favorisait le développement du nucléaire. La projection haute présentée dans le rapport pourrait être atteinte si "les gouvernements et les entreprises décident de s'engager dans des investissements à long terme en faveur du nucléaire." "Cette projection prend aussi en compte d'éventuelles mesures politiques pour lutter contre les changements climatiques", ajoute le texte.

 


Le Monde, 10/9/2008: 

Les Pays-Bas envisagent une relance du nucléaire pour contrer la crise

Après d'autres Etats d'Europe du Nord, les Pays-Bas vont débattre d'une possible relance du nucléaire. Le principal parti du pays - le CDA, l'Appel chrétien-démocrate du premier ministre, Jan Peter Balkenende - a récemment incité les entreprises à solliciter des permis pour la construction d'une nouvelle centrale.

Le ministre des affaires étrangères, Maxime Verhagen, lui aussi membre du CDA, s'est dit partisan d'une discussion sur ce thème, qui divise la coalition au pouvoir et rompt les équilibres traditionnels entre les partis. M. Verhagen estime qu'il convient d'étudier les moyens de diminuer la dépendance des Pays-Bas à l'égard de la Russie. "Nous aurons tout simplement un besoin pressant du nucléaire dans les décennies à venir", ajoute Pieter Van Geel, chef du groupe CDA à la Deuxième Chambre (la chambre des députés).

Les Pays-Bas avaient décidé de renoncer à l'énergie nucléaire après la catastrophe survenue à la centrale russe de Tchernobyl, en 1986. La part de cette source d'énergie dans la consommation totale du pays ne dépasse pas 9 % aujourd'hui et Borssele, la seule centrale néerlandaise, devait en principe s'éteindre en 2033 sans qu'aucun autre site ne soit construit entretemps. Le consensus général qui avait conduit à ces décisions est rompu.

La question mondiale des émissions de CO2 et les discussions sur la dépendance énergétique du pays ont d'abord incité les patrons et les syndicats, réunis au sein du Conseil économique et social (SER), à informer le gouvernement qu'à leurs yeux, le problème du nucléaire pouvait être réenvisagé. [Lire: "Nucléaire: L'escroquerie du discours sur l'effet de serre"]

Le CDA estimait, quant à lui, que la relance de l'énergie atomique était "une option à discuter". Désormais, il plaide pour l'ouverture de nouveaux sites, même s'il affirme que le gouvernement actuel - en place jusqu'en 2010 en principe - ne prendra pas de décision à court terme.

Une majorité pronucléaire se dessine à la Deuxième Chambre. Elle regroupe les députés chrétiens-démocrates, libéraux, populistes mais aussi ceux du Socialistische Partij (SP, gauche radicale).

Cette formation, qui fut l'un des vainqueurs des législatives de 2006, estimait à l'époque que le nucléaire n'était pas "une solution responsable". Le SP affirme aujourd'hui que les nuisances de cette forme d'énergie sont peut-être moins importantes que celles engendrées par d'autres sources.

PAYS DENSÉMENT PEUPLÉ

Les deux partis qui gouvernent actuellement avec les chrétiens-démocrates de M. Balkenende, à savoir le PVDA (travailliste) et ChristenUnie (protestant rigoriste), restent quant à eux résolument hostiles au nucléaire. Tout comme les écologistes du parti GroenLinks.

Pour Jacqueline Cramer, ministre travailliste de l'environnement et ancienne militante du mouvement antinucléaire, la construction de nouvelles infrastructures est "un non-débat". Son parti souligne, en outre, qu'aucun groupe industriel européen ne paraît enclin à solliciter un permis aux Pays-Bas, un pays densément peuplé et susceptible d'être en partie inondé.

Les entreprises néerlandaises du secteur énergétique disposent, elles, d'une expérience limitée et s'orientent en grande partie vers la production d'énergies renouvelables. Seule l'une d'entre elles, Delta, se dit clairement favorable à l'ouverture d'une nouvelle centrale, qu'elle affirme pouvoir fournir en 2016 si elle obtient le feu vert du gouvernement.

Un débat parlementaire difficile devrait se tenir prochainement à La Haye. Il sera compliqué par le fait que les partis en présence ne défendent pas des positions unanimes. Ruud Lubbers, ancien premier ministre et membre du CDA, a critiqué, dimanche 7 septembre, les positions pronucléaires défendues par son parti.

Au sein du Parti travailliste, un ancien ministre de l'environnement a, en revanche, invité sa formation à nuancer son opposition à toute discussion.

 



France-Chine/nucléaire: Sarkozy salue l'accord final entre EDF et CGNPC

10/8/2008 - Nicolas Sarkozy s'est félicité dimanche de la finalisation de l'accord de coopération entre EDF et l'électricien chinois China Guangdong Nuclear Power Holding Company (CGNPC) pour construire et exploiter deux centrales nucléaires EPR en Chine. Dans un communiqué, le président français a salué "le travail et l'engagement d'EDF, qui a permis de parvenir à ce succès attendu". "La signature de ce contrat illustre la qualité du partenariat franco-chinois dans le domaine du nucléaire civil et conforte la place de la France de premier partenaire de la Chine en la matière", a-t-il ajouté. Les deux groupes avaient signé un accord-cadre en novembre. Les accords finaux prévoient la création d'une société commune pour construire et exploiter deux centrales nucléaires de technologie EPR dans le sud de la Chine. Ces deux réacteurs EPR ont été vendus en novembre à la Chine par Areva pour 8 milliards d'euros, combustible compris.

 


Le Monde, 7/9/2008:
Courrier des lecteurs

Indépendance énergétique ?

Le sondage que Le Monde a commandé à l'IFOP - notre édition datée 20-21 juillet - montre que 67 % des personnes interrogées ont estimé qu'il fallait maintenir la part du nucléaire dans la production énergétique parce que, selon la formulation proposée par l'IFOP, il " assure l'indépendance énergétique de la France ".

Nous contestons formellement cette affirmation qui induit indubitablement une réponse favorable au nucléaire sur la basse d'une donnée fausse : en effet, malgré 58 réacteurs qui produisent 80 % de son électricité, la France est frappée comme ses voisins par l'explosion du prix de l'énergie (...).Les documents annuels du ministère de l'économie sont d'ailleurs limpides : - pour 2007 - " Hors énergie, la balance commerciale serait excédentaire de 5,6 milliards d'euros ; avec l'énergie, elle est déficitaire de 39,2 milliards. "

Il apparaît donc clairement que le nucléaire n'assure absolument pas l'indépendance énergétique de la France. Il aurait été intéressant de voir les résultats si l'IFOP avait posé la question par exemple ainsi : " Sachant que, malgré 58 réacteurs, le nucléaire est incapable d'assurer l'indépendance énergétique de la France, êtes-vous d'accord pour courir quand même le risque nucléaire ? "

Stéphane Lhomme, Sortir du nucléaire

 


Les Echos, 9/7/2008:
[Un article de total blabla pronucléaire!]

La recherche nucléaire en pleine euphorie

Porté par la vague du nucléaire, le laboratoire Atalante du CEA étudie des retraitements plus sûrs pour les déchets.

Un laboratoire français qui respire la sérénité. C'est suffisamment rare ces temps-ci pour mériter une visite à Atalante, le centre de recherche sur ce cycle du combustible du CEA. Derrière les clôtures barbelées du centre de Marcoule, les protestations actuelles de la communauté scientifique parviennent difficilement aux oreilles des chercheurs. Car les moyens financiers coulent à flot. « Nous n'avons aucun souci pour financer des projets, le nucléaire est une activité très profitable », savoure le sourire aux lèvres Philippe Pradel, directeur de l'énergie nucléaire du CEA. A Marcoule, on ne court pas en permanence les guichets et les tutelles pour boucler les fins de mois. Jusqu'à se passer des coups de pouce de l'Agence nationale de la recherche, le nouvel argentier de la recherche. « Nous ne sommes pas obligés de bricoler », s'émerveille Gilles Bridier, directeur adjoint du centre, qui justifie : « On a besoin de moyens particulièrement lourds pour faire de la recherche dans ce domaine. »

Quelque 19.000 m2 de laboratoires, « uniques au monde », des boîtes à gants par dizaines, une ligne de manipulation blindée et hautement robotisée, réplique de l'usine de la Hague. Atalante est un fleuron de cette recherche nucléaire, enfant gâtée d'une filière en plein boom. Des projets de centrales par dizaines dans le monde, des pays qui vous mangent dans la main pour accéder au Graal énergétique. Et puis, cette mission proclamée haut de sauver la planète de la rareté pétrolière et du réchauffement climatique. Car les 270 chercheurs et techniciens d'Atalante ne clament plus qu'un objectif : le développement durable (du nucléaire) via le traitement des déchets des centrales. En majorité, ces scientifiques travaillent en radiochimie : c'est grâce à quelques molécules que le nucléaire pourrait gagner en respectabilité.

Le cycle de retraitement pratiqué à la Hague et à Marcoule comporte actuellement deux failles politiquement incorrectes. Une fois consommé en réacteur, le combustible d'une centrale est un cocktail compliqué, qui contient une trentaine d'éléments de la table de Mendeleïev, dont 95 % d'uranium et 1 % de plutonium. Les crayons sont démontés à l'usine de la Hague, puis les pastilles passent dans un bain d'acide citrique pour les rendre liquides. Cette solution est émulsionnée avec de l'huile, puis un solvant y extrait séparément 99,9 % du plutonium et de l'uranium. Ces deux substances passent ensuite par une étape de précipitation (solidification) dans un oxalate avant d'être réduites en poudre par calcination. Une partie du plutonium (8 tonnes par an) sera transformée à Marcoule en carburant MoX pour être recyclé en réacteur. [Lire: La voie du plutonium dans l'impasse et se rappeler qu' 1/1 000 000 ème de gr de plutonium inhalé suffit à provoquer un cancer et que 8 kilos sont suffisant pour faire une bombe atomique de type Nagasaki]

Déchets radiotoxiques
C'est la première faille de ce procédé vieux de plus de quarante ans : le plutonium pur peut être détourné pour faire des bombes nucléaires
[lire: On peut faire des bombes avec le plutonium de La Hague]. Une tentation pour bien des Etats postulant à l'achat de centrales. Les chercheurs ont qualifié en 2005 un nouveau procédé de traitement avec Areva. Le plutonium n'est plus isolé séparément mais conserve une proportion d'uranium allant jusqu'à 50 %. Une fois réduit en poudre, il est impossible de retrouver le plutonium, « à moins de refaire un cycle de traitement, un privilège de quelques laboratoires », estime Brigitte Lorrain. Au-delà de ce procédé, proposé à l'exportation, Atalante teste actuellement d'autres traitements de plutonium comportant un ou plusieurs actinides, voire des produits de fission. Le recyclage du MoX devient [beaucoup] alors plus lourd, mais offre encore plus de garanties de non-prolifération. « Toutes les options restent ouvertes », estime Brigitte Lorrain. Reste aussi à démontrer la bonne irradiation de ces nouveaux combustibles dans les futurs réacteurs. La filière devra par ailleurs considérer l'intérêt économique de ces recyclages.

L'autre faille concerne les déchets les plus radiotoxiques qui demeurent dans la solution après l'élimination du plutonium et de l'uranium. Ces actinides mineurs et ces produits de fission sont coulés dans un colis en verre pour les confiner au maximum. Cette protection reste bien sommaire au regard des dizaines de milliers d'années que prendra la décroissance des déchets. Les chimistes ont donc étudié des solvants capables de séparer les actinides des produits de fission. Car si les premiers restent très longtemps actifs, les seconds retournent au niveau de l'uranium naturel en 300 ans, selon le CEA. Deux grandes pistes permettent aujourd'hui d'envisager l'incinération des actinides : les réacteurs à neutrons rapides de 4e génération ou des accélérateurs de particules, dont la démonstration est prévue au-delà de 2020 [lire: Transmutation, la science-fiction appliquée au déchets]. Pour les chercheurs, la possibilité de séparer les actinides ouvre donc des perspectives intéressantes. « Nous avons étudié des centaines de molécules. Aujourd'hui, nous avons un ou deux candidats satisfaisants », explique Clément Hill, chimiste à Atalante. Ces molécules comportent deux parties fonctionnelles. Leur tête possède une affinité pour les électrons des ions métalliques, c'est elle qui capte les différents déchets nucléaires. La queue de la molécule, lipophile, est, elle, attirée par l'huile de l'émulsion dans laquelle baignent les déchets.

Centrifugation et décantage
Toute cette cuisine doit ensuite passer par plusieurs étapes de centrifugation et de décantage pour séparer les bons et les mauvais ingrédients. Ces recherches à l'échelle du bécher sont généralement réalisées sur des isotopes peu actifs équivalents aux déchets ciblés. Les manipulations se font plus facilement dans des boîtes à gants peu protégées. Les meilleures molécules affrontent ensuite des conditions quasi industrielles. Les chercheurs « perdent alors la main » puisqu'ils doivent manipuler pipes, tubes à essais et autres béchers à travers d'épaisses vitres plombées, via des bras robotisés.

A quelques dizaines de mètres de là, d'autres chercheurs travaillent sur les mêmes substances, mais dans des conditions plus clémentes. Leurs laboratoires sont ouverts à la lumière du jour, nul besoin de blouses, de ceintures de mesure d'irradiation, aucun portique anti-becquerels, l'ordinateur est ici le seul instrument. Les chimistes ont modélisé la quasi-totalité des étapes du recyclage de l'usine de la Hague. Cet outil sert notamment à définir des procédures de secours lorsque la chaîne de production déraille. Les Chinois ont, paraît-il, fort apprécié ce simulateur. Ils négocient actuellement avec les Français d'Areva l'implantation chez eux d'un grand centre de retraitement de leurs déchets. Le recyclage des actinides n'est pas à l'ordre du jour, contrairement à celui du plutonium. Les chercheurs espèrent qu'ils seront les premiers à adopter leur procédé plus sûr. Car l'usine de la Hague, elle, n'a pas prévu de l'intégrer avant un bon bout de temps. Les chimistes le savent bien, le cycle d'innovation en nucléaire prend vingt ans. Et le développement durable se conjugue souvent au futur.

 


Les Echos, 4/7/2008: 

Nicolas Sarkozy fait du nucléaire le socle de la politique industrielle française

Le chef de l'Etat a confirmé hier la construction d'un deuxième réacteur de type EPR dans l'Hexagone. Son implantation pourrait être décidée dès début 2009. A ses yeux, le nouveau contexte énergétique mondial offre à la filière nucléaire française une « opportunité exceptionnelle ».

La France comptera sans doute 60 réacteurs nucléaires en 2020. A l'occasion de sa visite au Creusot (Saône-et-Loire), Nicolas Sarkozy a confirmé hier la construction d'une deuxième tranche de type EPR sur le sol français. Elle viendra s'ajouter dans une dizaine d'années à celle qui se construit actuellement à Flamanville (Manche), et dont la mise en service est programmée pour 2012.

Cette décision de principe doit maintenant être inscrite dans la Programmation pluriannuelle des investissements (PPI) de production électrique, qui sera soumise au Parlement avant la fin de l'année. Ce document précisera à quelle échéance devra être construit le futur réacteur.

Pour sa part, le président de la République a évoqué hier un début des travaux dans le courant de l'année 2011, ce qui rendrait possible une mise en service aux environs de 2016 ou 2017. L'implantation de la future centrale, elle, pourrait être décidée dès le début 2009.

EDF a immédiatement fait savoir qu'il était disposé à accueillir le nouvel EPR. Alors qu'il ne voyait pas, jusqu'à présent, l'utilité de construire un réacteur supplémentaire d'ici à 2020, l'électricien tricolore se dit désormais « prêt à s'engager » dans ce projet. Le groupe Suez, lui aussi, entend bien participer à cette aventure.

A plusieurs reprises, le futur partenaire de Gaz de France a indiqué qu'il était prêt à investir dans le nucléaire... en particulier sur le territoire français. L'annonce d'hier lui ouvre de nouvelles perspectives. Mais il ne devrait pas prendre de décision à ce sujet avant l'an prochain.

Au-delà du deuxième EPR, c'est un véritable discours de politique énergétique qu'a prononcé hier le chef de l'Etat, à l'aube de ce qu'il appelle « une nouvelle révolution industrielle ». Face au pétrole cher et pour lutter contre le réchauffement climatique, Nicolas Sarkozy ne voit pas « pour quelle raison il n'y aurait pas une formidable expansion du nucléaire dans le monde dans les années qui viennent ». [Lire: Nucléaire: L'escroquerie du discours sur l'effet de serre]

Dans le nouveau contexte énergétique, la France occupe évidemment une place à part : « C'est le seul pays à avoir conçu un parc nucléaire aussi important et homogène, le seul grand pays à en tirer 77% de son électricité », observe le chef de l'Etat. A ses yeux, la filière nucléaire tricolore a donc « une responsabilité particulière » et se voit offrir « une opportunité exceptionnelle ».

Saluée par la Bourse (le certificat d'investissement d'Areva a pris plus de 4% hier à Paris) et les traditionnels partisans du nucléaire, CGT en tête, la décision de construire un deuxième EPR est en revanche vivement critiquée par les associations écologistes : l'association Sortir du nucléaire appelle à manifester le 12 juillet contre ce projet.

 


Le Monde, 25/5/2008: 

Berlusconi souhaite relancer l'énergie atomique en Italie

Vingt ans après, l'Italie relance le débat sur l'énergie nucléaire. Rome avait tourné la page de l'atome par un référendum d'initiative populaire, en 1987, dans l'émotion de la catastrophe de Tchernobyl du 26 avril 1986.
Après avoir été, au milieu des années 1960, le troisième producteur mondial d'énergie nucléaire, le pays fermait ses quatre centrales et, faute d'investissements de substitution, entrait en disette énergétique. Sa dépendance à près de 90 % au gaz, au pétrole et à l'électricité achetés à l'étranger (notamment à la Russie, à l'Algérie et à la France) pèse de plus en plus lourd sur le budget national. "On ne peut plus éviter un plan d'action pour un retour au nucléaire", a expliqué, jeudi 22 mai à Rome, le nouveau ministre du développement économique, Claudio Scajola. Selon lui, "il n'y a que les centrales nucléaires qui puissent fournir de l'énergie à grande échelle et de manière sûre, à des coûts compétitifs et dans le respect de l'environnement". Devant l'assemblée générale de l'organisation patronale Confindustria, en présence du chef du gouvernement, Silvio Berlusconi, le ministre a pris l'engagement "de poser la première pierre pour la construction d'un groupe de centrales de nouvelle génération" avant la fin de la législature, soit 2013. L'annonce a été bien accueillie par les deux principaux groupes italiens producteurs d'énergie, Enel et Edison. Le premier - ancien monopole public dont l'Etat détient encore 30 % - a repris contact avec les technologies nucléaires en rachetant, en 2007, le champion slovaque de l'électricité, Slovenske Elektrarne. Edison, numéro deux du secteur en Italie, est contrôlé depuis 2006 par le leader mondial EDF. Les responsables des deux entreprises, qui se disent prêts à collaborer à un plan gouvernemental, soulignent qu'il faudra attendre au moins dix ans pour mettre en fonction la première installation. Aux délais techniques s'ajouteront les embûches politiques. Les associations écologistes et le parti des Verts ont aussitôt promis "une opposition très dure". Pour le responsable de l'environnement du Parti démocrate (PD, centre gauche), la volonté du gouvernement d'aboutir en cinq ans est "un parti pris idéologique et antiéconomique". Des experts du nucléaire doutent : "Si je devais donner un avis, il serait négatif, à cause de l'absence de site national de stockage des déchets", a commenté dans Il Corriere della Sera l'ancien responsable du programme italien, aujourd'hui consultant d'Enel pour ses implantations à l'étranger.

 



Grande-Bretagne: Le réacteur Westinghouse soutenu par 6 compagnies

16/5/2008 : Le constructeur de centrales nucléaires Westinghouse a revendiqué vendredi le soutien de six des plus grandes compagnies d'électricité européennes à la candidature de son réacteur AP1000 pour la prochaine génération de centrales britanniques. "Les groupes allemands E.ON et RWE, le franco-belge Electrabel-Suez, les espagnols Endesa et Iberdrola et le suédois Vattenfall ont tous accepté de partager les coûts d'adaptation du réacteur au cahier des charges britanniques", déclare Westinghouse dans un communiqué. Les autorités britanniques devront choisir l'un des trois réacteurs en lice, parmi lesquels l'AP1000 et l'EPR défendu par les français EDF et Areva. Les soutiens financiers tels que ceux annoncés vendredi par Westinghouse sont un signe de l'intérêt des compagnies d'électricité pour la construction de nouvelles centrales en Grande-Bretagne.

 


British Energy, sésame du nucléaire britannique, attire les prétendants

16/5/2008 - L'attrait des géants européens de l'énergie pour le marché nucléaire britannique, en pleine phase de relance, se confirme : le groupe British Energy (BE), qui possède et exploite la plupart des sites nucléaires du Royaume-Uni, a reçu plusieurs offres de rachat. "La compagnie a reçu une série de propositions de plusieurs parties qui veulent faire une offre complète sur le groupe", et "cela inclut des propositions plus élevées que le cours de clôture du 15 mai", qui est de 680 pence par action, a indiqué British Energy, sans dévoiler le nom des candidats à son rachat. Selon l'agence Thomson Financial News, l'espagnol Iberdrola ferait partie des intéressés, en plus d'EDF, qui aurait déjà selon la presse britannique déposé en fin de semaine dernière une offre pour le groupe nucléaire, détenu à 35,2% par le gouvernement. Parmi les autres candidats supposés figurent l'allemand RWE et le britannique Centrica. Aucun n'a fait de commentaires. En revanche, le français Suez, qui possède deux centrales en Belgique depuis le rachat d'Electrabel, et des participations dans deux autres en France, a démenti avoir fait une offre, après avoir déjà laissé entendre le mois dernier qu'il n'était pas candidat pour le moment, étant déjà pleinement occupé à boucler son rapprochement avec Gaz de France. L'annonce a fait bondir l'action du groupe, coté à la Bourse de Londres. Vers 12H00 GMT, elle s'envolait de 6,69% à 725,50 pence, signant l'une des plus fortes hausses de la place. Il faut dire qu'elle a de quoi rassurer les investisseurs, alors que la presse britannique avait indiqué récemment qu'EDF pourrait s'avérer le seul candidat. Le Français fait figure de grand favori depuis le début, et aurait fait une offre à un prix bas. Mais British Energy, qui vaut plus de 10 milliards de livres (12,5 milliards d'euros) a semble-t-il réussi à mettre en valeur ses atouts, pour attirer d'autres prétendants. Jusque-là peu connu en dehors des frontières du Royaume-Uni, le groupe fait en effet figure de sésame du marché nucléaire Britannique. En effet, il possède et exploite huit des dix centrales nucléaires civiles encore en activité dans le pays (les deux restantes, détenues par le groupe public BNFL, sont promises à la fermeture d'ici 2010), qui assurent un cinquième de l'électricité produite au Royaume-Uni. Les centrales de BE sont elles aussi vieillissantes, leur fermeture étant programmée entre 2014 et 2035, mais le gouvernement avait annoncé début janvier sa volonté de lancer la construction d'une nouvelle génération de réacteurs. Tout le gratin européen et mondial de l'énergie (dont EDF et Areva) s'est mis sur les rangs pour participer à cette renaissance du nucléaire "Made in UK". Or les sites déjà exploités par British Energy pourraient tout naturellement accueillir les futures centrales atomiques, et celui qui mettra la main sur le groupe obtiendra donc en quelque sorte les clés du royaume. Le gouvernement de Gordon Brown aura son mot à dire, puisqu'il détient 35,2% de BE. En mars, le ministre chargé de l'Energie, John Hutton, avait laissé entendre qu'il était prêt à céder cette part, pour favoriser la relance de cette forme d'énergie controversée. BE a indiqué qu'il allait discuter des propositions reçues avec leurs auteurs et qu'il faudrait attendre "plusieurs semaines" avant que ce processus ne débouche sur un éventuel accord.


Le Canard enchaîné, 14/5/2008: 
Sarko veut offrir le nucléaire français à son ami Bouygues

 


Capital, 6/5/2008: 
Entre Kron et Lauvergeon, c'est la guerre nucléaire

 



Areva a choisi le site de sa future usine d'enrichissement aux Etats-Unis

6/5/2008 - Le groupe français Areva a annoncé mardi avoir retenu le site de Bonneville, dans l'Idaho (nord-ouest des Etats-Unis), pour implanter sa future usine d'enrichissement nucléaire américaine. L'Idaho, un état à la riche histoire nucléaire, était en compétition avec le Nouveau Mexique, le Texas et l'état de Washington, pour accueillir cette installation, précise-t-on au siège d'Areva aux Etats-Unis. Areva doit désormais demander la certification du site auprès du régulateur, la Nuclear Regulatory Commission (NRC). Ce n'est qu'après avoir obtenu son feu vert que sera prise la décision de lancer ou non la construction de cette usine à plusieurs milliards de dollars, ajoute-t-on de même source. Le site retenu se trouve à une trentaine de kilomètres à l'ouest de la ville d'Idaho Falls. A proximité immédiate se trouvent les laboratoires de l'Idaho National Engineering Laboratory (INEL), un haut lieu de la recherche nucléaire puisque c'est là qu'ont été produites pour la première fois au monde des quantités significatives d'électricité à partir d'une source atomique. "En dépit des nombreuses qualités des autres sites proposés, nous avons choisi Idaho Falls, qui dispose déjà d'une forte culture nucléaire et qui souhaitait vivement accueillir Areva et cette nouvelle usine d'enrichissement de l'uranium", a expliqué le président de la filiale américaine d'Areva, Michael McMurphy, cité dans le communiqué du groupe. La future usine américaine enrichira l'uranium par centrifugation, comme la nouvelle unité Georges Besse 2 que le groupe français compte inaugurer l'an prochain sur son site du Tricastin. L'actuelle unité Georges Besse d'Areva a recours à l'enrichissement par voie gazeuse, beaucoup plus gourmand en énergie. La construction d'une usine d'enrichissement aux Etats-Unis est une étape obligée pour Areva si le groupe français veut profiter de la relance du nucléaire annoncée dans ce pays. Une trentaine de projets de construction de centrale nucléaires y sont désormais recensés, après une interruption de plus de trente ans, liée à l'accident de la centrale de Three Mile Island, en 1979 [TMI a peut-être été le coup de grâce pour l'énergie nucléaire américaine mais il a frappé une industrie déjà mal en point dont le déclin était amorcé en 1974.]. A l'heure actuelle, les Etats-Unis importent près de 90% de leur uranium enrichi, indispensable au fonctionnement des centrales nucléaires. Plus de la moitié des quantités nécessaires sont fournies par la Russie. Areva fait face aux Etats-Unis à une guérilla judiciaire de la part du groupe USEC, le seul opérateur local d'une usine d'enrichissement. USEC accuse le groupe français de vendre sa production à des prix de dumping. Areva réplique que l'enrichissement est un service et non un produit, et que les dispositions antidumping ne s'appliquent donc pas. La Cour suprême a accepté de se saisir du dossier.

 


La Chine donne un coup d'accélérateur à son programme nucléaire

8/3/2008 - La Chine a donné un coup d'accélérateur à son programme de nucléaire civil et pourrait disposer d'ici 2020 d'une capacité de production d'électricité supérieure de 50% à l'objectif initial, rapporte samedi un haut responsable cité par l'agence Chine nouvelle. Le programme de développement de l'énergie nucléaire prévoit une capacité installée de 40 gigawatts (GW) d'ici 2020, ce qui ne couvre que 4% des besoins en électricité de l'économie nationale. Zhang Guobao, vice-ministre de la Commission nationale pour le développement et la réforme, s'attend désormais à une capacité de 60 GW à l'horizon 2020. "La construction de centrales nucléaires a progressé plus vite que prévu", a-t-il expliqué à Chine nouvelle. "Il est nécessaire d'accroître la part de l'énergie nucléaire" et des énergies renouvelables, a-t-il dit. Selon Zhang, le gouvernement central a autorisé trois provinces - Hunan, Hubei et Jiangxi - à lancer des études sur la construction de centrales nucléaires de "troisième génération". La Chine, deuxième marché mondial pour l'électricité, a actuellement onze réacteurs nucléaires en service pour une capacité installée totale de 9,07 GW. En 2007, ces centrales ont produit 62 milliards de kilowatts heures d'électricité, un chiffre en hausse de 16% mais qui ne représente que 2% de la consommation du pays, alors que cette proportion est d'un quart au Japon et de trois quarts en France. Les trois principaux acteurs chinois du secteur sont China National Nuclear Corporation (CNNC), China Guangdong Nuclear Power Holding Co Ltd et China Power Investment Corporation, maison mère de China Power International Development Ltd qui est coté à Hong Kong. En juillet 2007, l'américain Westinghouse - propriété du japonais Toshiba - a signé un contrat géant pour la construction, avec des partenaires chinois, de quatre réacteurs nucléaires. En november, le français Areva a obtenu pour huit milliards de dollars - le plus important contrat jamais signé dans le nucléaire civil - la construction de deux réacteurs EPR et la fourniture du combustible nécessaire à leur fonctionnement pendant 15 ans.

[Rappel: Calculs avec les chiffres donnés dans le mémento du CEA
- réserves d'uranium dans le monde fin 1996 (ressources connues + ressources estimées: 4.299.000 t
- consommation mondiale actuelle annuelle: 56.250 t,
- durée de la vie de la production d'énergie nucléaire: 76 ans.
Si on triple la production mondiale de l'électricité nucléaire actuelle - pour lutter contre l'effet de serre - alors, la durée de la vie des réserves se réduit à 25 ans. C'est moins de temps que promit le soi-disant "sortir du nucléaire" allemand...
Sources: (L'énergie en France, édition 2000, ministre de l'économie des finances et de l'industrie) et dans "Mémento sur l'énergie", 1999]

 



Le Royaume-Uni va accroître la part de l'énergie nucléaire (ministre)

6/3/2008 - Le Royaume-Uni va accroître "de manière significative" la part de l'énergie nucléaire au cours des 20 prochaines années, a déclaré le ministre britannique des entreprises, John Hutton, dans une interview publiée jeudi par le Financial Times. "Nous avons l'ambition" de développer la part de l'énergie provenant du nucléaire, a-t-il indiqué. Actuellement, quelque 19% de l'électricité consommée en Grande-Bretagne provient de ses centrales nucléaires, précise le FT. Le gouvernement a approuvé en janvier la construction d'une nouvelle génération de centrales nucléaires. Celles-ci devraient être construites par des entreprises privées, sans subsides publics.

 

Le Monde, 28/02/2008: 
Les bons résultats d'Areva justifient une introduction en Bourse, juge sa présidente Anne Lauvergeon



Le Quotidien du Peuple en ligne, 27/2/2008: 

La Chine a démarré la construction de la 1ère centrale nucléaire de 3ème génération

La Chine a démarré l'excavation des fondations du réacteur nucléaire de troisième génération, la technologie nucléaire mondiale la plus avancée du monde, dans la ville de Sanmen, province du Zhejiang, ce 26 février 2008. Le réacteur n°1 de la centrale nucléaire de Sanmen utilisera la technologie AP1000 de 3ème génération, qui a été transférée par le consortium américain Westinghouse. Cette technologie n'a jamais été pour l'instant utilisée dans aucune autre centrale, a affirmé Zhao Hong, ingénieur à la State Nuclear Power Technology Corp. (la SNPTC). Les constructeurs prévoit d'excaver un trou de 12 mètres de profondeur et de plus de 20 mètres de diamètre afin d'y héberger le réacteur. Il devrait entrer en fonctionnement en 2013. "L'excavation a démarré un mois plus tôt que prévu originalement grâce au soutien des deux parties", a dit Zhao, ajoutant que la coulée du béton devrait démarrer en mars 2009. La compagnie Sanmen Nuclear Power Corp. installera six générateurs nucléaires, chacun d'une capacité de 1,25 million de kilowatts, avant de devenir éventuellement autosuffisante avec la technologie AP1000. En juillet 2007, la Chine est parvenue à un accord avec Westinghouse Electric Co. pour la construction de quatre centrales nucléaires dans le pays ­ deux à Sanmen et deux à Haiyang dans l'est de la province du Shandong. La construction de la centrale de Haiyang démarrera un peu plus tard cette année. La Chine dénombre actuellement 11 centrales nucléaires en fonctionnement. Trois sont de conception chinoise, deux russe, quatre française et deux canadienne. Tous emploient des technologies de seconde génération. D'après le programme du gouvernement, la Chine auront une capacité nucléaire installée de 40 millions de kilowatts d'ici 2020, représentant 4% de la consommation totale du pays.

 



Le Brésil et l'Argentine veulent enrichir ensemble de l'uranium

23/02/2008 - Les présidents argentin, Cristina Kirchner, et brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva, ont annoncé vendredi à Buenos Aires leur intention de construire ensemble une usine d'enrichissement d'uranium et de renforcer leur coopération en matière énergétique. "Il s'agira d'une holding bi-nationale et chaque pays travaillera au début avec sa propre technologie nucléaire", a déclaré le ministre brésilien des Affaires étrangères Celso Amorim, lors d'une conférence de presse. Les présidents des deux plus grands pays sud-américains, qui se sont rencontrés vendredi à Buenos Aires, ont également décidé de créer une commission pour développer un réacteur nucléaire en commun. L'Argentine, qui exporte sa technologie nucléaire dans le monde, est le premier pays sud-américain à avoir développé une industrie nucléaire. Elle a décidé l'an dernier de réactiver cette industrie en terminant les travaux d'une troisième centrale. Le président brésilien a également décidé l'an dernier de son côté de relancer le programme nucléaire dans son pays, qui possède la sixième plus grande réserve d'uranium du monde. Le Brésil maîtrise aujourd'hui tout le cycle d'enrichissement d'uranium, et a inauguré en 2006 une usine à Resende (Etat de Rio) déjà inspectée par l'Agence Internationale d'énergie nucléaire. Elle ne fonctionne encore qu'à l'échelle de laboratoire. Le thème énergétique est le sujet central de cette visite à Buenos Aires du président Lula, qui culminera samedi avec une rencontre avec le président bolivien Evo Morales et argentin Kirchner. La Bolivie fournit du gaz à ces deux pays, mais éprouve les plus grandes difficultés à répondre à la demande de ces deux grands voisins. Les présidents brésilien et argentin ont décidé sur ce point de renforcer leur coopération, le Brésil promettant de subvenir aux besoins d'électricité de l'Argentine dans les périodes critiques de l'hiver austral quand la demande atteint des sommets. M. Lula a également plaidé pour une plus grande intégration régionale des politiques énergétiques en soulignant, dans un discours devant le Congrès argentin, que tous les pays sud-américains rencontraient des problèmes d'approvisionnement énergétique.



L'Allemagne présente un projet de banque de combustible nucléaire

19/2/2008 - L'Allemagne a annoncé mardi avoir présenté à l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) un projet de banque internationale de combustible nucléaire destiné à répondre à l'intérêt d'un nombre croissant de pays pour l'énergie nucléaire sans risque de prolifération. Ce plan, intitulé Projet de sanctuaire multilatéral d'enrichissement (MESP) prévoit de garantir, sous supervision de l'AIEA, une agence de l'Organisation des Nations Unies (Onu), l'accès au combustible nucléaire aux pays aux objectifs strictement civils, selon une présentation de l'ambassadeur allemand auprès de l'AIEA, Peter Gottwald, publiée sur le site internet de l'agence. L'Allemagne "respecte le droit inaliénable de chaque pays à une utilisation pacifique de l'énergie nucléaire, mais nous avons tous intérêt à minimiser les risques de prolifération lié au développement annoncé de cette énergie à des fins civiles", a-t-il souligné. Dans ce document, l'Allemmagne ne cite aucun pays et notamment pas l'Iran, mis sur la sellette par les pays occidentaux qui soupçonnent Téhéran, malgré ses démentis, de vouloir enrichir de l'uranium non seulement à des fins civiles, mais aussi militaires. Cette proposition, formulée pour la première fois en septembre 2006 par le chef de la diplomatie allemande, Frank-Walter Steinmeier, rejoint un projet défensu à plusieurs reprises par le directeur général de l'AIEA, l'Egyptien Mohamed ElBaradei, comme parade à la prolifération. Cette idée n'a cependant pas pris corps jusqu'à présent faute de soutien suffisant. La création de centre internationaux d'enrichissement d'uranium sous supervision de l'AIEA permettrait de garantir l'approvisionnement des pays intéressés en limitant les risques de détournement, selon Berlin. Ces centres, qui seraient gérés comme des entreprises commerciales, bénéficieraient de l'extra-territorialité et seraient administrés par l'AIEA. L'Allemagne préconise que ces centres soient créés dans des pays ne pratiquant pas déjà l'enrichissement d'uranium à des fins commerciales (Allemagne, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Pays-Bas et Russie). Les pays hôtes devront en outre disposer d'"infrastructures fiables, d'une bonne accessibilité, d'une stabilité politique et d'un respect plein et entier des accords de sauvegarde du Traité de non-prolifération", selon l'ambassadeur allemand auprès de l'AIEA.

 


Areva "intéressé" par la construction de centrales nucléaires en Turquie

18/2/2008 - Le groupe nucléaire français Areva est "intéressé" par le lancement prochain en Turquie d'un appel d'offres pour la construction de centrales nucléaires, a affirmé lundi un de ses responsables. "Nous allons rencontrer le ministre (turc) de l'Energie. Nous allons clairement lui indiquer que la société Areva est intéressée", à déclaré à des journalistes Gabriel Saltarelli, responsable commercial d'Areva pour l'Europe centrale et orientale, lors de la visite d'une usine du groupe à Istanbul. "Nous allons mettre le paquet, nous accrocher pour montrer qu'il est possible de travailler en Turquie et cela en dépit des conditions politiques difficiles", a poursuivi M. Saltarelli, qui accompagne en Turquie le secrétaire d'Etat français chargé du Commerce extérieur Hervé Novelli. Les relations franco-turques se sont refroidies depuis le vote par le Parlement français en 2001 d'une loi reconnaissant comme un génocide les massacres [d'] Arméniens survenus entre 1915 et 1917 en Anatolie. L'hostilité de la France à une pleine adhésion de la Turquie à l'Union européenne, une solution à laquelle Paris préfère celle d'un partenariat privilégié, a plus récemment renforcé la brouille entre les deux pays. M. Novelli, qui doit rencontrer mardi le ministre turc de l'Energie Hilmi Güler, a indiqué lundi à la presse que l'un des axes de discussions serait le nucléaire. "Ce qui m'intéresse maintenant c'est que l'ambitieux programme nucléaire turc soit opportun pour permettre aux entreprises françaises, et je pense ici à Areva, de retenir l'attention de nos amis turcs", a-t-il dit. M. Saltarelli et M. Novelli ont par ailleurs déclaré avoir été informés du report à une date et pour des raisons non précisées du lancement par Ankara d'un appel d'offres pour la construction d'une centrale, initialement prévu pour le 21 février. Le ministère de l'Energie n'était pas immédiatement disponible pour commenter l'information. La Turquie affirme vouloir construire trois centrales nucléaires d'une capacité totale d'environ 5.000 megawatts et devant être opérationnelles en 2012 pour pallier d'éventuelles pénuries d'énergie et réduire sa dépendance énergétique.



Le Monde, 17/1/2008:

Les pays émergents devront se former à la sûreté nucléaire

Lors de ses voeux à la presse, mardi 15 janvier, André-Claude Lacoste, président de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), a indiqué que celle-ci serait en 2008 "attentive aux projets d'installations nucléaires dans les pays émergents". M. Lacoste a estimé que le développement de filières nucléaires dans ces pays suppose des "délais d'au minimum une dizaine d'années" afin d'y constituer les compétences en matière de sûreté et de contrôle, et de définir un cadre législatif. Interrogé sur les accords de coopération nucléaire annoncés à l'occasion de déplacements de Nicolas Sarkozy, notamment au Maghreb et plus récemment aux Emirats arabes unis, M. Lacoste a précisé que l'ASN n'y a pas été associée. Mais elle n'exclut pas, comme cela a été le cas en Chine, d'exporter ses compétences. La sûreté, c'est-à-dire le bon fonctionnement des réacteurs, n'est pas la seule préoccupation de l'ASN. La sécurité, et notamment le risque terroriste concernant ces installations sensibles, "est l'un des multiples sujets à traiter", a estimé M. Lacoste. A cet égard, le pilotage à distance des centrales, sur lequel travaille le Commissariat à l'énergie atomique (CEA) et qu'avait évoqué M. Sarkozy en Libye, assurant que l'on pouvait "désactiver depuis l'extérieur" un réacteur en cas de crise, ne lui semble pas la meilleure option, à supposer que les pays clients acceptent une telle dépendance : "Je crois beaucoup plus à la vertu des compétences et de la culture de sûreté développées dans les pays eux-mêmes." M. Lacoste a par ailleurs indiqué avoir adressé, le 24 décembre 2007, un courrier aux opérateurs nucléaires français pour leur rappeler leurs obligations découlant de la loi du 13 juin 2006 sur la transparence, notamment en matière d'information du public et d'accès aux données. Les industriels ont jusqu'au 31 janvier pour présenter les dispositions leur permettant de s'y conformer.

 

Le Monde, 15/1/2008: 

Total, Suez et Areva veulent exploiter des réacteurs nucléaires aux Emirats

 

APRÈS le Maroc, l'Algérie et la Libye, Nicolas Sarkozy poursuit sa croisade nucléaire dans les pays arabes. Le président de la République devait signer avec les Emirats arabes unis, mardi 15 janvier, un accord de coopération pour l'utilisation pacifique de l'atome. "Le monde musulman n'est pas moins raisonnable que le reste du monde pour recourir au nucléaire civil pour ses besoins en énergie", a-t-il déclaré, dimanche, dans un entretien à Al-Hayat, le quotidien saoudien basé à Londres. Sans attendre cette signature, Total, Suez et Areva ont annoncé la conclusion d'un partenariat exclusif en vue de construire et d'exploiter deux réacteurs EPR (troisième génération) à Abu Dhabi. Cet émirat a décidé d'être "le premier pays de la région à exploiter une centrale nucléaire", explique le PDG de Suez, Gérard Mestrallet. Ils se sont tournés vers Total et Suez, qui exploitent déjà une centrale fournissant un quart de l'électricité d'Abu Dhabi. Cet émirat, qui a peu de gaz, veut sécuriser ses hydrocarbures. Il préfère réserver son pétrole à l'exportation et répondre à ses gros besoins en électricité, pour le dessalement de l'eau de mer notamment, avec du nucléaire. Dans les prochains mois, l'Autorité de l'eau et de l'électricité d'Abu Dhabi (Adwea) pourrait donc créer avec Suez et Total une société commune dont les Emirats arabes unis détiendraient 50 %. Cette entreprise construirait et exploiterait les deux EPR fournis par Areva. Une "première", selon le patron de Suez, qui rappelle que jamais un groupe français n'a exploité de réacteur nucléaire à l'étranger. Le prix d'une centrale dotée de deux EPR avoisine 6 milliards d'euros. Si le consortium français est retenu, il vendra l'électricité à l'Adwea à un prix déterminé à l'avance. Cette visibilité financière lui permettra de financer son projet à 85 % par endettement, le reste étant assuré par les fonds propres. "Il sera difficile à des concurrents de réunir autant de compétences administratives et industrielles", affirme M. Mestrallet. Mais tout reste à faire du côté d'Abu Dhabi, qui n'a aucune compétence dans le domaine nucléaire. Les experts du Commissariat à l'énergie atomique (CEA) devraient l'aider à se doter d'une réglementation et d'une autorité de sûreté, un travail qui prendra quelques années. Si l'on ajoute cinq ans de délais de construction, la première centrale nucléaire du Golfe ne sera pas mise en service avant 2016. [On ne construit pas une centrale nucléaire en 5 ans !]

 


En s'associant avec Areva et Suez, Total marque son entrée dans le nucléaire

12/1/2008 - Le partenariat que Total, Suez et Areva s'apprêtent à annoncer pour proposer deux réacteurs EPR aux Emirats arabes unis marque l'entrée concrète du groupe pétrolier dans le nucléaire, une ambition qu'il affiche depuis neuf mois. Cet accord souligne aussi l'engagement, sans attendre sa fusion avec Gaz de France, de Suez dans la technologie de troisième génération, à l'instar de son concurrent EDF, qui vient de lancer le chantier d'un EPR à Flamanville (Manche). Les trois groupes énergétiques ont conclu vendredi "un partenariat exclusif en vue de construire, puis d'exploiter deux réacteurs nucléaires [dit] de troisième génération dans l'émirat", a révélé le quotidien Les Echos sur son site internet. L'accord "devrait être officialisé dans les prochains jours", a-t-on appris samedi de sources concordantes. Il coïncide avec la visite de Nicolas Sarkozy dans trois monarchies du Golfe: l'Arabie saoudite dimanche, le Qatar lundi et les Emirats arabes unis mardi, et constitue "le fruit d'un longue négociation entamée à la demande des Emiratis eux-mêmes", précisent Les Echos. Un accord de coopération en matière de nucléaire civil doit même être signé mardi entre la France et les Emirats, a-t-on indiqué vendredi à l'Elysée. Si le partenariat entre Areva et Suez peut s'entendre comme l'association d'un fabricant de réacteurs et d'un exploitant de centrales, le rôle de Total, inédit dans ce secteur, est moins clair sauf à marquer son engagement concret dans l'énergie atomique. Le groupe pétrolier avait indiqué en mai 2007 mener une "réflexion" sur un développement dans le nucléaire, une source d'énergie qui ne dégage pas de gaz à effets de serre contrairement au pétrole, même si les hydrocarbures "demeurent une priorité" pour le groupe. Le quatrième groupe pétrolier mondial dit vouloir "participer activement" à la lutte contre le réchauffement climatique. Son patron Christophe de Margerie n'avait pas non plus exclu, en novembre, d'augmenter sa participation dans le capital d'Areva, dont il détient actuellement 1,02%. Mais il avait souligné que son intention était de "faire des investissements comme opérateur" et non pas comme simple "financier". Total apportera au moins à Areva sa connaissance du Moyen-Orient, où il est historiquement très présent. Aux Emirats, Total produit 15.000 barils équivalent pétrole par jour. Le fait que des grands pays pétroliers s'intéressent au nucléaire pour leurs besoins électriques constitue "un changement déterminant dans le paysage énergétique mondial", soulignait vendredi un porte-parole d'Areva, leader mondial du secteur. Plusieurs pays méditerranéens comme le Maroc, la Libye ou l'Algérie, ont souhaité ces derniers mois construire des réacteurs nucléaires, ouvrant l'appétit de beaucoup d'entreprises. Areva souhaite fabriquer un tiers des 100 à 300 réacteurs nucléaires qui seront construits dans le monde d'ici 2030. Suez compte, d'ici 2020, être co-propriétaire et exploitant de centrales nucléaires de troisième génération. Mais la décision sur le lieu de l'investissement ne devait être prise qu'après la fusion avec GDF, prévue d'ici juin. Premier producteur d'électricité dans le Golfe, Suez y exploite cinq centrales - non nucléaires - d'une puissance totale de 8.200 mégawatts. En Belgique, il exploite sept réacteurs nucléaires de deuxième génération. Suez est déjà associé à Total aux Emirats dans une usine de cogénération (gaz et vapeur) et de dessalement d'eau de mer à Taweelah, "qui doit croître en capacité prochainement", selon Total.

 


Enerpresse, 12/1/2008: 

Eskom continue à traîner son réacteur à boulets

Malgré les nombreuses difficultés rencontrées pour construire son prototype de réacteur à boulets, Eskom persiste. Selon la presse sud-africaine, la compagnie publique entend mettre en service, d'ici à 2025, 20 000 MW de capacités nucléaires nouvelles, toutes basées sur la technologie développée par Siemens. Cinq sites côtiers ont déjà été pré-sélectionnés pour la construction d'une tranche pilote. Un programme de construction, prévoyant le couplage de 3 300 MWà 4 000 MW d'ici à 2017, devrait être soumis au conseil d'administration au mois de juin prochain. En cas de feu vert, les premiers coups de pioche pourraient être donnés en 2009.



Face aux besoins en énergie, de plus en plus de pays relancent le nucléaire

10/01/2008 :- Le gouvernement britannique a donné jeudi son feu vert à la construction de nouvelles centrales nucléaires, une énergie controversée que relancent ou développent de plus en plus de pays, pour répondre à des besoins énergétiques grandissants sans réchauffer le climat.

Suite à une vaste consultation publique, le secrétaire d'Etat britannique aux entreprises John Hutton a annoncé au Parlement l'accord du cabinet pour la construction de nouveaux réacteurs, dont les derniers datent des années 1970.

Le monde compte actuellement 442 réacteurs en fonctionnement dans 201 centrales, réparties dans 31 pays. La moitié de ces réacteurs se trouvent aux Etats-Unis (104), en France (58), et au Japon (55). Entre 100 et 300 nouveaux réacteurs seront construits dans le monde d'ici 2030, estime Anne Lauvergeon, patronne du leader mondial du secteur Areva, qui veut en construire un tiers.

Outre le Royaume-Uni, les Etats-Unis prévoient de construire à nouveau des centrales nucléaires, pour la première fois depuis près de trente ans, quand un accident était survenu à la centrale de Three Mile Island, en mars 1979.

Plusieurs pays du pourtour méditerranéen, comme l'Egypte, le Maroc, l'Algérie et la Libye, ont exprimé ces derniers mois leur intention de construire pour la première fois des réacteurs nucléaires. La Chine, dont la demande en électricité explose, a commandé récemment à la France deux réacteurs [dit] de troisième génération EPR.

L'Inde souhaiterait aussi développer cette énergie mais doit d'abord signer un accord avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) pour ne pas l'utiliser à des fins militaires. La France a proposé sa coopération à beaucoup de ces pays, alors que les pays occidentaux s'interrogent toujours sur les finalités civiles ou militaires du programme nucléaire de l'Iran.

L'Europe reste divisée sur la relance du nucléaire, avec l'Allemagne qui prévoit d'en sortir d'ici 2020 et l'Italie qui a abandonné cette énergie depuis 1987. Mais la flambée des prix du pétrole, qui a franchi la semaine dernière les 100 dollars le baril à New York, et les engagements de ces pays à lutter contre le réchauffement climatique ont relancé le débat.

L'AIE prévient que si les politiques visant à sortir du nucléaire en Allemagne, en Suède, et en Belgique sont poursuivies, l'offre d'énergie nucléaire pourrait se réduire à 11% en 2030, contre 15% aujourd'hui. Le charbon domine actuellement dans la production mondiale d'électricité, à hauteur de 40%, devant le gaz (20%), l'hydraulique (16%), le nucléaire (15%), le pétrole (7%) et les autres énergies renouvelables (2%).

Le nucléaire émet peu de dioxyde de carbone et son coût devient même compétitif avec celui du charbon si on prend en compte ce facteur, selon les experts [lire: L'escroquerie du discours sur l'effet de serre]. Mais l'atome génère des déchets radioactifs difficiles à stocker et il faut au moins dix ans pour construire une centrale nucléaire, au lieu de quatre pour une centrale à charbon voire deux et demi pour une centrale à gaz.

Le marché attise l'appétit de beaucoup d'entreprises, au premier rang desquels les fabricants de réacteurs comme le français Areva, l'américain Westinghouse, ou le russe Atomstroïexport, mais aussi les électriciens, les fabricants de turbines et les groupes de BTP.

L'atome est toujours contesté par les écologistes et les riverains, si bien que "le plus grand défi", pour les pro-nucléaires, aime à rappeler le PDG d'EDF, Pierre Gadonneix, est de rendre cette source d'énergie "acceptable par les opinions publiques".

 


RIA Novosti, 9/1/2008: 

Nucléaire civil: l'Algérie lancera son programme national en 2008

Les autorités algériennes prévoient l'adoption en 2008 d'une nouvelle loi sur l'énergie atomique réglementant la construction de centrales nucléaires et la création d'une Agence nationale pour la sécurité atomique, annonce le quotidien El-Khaleedj se référant à des sources au sein du gouvernement algérien.
La nouvelle loi est destinée à préparer le pays à l'utilisation de l'énergie atomique. En outre, elle prévoit d'instaurer les bases nécessaires à la construction de centrales, les fondements économiques et la sécurité d'utilisation des ressources nucléaires naturelles, écrit le journal.
La nouvelle législation devrait offrir des possibilités d'investissement privé dans la sphère nucléaire.
Alger avait annoncé à plusieurs reprises son désir coopérer avec la communauté internationale dans le domaine du nucléaire civil. La première centrale devrait être construite au cours des dix prochaines années.
Le pouvoir algérien compte construire à l'horizon 2028 dix réacteurs nucléaires, ce qui devrait intégralement couvrir les besoins du pays, en forte croissance dernièrement.
Une Agence centrale pour la sécurité atomique, qui contrôlera l'utilisation des ressources énergétiques et la production des centrales, devrait voir le jour prochainement afin de garantir la sécurité du pays.
Les dirigeants algériens soulignent que l'agence sera complètement indépendante et dotée de compétences et de sources de financement importantes afin de permettre une mise en oeuvre efficace du programme nucléaire.
Plusieurs pays arabes dont l'Egypte, la Tunisie, le Maroc, les Emirats arabes unis et l'Arabie saoudite ont fait connaître dernièrement leur intention de lancer prochainement des programmes nucléaires. Selon les experts, ceci est lié à la préoccupation du monde arabe à l'égard des ambitions nucléaires de l'Iran.
L'Egypte est le pays qui est allé le plus loin dans la mise en oeuvre de son programme nucléaire.



Enerzine, 7/1/2008:

MHI fait une demande de certification de son réacteur

Le japonais Mitsubishi Heavy Industries (MHI) a fait savoir aujourd'hui qu'il avait remis aux autorités en charge du nucléaire aux Etats-Unis, un dossier technique de son réacteur nucléaire US-APWR, afin d'en obtenir la certification. Pas moins de 20 000 pages ont été transmises à la Commission de la réglementation nucléaire des Etats-Unis (NCR) après un processus de préparation d'environ un an et demi. Le modèle proposé, un réacteur nucléaire à eau pressurisée (REP ou PWR) possède une puissance de 1700 mégawatts (MW) et a été spécialement adapté pour le marché américain. Une série de modifications a été incluse en amont. Les américains demandaient ainsi de plus grandes économies ; des améliorations concernant un plus haut rendement thermique (39%), une réduction de 20% du volume des usines et d'un cycle du combustible atteignant les 24 mois. C'est le texan, "Luminant Power" qui a été choisi pour exploiter les deux futurs sites, dont la mise en service est prévue vers 2015. Récemment, MHI et son partenaire français Areva ont créé ATMEA, une société commune en charge du développement, de la commercialisation, de la certification et de la vente d'ATMEA 1, d'un nouveau réacteur de 1 100 MWe de moyenne puissance.

 


Areva veut
[rêve de] construire un tiers des nouveaux réacteurs d'ici 2030

19/12/2007 - La patronne du groupe nucléaire français Areva Anne Lauvergeon a affirmé mercredi qu'elle souhaitait construire "un tiers" des nouveaux réacteurs nucléaires qui seront érigés dans le monde d'ici 2030. "D'ici 2030, nous estimons qu'il pourrait y avoir entre 100 et 300 (nouveaux réacteurs construits dans le monde). Nous souhaitons un tiers de ce marché", a déclaré Mme Lauvergeon, présidente du directoire du groupe nucléaire, devant la commission des Affaires économiques de l'Assemblée nationale. Mme Lauvergeon a précisé que son groupe entendait construire des réacteurs [dit] de troisième génération EPR (1.600 mégawatts, développés avec l'allemand Siemens) et Atmea (1.100 MW, développés avec le japonais Mitsubishi). Selon elle, Areva a "cinq ans d'avance" sur ses concurrents avec ces réacteurs. Elle a dit "craindre" que l'Europe soit "à la traîne" en matière de nucléaire car "beaucoup des capacités (seront) mobilisées par les grands pays en développement et les Etats-Unis". La patronne du leader mondial du nucléaire a redit que pour financer tous ces projets --Areva entend investir 10 milliards d'euros d'ici 2012, elle souhaitait une "augmentation de capital" pour Areva, et rejeté à nouveau l'idée d'une fusion avec le groupe industriel Alstom. Le scénarion de "cavalier seul" permettrait "de lever des capitaux nécessaires au développement d'Areva tout en permettant le développement de partenariats internationaux", et de "financer les charges de démantèlement" des anciennes installations civiles et militaires du Commissariat à l'énergie atomique (CEA), premier actionnaire d'Areva, a-t-elle fait valoir. En revanche, elle a jugé qu'un rapprochement avec Alstom aurait "une "logique conglomérale" et pas industrielle, en donnant à Areva "la possibilité d'être plus gros", mais qu'il mettrait "en péril le marché allemand" d'Areva, où le groupe dégage un chiffre d'affaire d'1,5 milliard d'euros, et le "marché domestique" français, car il supposerait d'écarter Siemens, concurrent d'Alstom et partenaire d'Areva dans les réacteurs. Face à la forte demande en électricité d'origine nucléaire, elle a indiqué que son groupe allait procéder à des embauches pour compter 100.000 salariés d'ici 2010-2011, contre 65.000 fin 2007. Mme Lauvergeon a aussi souligné l'énorme besoin d'investissements dans les réseaux électriques dans le monde, qui s'élèveraient à "6.000 milliards d'euros d'ici 2030" selon elle. Selon elle, les ventes d'Areva sur l'année 2007 vont croître de manière "plus significative" qu'au premier semestre. Le chiffre d'affaires d'Areva a augmenté sur les six premiers mois de 6,7% à 5,4 milliards d'euros, et sur neuf mois de 6,7% à 8,066 milliards d'euros.

 


Le contrat d'Areva en Chine "c'est beaucoup d'emplois", selon Mme Lauvergeon

26/11/2007 - Le contrat historique remporté par Areva en Chine représente "beaucoup d'emplois", pour le groupe nucléaire français et les PME sous-traitantes, a affirmé lundi la patronne d'Areva, Anne Lauvergeon, sur la radio Europe 1. "Quand nous faisons des grands contrats de ce genre, que ce soit en Chine ou dans un autre pays, nous entraînons avec nous beaucoup d'autres entreprises, beaucoup de PME, par exemple 200 ou 250 d'entre elles. Et un salarié nouveau embauché chez Areva c'est en moyenne 2 à 3 salariés embauchés chez nos sous-traitants", a précisé Mme Lauvergeon, présidente du directoire d'Areva. Avec le renouveau du nucléaire dans le monde, "Areva est un groupe qui embauche énormément de personnes. Nous avons embauché 8.600 personnes l'an dernier. Nous embauchons 10.000 personnes cette année", a-t-elle indiqué. Mme Lauvergeon a aussi déclaré que son groupe allait investir environ 1,2 milliard d'euros en 2008 dans la recherche et développement. "L'an prochain nous allons dépasser le milliard d'euros en recherche et développement. Nous en serons peut-être même à 1,2 milliard d'euros. Avoir la technologie d'avance, la solution d'avance c'est cela l'important", a-t-elle affirmé. Areva vient de signer en Chine un contrat historique de 8 milliards d'euros pour la vente de 2 réacteurs nucléaires de troisième génération EPR et le combustible nécessaire à leur fonctionnement.

 

Le Figaro, 26/11/2007: 

EDF: 10 000 emplois à saisir dans le nucléaire

L'entreprise veut convaincre les jeunes d'intégrer ses rangs

Se repérer dans la galaxie EDF. C'est l'ambition affichée par « Énergie Day », une manifestation qui se déroule cette semaine à Paris, à la Cité des sciences et de l'industrie.

Au menu : exposition, rencontres et conférences, pour permettre aux étudiants de connaître aussi bien l'éventail des métiers que la palette d'expertises du groupe français, acteur de tout premier plan sur la scène énergétique internationale. Acteur incontournable, en Europe notamment, puisque présent sur les quatre principaux marchés (outre la France, la Grande-Bretagne, l'Allemagne et l'Italie).

Cet « Énergie Day » intervient à une période charnière pour EDF : avec 11 000 départs en retraite prévus au cours des trois prochaines années, l'entreprise s'apprête à recruter massivement, avec la volonté en particulier de reconstituer son vivier de jeunes ingénieurs. Le chiffre est précis : à l'horizon de 2015, EDF évalue à 40 % les besoins de renouvellement de ses équipes de production et d'ingénierie.

« Si en 2006 le taux moyen de remplacement a été d'une embauche environ pour trois départs en retraite, nous prévoyons de remplacer un poste sur deux dans les années à venir », souligne l'opérateur historique. Concrètement, EDF recrutera près de 10 000 collaborateurs au cours des cinq prochaines années, essentiellement dans les métiers de la production d'énergie.

En l'occurrence, EDF est présent sur tous les segments de la production d'électricité : nucléaire (58 réacteurs sur 19 sites), hydraulique (la première des énergies renouvelables du groupe, via 447 installations), le thermique à flamme (mise en service de 4 100 MW entre 2005 et 2010), l'éolien (plus de 3 000 éoliennes actuellement en exploitation, le solaire...

Bref, EDF est un groupe multi-énergies (actif dans le gaz également), présent sur l'ensemble de la chaîne (outre la production, il y a le transport, la distribution, le négoce...) qui propose des carrières aussi variées que stimulantes.

Un parc de centrales unique au monde

Dans le cadre du « mix » énergétique d'EDF, l'énergie nucléaire, qui assure près de 80 % de la production d'électricité en France, jouit évidemment d'une place toute particulière. Le parc de centrales de l'entreprise, qui fait sa fierté, est salué unilatéralement dans le monde pour son efficacité. Cela ne signifie pas cependant qu'il soit figé.

Car au cours des prochaines années, compte tenu de la très forte progression des besoins en énergie, EDF se retrouve confrontée à un défi crucial : construire des infrastructures de production de très grande ampleur tout en assurant le bon fonctionnement du parc existant, qui se traduit par de très importants travaux de maintenance.

La construction de l'EPR (le réacteur nucléaire de troisième génération) à Flamanville, dans la Manche, s'inscrit pleinement dans ce cadre d'augmentation des moyens de production. Ce chantier, l'un des plus importants du nucléaire civil, est aussi le plus gros projet qu'EDF lance depuis plus de quinze ans. Autant dire qu'il permet pleinement à l'entreprise de valider ses compétences, en même temps qu'il souligne la nécessité de les développer. L'EPR de Flamanville est en effet destiné à être une tête de série, sachant qu'à l'horizon de 2020, il faudra peu à peu remplacer les centrales existantes.

Là encore, dans le domaine de l'atome civil, EDF avance des chiffres précis : à l'horizon de 2015, 35 % des effectifs de l'ingénierie nucléaire de l'entreprise (environ 4 000 personnes actuellement) partiront en retraite.

Un grand appétit international

D'ores et déjà, EDF recrute plusieurs dizaines de personnes par an dans cette branche de l'ingénierie nucléaire (170 en 2007, autant en 2008). Pour un périmètre qui n'a plus rien de franco-français. Car c'est bien l'une des spécificités du nucléaire actuellement, il correspond à un très fort appétit international (lire encadré).

Ainsi, toujours à l'horizon de 2015, l'ingénierie nucléaire d'EDF prévoit que plus de 500 personnes travailleront à l'international. En attendant, on mesure cet essor dans un certain nombre de régions du monde. Aux États-Unis par exemple, alors qu'EDF n'employait qu'une personne voici encore quelques mois, ils seront six en décembre et vingt en 2008. Une information supplémentaire pour comprendre que le nucléaire réserve aujourd'hui de belles opportunités aux jeunes diplômés.

 

Le Monde, 13/11/2007: 

Le retour du nucléaire aux Etats-Unis fait débat

Elle parle de "renaissance" du nucléaire, d'évolution "colossale" aux Etats-Unis, besoins en électricité et réchauffement climatique obligent. Venue le 7 novembre à New York recevoir le prix Benjamin-Franklin de la French-American Foundation, Anne Lauvergeon, patronne d'Areva, était aussi en tournée de promotion.

Dans la fourniture du combustible, l'ingénierie, les études de sûreté et la maintenance, Areva a déjà conquis la première place aux Etats-Unis. Mme Lauvergeon assure qu'avec l'EPR, son réacteur de troisième génération, son entreprise inaugurera, dès 2010, cette "nouvelle ère" nucléaire américaine. D'ici à quinze ans, 30 à 35 réacteurs devraient y être implantés.

La présidente d'Areva a tendance à sous-estimer les difficultés : l'état réel de l'opinion et l'attitude de l'administration. Aucun réacteur n'a jamais été fourni par un étranger aux Etats-Unis, et les investisseurs privés attendent des incitations fiscales qui n'existent pas encore.

Mais les faits alimentent son optimisme. La consommation annuelle d'électricité de l'Américain est, de très loin, la plus importante au monde (plus d'une fois et demie celle d'un Français), et le ministère de l'énergie (DoE) s'attend à une augmentation de 50 % des besoins d'ici à 2025. Or les centrales au charbon (50 % de l'électricité américaine) sont de plus en plus contestées. En octobre, le Kansas a refusé l'ouverture d'une centrale pour des motifs environnementaux.

Par ailleurs, le prix du charbon a doublé depuis 2001. Celui de l'exploitation des centrales au gaz liquéfié (18 % de la production nationale) a presque été multiplié par deux en vingt mois. Enfin, l'hydroélectricité (7 %) a quasiment atteint son potentiel maximum. [Lire: Le boom du nucléaire fait flamber les cours de l'uranium]

Selon le sénateur Richard Burr (républicain, Caroline du Nord), membre de la commission de l'énergie du Sénat, l'évolution progressive de l'opinion en faveur du nucléaire tient plus à des motifs économiques qu'environnementaux. Le consommateur américain "déteste l'imprévisible", dit-il. Aujourd'hui, les tarifs variables des électriciens en fonction des aléas des coûts du charbon et du gaz alimentent la grogne. Le nucléaire, estime M. Burr, offre une meilleure stabilité des prix.

La dérégulation de l'électricité a alimenté une inflation galopante. En deux ans, le prix moyen du kilowattheure a grimpé de 10 % aux Etats-Unis et explosé dans certains Etats : plus de 70 % dans le Maryland, plus 35 % dans l'Illinois. L'argument économique et social plaide donc en faveur d'un vaste redémarrage du nucléaire, interrompu depuis près de trente ans, soutiennent ses partisans. Il fournit à ce jour 20 % de la consommation nationale. "Si le nucléaire ne constitue pas 60 % de son nouveau portefeuille énergétique, l'Amérique ne s'en sortira pas", clame M. Burr.

Actuellement, 60 demandes d'extension des licences d'exploitation des 103 réacteurs en activité aux Etats-Unis ont été déposées. Le Congrès a voté, en 2006, des incitations fiscales pour six premières nouvelles centrales. La NRC (la commission nucléaire publique de régulation) a reçu 29 dossiers de construction de réacteurs nucléaires, dont sept soumis par Areva qui vise un tiers des futurs permis. L'entreprise française sera la première convoquée, en décembre, pour un projet, en association avec l'électricien local Constellation, d'implantation d'un réacteur EPR à Carvert Cliffs (Maryland). Démarrage en 2015. Constellation, qui vient de s'associer à EDF (Le Monde du 27 septembre), est si sûr du verdict qu'il a entrepris les travaux d'assainissement et commandé les pièces centrales du réacteur, les forjets, fabriquées en France.

"L'énergie sera, avec la couverture médicale, le principal débat de politique intérieure" de l'élection présidentielle américaine de 2008, assure David Sandalow, de l'Institut Brookings, à Washington. Le nucléaire, admet-il, a le vent en poupe. Mais il modère l'enthousiasme des industriels - "surtout si un démocrate l'emporte". En même temps, "quel que soit le président, il devra réduire les émissions d'oxyde de carbone". Une taxe sur le CO2 est, selon lui, improbable, une généralisation nationale des ventes de droits à polluer plausible. Or, "rien ne serait plus favorable à l'extension du nucléaire".

Les ambitions de Mme Lauvergeon aux Etats-Unis touchent autant au recyclage qu'à la vente de réacteurs. Quelque 54 000 tonnes de combustibles usés y sont actuellement déposées autour des centrales, auxquelles s'ajoutent chaque année 2 000 tonnes supplémentaires. "Recyclés, ils assureraient sept ans de consommation américaine", note Bernard Estève, président exécutif d'Areva en Amérique du Nord. Il étudie un projet de site de fabrication du combustible recyclé Mox en Caroline du Sud, à l'horizon 2016. Mais le retraitement est interdit sur le territoire américain depuis 1978. Une nouvelle loi, pour l'autoriser, sera "problématique", pronostique M. Sandalow, tant l'opinion reste "rétive" au recyclage des déchets comme à leur multiplication.

Mme Lauvergeon a nommé Spencer Abraham, ministre de l'énergie de George Bush de 2001 à 2005, président non exécutif d'Areva Inc. aux Etats-Unis. Sa tâche relève du lobbying. "Relance du nucléaire et retraitement sont inéluctables", clame-t-il. Lui milite pour la commercialisation des droits à polluer. L'administration Bush "l'adoptera avant le terme de son mandat", en novembre 2008, assure-t-il.

Face à ses concurrents, Westinghouse-Toshiba et General-Electric-Hitachi, la présidente d'Areva admet l'existence de difficultés politiques. Elle pensait disposer d'un avantage déterminant. Son EPR est certes plus cher (d'un demi-milliard d'euros) que leurs réacteurs, mais il est le seul de troisième génération. Surtout, il est le seul à être protégé contre une attaque ou une chute d'avion [archi faux, voir: EPR : Document "Confidentiel-défense"]. Au pays de l'obsession antiterroriste, la NRC a cependant refusé d'inscrire cette exigence dans le cahier des charges auxquelles les entreprises doivent souscrire...

 

 

Les pays du sud de la Méditerranée se tournent vers l'énergie nucléaire

12/11/2007 - Les pays du sud de la Méditerranée, producteurs d'hydrocarbures ou non, marquent un intérêt croissant pour le nucléaire afin d'assurer leur indépendance énergétique au cours du 21e siècle. "Les pays maghrébins et l'Egypte montrent un intérêt croissant pour le nucléaire car ils savent qu'au cours du siècle, les énergies fossiles se tariront", a fait valoir Jacques Percebois, directeur du Centre de recherche en économie et droit de l'énergie (CREDEN) de Montpellier (sud de la France). "L'énergie de demain c'est le charbon ou le nucléaire, et comme le premier pose des problèmes environnementaux, c'est donc naturellement vers le second qu'ils se tournent pour le long terme", a-t-il dit.
A l'heure actuelle, la grande majorité des centrales électriques d'Egypte, de Libye et d'Algérie fonctionnent au gaz qui se trouve dans leur sous-sol. La Tunisie comme la Turquie utilisent aussi le fuel. Le Liban et la Syrie ont opté également pour ce carburant et le Maroc pour une combinaison d'énergie thermique (charbon, gaz, fuel), hydraulique et éolienne. Mais tous "sentent la nécessité de diversifier leur bouquet énergétique et d'avoir le nucléaire civil dans leur palette. On ne peut exclure que certains n'aient pas dans la tête l'idée de passer un jour au nucléaire militaire avec le retraitement des déchets", avertit Jacques Percebois. Un "échange préliminaire" sur la construction de centrales nucléaires au Maroc a été amorcé avec le groupe français Areva, lors de la récente visite du président français Nicolas Sarkozy dans le royaume. Des "échanges généraux" sont en cours avec la Libye, selon Areva. Par ailleurs, le ministre algérien de l'Energie et des mines, Chakib Khelil, avait affirmé avant de se rendre fin octobre à Paris qu'il allait parler du nucléaire civil. Nicolas Sarkozy a déclaré que la France était "prête à aider tout pays qui veut se doter de l'énergie nucléaire civile. Il n'y a pas une énergie de l'avenir pour les pays occidentaux, et des pays d'Orient qui n'auraient pas le droit d'y accéder". La Tunisie a conclu de son côté avec la France, en décembre 2006, un accord pour l'utilisation pacifique de l'énergie nucléaire. Elle prévoit de se doter d'une centrale nucléaire d'une capacité de 900 mégawatts en 2020. Le groupe Areva a été approché. Plus à l'est, l'Egypte avait annoncé fin octobre son intention de construire plusieurs centrales nucléaires, relançant un programme civil gelé depuis 20 ans. Il s'agirait d'ériger d'ici à 2022 quatre centrales ayant une énergie totale "équivalente à 7 millions de tonnes de pétrole". La première devrait entrer en fonction en 2017. Quant à Israël, il compte construire une centrale nucléaire de production d'électricité d'une capacité de 1.000 mégawatts d'un coût estimé à 1,5 milliard de dollars, avait indiqué en février 2007 le PDG de la compagnie israélienne d'électricité.
Au nord de la Méditerranée, le nucléaire ne fait pas l'unanimité. La Turquie a voté le 9 novembre une loi autorisant la construction des premières centrales nucléaires, après une séance houleuse. Elle en veut trois d'une capacité totale d'environ 5.000 mégawatts qui devraient être opérationnelles en 2012 pour réduire sa dépendance énergétique. L'Albanie envisage aussi de recourir au nucléaire pour devenir une "superpuissance énergétique" dans la région des Balkans, a déclaré le 9 novembre le Premier ministre albanais Sali Berisha. Ce pays a besoin de 18 millions de kilowatts par jour et n'en produit que 5,5 millions. La Bulgarie et la Roumanie possèdent des centrales, dont certaines ont dû fermer et en Espagne le nucléaire assure 26% de l'énergie du pays.
En revanche, la Grèce n'a pas recours au nucléaire et l'Italie a voté en 1987 par référendum la sortie du nucléaire civil: ses quatre centrales ont été arrêtées en 1990.

 

 

La France veut "aller plus loin" dans la collaboration nucléaire avec l'Inde

3/11/2007 - La France veut aller plus loin dans sa coopération avec l'Inde sur le nucléaire civil, sous réserve que New Delhi respecte ses obligations internationales, a indiqué samedi la ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche Valérie Pécresse. La ministre française, en visite en Inde, a indiqué avoir soulevé ce sujet lors d'une réunion avec des responsables indiens parmi lesquels le ministre des Sciences et de la Technologie Kapil Sibal. Elle a exprimé à ces responsables la volonté de la France d'"aller plus loin dans le domaine de la coopération nucléaire civile," sous réserve que l'Inde satisfasse aux exigences de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) et du Groupe des fournisseurs nucléaires, a déclaré Mme Pécresse à des journalistes. La France et l'Inde ont signé une déclaration commune en février 2006, à l'occasion d'une visite du président français Jacques Chirac. La déclaration indiquait que la France et l'Inde avaient entamé des pourparlers en vue de conclure un "accord bilatéral de coopération pour le développement de l'énergie nucléaire à des fins pacifiques, sous réserve de leurs obligations et engagements internationaux respectifs". Les deux pays vont poursuivre leurs discussions pour définir quel type de coopération est possible, a indiqué Mme Pécresse. Les grandes puissances mondiales, parmi lesquelles la France et la Russie, cherchent à pénétrer le marché lucratif du nucléaire civil indien. Lors de sa visite d'une journée à Bangalore, dans le sud de l'Inde, Mme Pécresse a également rencontré le président de l'organisation indienne de recherche spatiale Madhavan Nair et a visité l'institut indien des sciences. Elle a proposé la création d'un institut conjoint sur les sciences de l'eau qui traiterait de problèmes comme la pollution des eaux en utilisant les technologies françaises. La France et l'Inde prévoient également de lancer conjointement un satellite baptisé Megha-Tropiques afin d'étudier les changements climatiques et un autre baptisé Saral pour travailler sur l'océanographie, a indiqué Mme Pécresse.

 


Challenges, 31/10/2007: 

Nucléaire: la France s'intéresse à l'Egypte

Quatre centrales pourraient être construites sur place d'ici 2020, afin de contrer l'affaiblissement des réserves de gaz et pétrole.

"L'Egypte sera un pays nucléaire pacifique", a promis le président Hosni Moubarak mardi 30 octobre devant la presse au Caire. Un choix stratégique, dicté selon lui par des "impératifs de sécurité énergétique". En effet, en vue d'un affaiblissement des réserves de gaz et de pétrole d'ici une trentaine d'années, le pays souhaite se doter de cette énergie. Actuellement en déficit en la matière, l'Egypte va voir le phénomène s'aggraver du fait de sa croissance démographique. Ses quelque 76 millions d'habitants consomment 21.000 mégawatts pour l'instant, et devraient en consommer prochainement plus de 60.000.

En toute transparence

Il est donc temps de se mettre au nucléaire. Selon des sources gouvernementales, quatre centrales nucléaires pourraient être construites d'ici 2020. Ce qui fournirait 4.000 mégawatts. En pleine crise iranienne du nucléaire, Le Caire a dû rassurer l'Occident. Le président égyptien a promis de mener son programme "dans la plus grande transparence", et compte construire les centrales en coopération avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). Et le pays s'est engagé à respecter le traité de non prolifération nucléaire (TNP) en le signant, même s'il n'a pas ratifié le traité d'interdiction complète des essais nucléaires (CTBT).

1,2 milliard d'euros par centrale

Et surtout, l'Egypte a tenu à rassurer les grandes puissances, qui ont déjà donné leur feu vert au projet. Les Etats-Unis ont soutenu la décision de Hosni Moubarak, en n'émettant "aucun objection", et la France, la Chine ou encore la Russie proposent déjà leurs services pour la concrétisation du passage au nucléaire. Reste au pays à réorganiser son Autorité de l'énergie atomique, en sommeil depuis une vingtaine d'années, et choisir l'endroit où ériger ses centrales. Le coût par unité est estimé à 1,2 milliard d'euros.

 



Lire, le délire pro-nucléaire le 9/11/2007 du Figaro Magazine "la vitrine nucléaire du monde, c'est l'Hexagone...":
Flambée du pétrole : une chance pour la France, leader du nucléaire

 

 

Le discrédit du charbon ouvre un boulevard au nucléaire aux Etats-Unis

9/11/2007 - Le discrédit grandissant qui entoure le charbon ouvre un boulevard au nucléaire aux Etats-Unis, où de nouvelles centrales doivent être impérativement construites dans les prochaines années pour soulager un réseau électrique au bord de la rupture.
"Le nucléaire n'est plus l'ennemi. L'ennemi à abattre, c'est le charbon", lance Anne Lauvergeon, présidente du constructeur français de réacteurs Areva, qui fonde de grands espoirs sur la renaissance de l'atome civil dans ce pays.
Le charbon fournit la moitié de l'énergie utilisée aux Etats-Unis pour produire de l'électricité, contre 20% pour le nucléaire. Mais les centrales au charbon, polluantes et rejetant beaucoup de gaz carbonique, n'ont plus la cote dans un pays qui se découvre depuis peu une fibre environnementaliste.
Sur les 151 projets de centrales au charbon recensés par Areva, 16 ont été annulés et 76 sont jugés incertains. La volonté de l'électricien texan TXU d'édifier onze centrales au charbon avait suscité une tel tollé dans l'opinion que sa reprise récente par des fonds d'investissement lui a donné l'excuse parfaite pour renoncer à la construction de huit de ces unités.
David Sandalow, un expert des questions énergétiques au centre de réflexion Brookings Institution, assure que le patron d'un électricien américain lui a raconté qu'il était aujourd'hui plus facile de proposer la construction aux Etats-Unis d'une centrale nucléaire que d'une centrale au charbon.
La houille, bien que présente en abondance dans le sous-sol américain, n'est déjà plus compétitive face au nucléaire, du fait de l'envolée des cours, à l'instar de nombre d'autres matières premières. Et ce, avant même de prendre en compte les éventuels coûts de dépollution et de capture du carbone qui pourraient rendre cette technologie plus acceptable pour les populations.
Aucune centrale nucléaire n'a été construite depuis 30 ans aux Etats-Unis, qui ont connu en 1979 l'un des plus graves accidents du nucléaire civil, à la centrale de Three Mile Island. L'accroissement de la demande, de l'ordre de 2% l'an, a été compensé par l'entrée en service de centrales au gaz.
[Three Mile Island a peut-être été le coup de grâce pour l'énergie nucléaire américaine mais il a frappé une industrie déjà mal en point dont le déclin était amorcé en 1974]
Cela n'a pas empêché plusieurs régions du pays - la Nouvelle Angleterre, New York, la Pennsylvanie ou la Floride - d'être aujourd'hui à la merci du moindre incident: l'écart entre la capacité maximale de production et la consommation n'y dépasse pas 15%. Une situation instable aggravée par l'état pitoyable du réseau électrique, morcellé et digne d'un pays en développement.
Le recours massif au gaz - dont les cours sont alignés sur ceux du pétrole - a entraîné récemment un bond des factures des particuliers: jusqu'à +72% l'an dernier pour certains consommateurs de l'Etat du Maryland (est du pays).
"Les consommateurs américains ne s'attendent pas à ce que leur facture d'électricité soit bon marché. Ils veulent qu'elle soit prévisible. La seule source d'énergie qui le permet, c'est le nucléaire - et aussi le charbon, mais je n'y crois pas car la pression en faveur de la limitation des émissions va l'empêcher de retrouver la position qui était la sienne", relève le sénateur Richard Burr, l'un des experts républicains pour l'énergie.
"Si le nucléaire ne représente pas au moins 65% des nouvelles capacités construites, je ne vois pas comment on pourra dire que l'on veut baisser nos émissions de carbone", estime le sénateur de Caroline du Nord.
Une trentaine de projets de centrales nucléaires ont été évoqués aux Etats-Unis, mais aucun n'a fait l'objet d'une décision irrévocable de lancement. En dépit d'une accélération et d'une simplification des procédures administratives, les premières ne devraient pas entrer en service avant 2015.


Areva espère mener la renaissance du nucléaire aux USA avec son EPR

7/11/2007 - La première centrale nucléaire édifiée aux Etats-Unis depuis plus de trente ans pourrait être de technologie française: le groupe Areva est persuadé que son réacteur EPR mènera la renaissance annoncée de l'atome civil dans la première économie mondiale. Thomas Christopher, le directeur général de la filiale américaine d'Areva, dit être convaincu que la centrale de nouvelle génération envisagée par l'électricien Constellation à Calvert Cliffs, dans le Maryland (Nord-Est), avec l'aide française, pourra entrer en fonctionnement dès 2015. Constellation est "déterminé et disposé à prendre des risques. Ils entendent commencer les travaux sur une base limitée, dès 2008, comme EDF l'avait fait à Flamanville", avant même de recevoir l'autorisation officielle de construire le premier EPR français, souligne M. Christopher lors d'une présentation à la presse de la principale usine américaine du groupe, à Lynchburg (Virginie).
Les Etats-Unis comptent aujourd'hui 104 centrales nucléaires en fonctionnement, mais la plus récente, celle de Seebrook, dans le New Hampshire (Nord-Est), a été commandée en 1977 et est entrée en service en 1990. Depuis peu, avec la folle envolée des prix de l'énergie, les projets fleurissent de nouveau: une trentaine à ce jour dans tout le pays, même si aucun n'a encore fait l'objet d'une décision irrévocable de lancement. Quatre sont jugés plus avancés, car leurs promoteurs ont déjà passé commande de certaines grosses pièces forgées composant le coeur du réacteur. Et parmi ceux-ci, Constellation "a deux ans d'avance sur tout le monde". "Ils sont prêts à nous passer une commande de plusieurs centaines de millions de dollars", ajoute M. Christopher. Pour mener à bien un projet aussi lourd financièrement, Constellation, qui reste un petit opérateur, bénéficie du soutien financier et technique de l'électricien français EDF.
L'EPR est un gros réacteur de troisième génération, d'une capacité de 1.650 mégawatts, présenté par Areva comme plus économique et plus sûr que les réacteurs actuels. Sa version présentée aux Etats-Unis est identique aux exemplaires en construction en Finlande et en France pour la partie nucléaire, la partie conventionnelle étant simplement adaptée aux spécificités du réseau électrique américain (qui fonctionne en 110 volts). La technologie EPR a été retenue pour 7 projets, contre 12 projets pour les petits réacteurs AP1000 de Toshiba/Westinghouse et 7 pour divers modèles de GE/Hitachi. La technologie de trois autres projets n'a pas été arrêtée.
Areva ne désespère pas de gagner des clients supplémentaires car les centrales rivales ne sont pas conçues pour résister à la chute d'un avion commercial... un argument qui porte aux Etats-Unis depuis le 11-Septembre. [L'EPR non plus, voir: Le document confidentiel défense]
En décembre, Areva remettra aux autorités américaines du nucléaire les 17.000 pages de sa demande d'homologation de l'EPR. Au vu des contacts déjà noués, la société française est très confiante dans l'issue de la discussion et espère obtenir sa licence d'exploitation d'ici à 2011. Anne Lauvergeon, la présidente d'Areva, estime que, près de trente ans après l'accident de la centrale de Three Mile Island (1979), l'image du nucléaire a complètement changé aux Etats-Unis: "Nous ne sommes plus l'ennemi". "Aux USA, faire une nouvelle centrale sur un site existant ne pose aucun problème du fait du soutien total des populations", avance-t-elle. Et M. Christopher de relever que c'est particulièrement vrai dans le Maryland, où se trouve le site de Calvert Cliffs et où les factures d'électricité ont augmenté de 35% à 72% en 2006. Areva estime avoir désormais l'assise nécessaire pour mener la renaissance du nucléaire aux Etats-Unis: avec plus de 5.000 salariés et près de 1,7 milliard de dollars de chiffres d'affaires, il y dépasse désormais les intervenants historiques que sont Westinghouse et General Electric. Le groupe y a multiplié sa taille par trois en cinq ans, au prix de quelque 500 millions d'investissements, dont 200 pour la certification de l'EPR.

 


Le président Hosni Moubarak annonce la reprise du programme nucléaire civil égyptien

29/10/2007 - Le président égyptien, Hosni Moubarak, a annoncé lundi 29 octobre que l'Egypte allait construire plusieurs centrales nucléaires, relançant son programme nucléaire civil, gelé depuis vingt ans, a rapporté l'agence MENA. Selon l'agence officielle égyptienne, le président Moubarak a indiqué qu'un haut conseil pour l'utilisation pacifique de l'énergie nucléaire serait officiellement créé dans quelques jours. Il a précisé que la construction de ces centrales se ferait dans la transparence, avec des partenaires internationaux et l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). Cette annonce confirme celle faite il y a exactement un an par le gouvernement égyptien d'une relance des études pour engager le pays dans le nucléaire civil avec la construction d'une centrale d'ici 2020. Le programme nucléaire civil égyptien avait été suspendu après la catastrophe de la centrale urkrainienne de Tchernobyl, en avril 1986. L'Egypte, qui a signé le traité de non-prolifération nucléaire, soutient officiellement l'élimination des armes nucléaires au Moyen-Orient.

 

Le Monde, 10/10/2007:
La victoire des centrifugeuses

 

La Bolivie et l'Iran revendiquent le droit à l'énergie nucléaire civile

LA PAZ (27/9/2007) - Les présidents bolivien, Evo Morales, et iranien, Mahmoud Ahmadinejad, ont revendiqué le droit de leurs pays à l'énergie nucléaire civile, dans une déclaration commune signée jeudi à La Paz.
Dans cette déclaration conjointe, la Bolivie et l'Iran indiquent soutenir le "droit des pays à développer l'énergie nucléaire civile dans le cadre du traité sur la non-prolifération des armes nucléaires", soulignant qu'il s'agit "d'un moyen de contribuer significativement au développement économique et technologique de ces pays".
Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a signé une série d'accords économiques avec M. Morales sur la coopération et le développement de la Bolivie. Ces accords portent sur les hydrocarbures, l'agriculture, l'élevage, l'énergie et le transfert de technologie.
L'opposition bolivienne s'était inquiétée de la visite du chef de l'Etat iranien et de ses possibles visées sur les gisements d'uranium bolivien.
Les deux pays ont prévu un mécanisme de consultations politiques qui se réunira régulièrement.
Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a quitté jeudi soir la Bolivie pour se rendre à Caracas où il doit rencontrer le président Hugo Chavez.



Le Monde, 24/9/07:

La France est "prête à aider tout pays" voulant se doter du nucléaire civil

Le président français Nicolas Sarkozy a déclaré, lundi 24 septembre, devant l'ONU à New York que la France était "prête à aider tout pays" qui chercherait à utiliser à des fins civiles l'énergie nucléaire. Le président français s'exprimait lors du sommet sur le climat, organisé par le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon.
"Il n'y a pas une énergie de l'avenir pour les pays occidentaux et des pays d'Orient qui n'auraient pas le droit d'y avoir accès", a affirmé M. Sarkozy. "C'est d'ailleurs la meilleure réponse à ceux qui veulent, en violation des traités, se doter de l'arme nucléaire", a ajouté le président, faisant allusion à l'Iran.
Le nucléaire fait polémique, mais est présenté comme une des énergies les moins polluantes.
"Le temps du doute est passé. (...) Le changement climatique, et la réponse que nous y apporterons, définiront notre époque et détermineront l'héritage global que nous laisserons aux générations futures", a, quant à lui, déclaré Ban Ki-moon, devant des représentants de quelque 150 pays, dont 80 chefs d'Etat.
"Le groupe intergouvernemental de l'ONU sur le changement climatique a affirmé sans équivoque que notre système climatique se réchauffe et que c'est directement dû aux activités humaines", a-t-il estimé, à la veille de l'ouverture de la 62e session de l'Assemblée générale de l'ONU, intitulée "L'avenir entre nos mains : les changements climatiques, un défi à relever pour nos dirigeants".
DISCOURS D'ANGELA MERKEL ET AL GORE
"L'inaction se révélera l'erreur la plus lourde à long terme", a ajouté le secrétaire général de l'ONU, face à la volonté de certains dirigeants, notamment George W. Bush, de favoriser des mesures volontaires plutôt que des plafonds contraignants, comme ceux contenus dans le protocole de Kyoto. M. Bush, qui présidera une réunion sur le réchauffement climatique jeudi à Washington, n'était pas présent lors du discours d'ouverture.
Le gouverneur de Californie, Arnold Schwarzenegger, connu pour ses positions en faveur du climat, était, lui, présent."La Californie pousse les Etats-Unis au-delà du débat et vers l'action", a-t-il affirmé. Avec l'appui des élus démocrates de son Etat, M. Schwarzenegger a lancé, en 2006, une loi obligeant les entreprises à réduire leurs émission de CO2 de 25 % d'ici à 2020.
La chancelière allemande, Angela Merkel, ainsi que l'ancien vice-président américain Al Gore doivent prononcer des discours lundi après-midi. Les Nation unies, pays européens en tête, espèrent arriver à un accord avant la tenue de la conférence de Bali, qui doit avoir lieu du 3 au 14 décembre. Un calendrier de négociations élaboré pendant cette rencontre aboutirait, à la fin de l'année 2009, à la ratification d'un accord prenant le relais du protocole de Kyoto, qui expire fin 2012.



JDD, 27/8/2007:

Sarkozy pour un partage du nucléaire

Au cours de son discours sur l'état du monde, lundi matin, Nicolas Sarkozy a plaidé pour que les pays émergents accèdent, à condition qu'ils soient encadrés, aux énergies nouvelles, à savoir l'électricité civile nucléaire. Parlant, notamment, des pays musulmans, le chef de l'Etat a estimé que "si ces pays restent écartés de ces technologies, les pays occidentaux "crééront les conditions de la misère et l'explosion du terrorisme" dans ces pays.


Enviro2B, 21/8/2007: 

Argentine: la centrale nucléaire Atucha II fournira 750 MW en 2010

Le gouvernement argentin a lancé le montage du circuit primaire du réacteur de la centrale nucléaire Atucha II, qui fournira 750 mégawatts (MW) au système interconnecté national quand la centrale sera mise en service en octobre 2010. Il y a un an, le Président argentin Kirchner a lancé un "Plan de Réactivation de l'Activité Nucléaire". Son ministre de la Planification en a présenté les différentes composantes. L'objectif était de permettre à l'Argentine d'augmenter considérablement sa capacité de production électrique. Aussi, près de 740 millions de dollars seront investis afin de terminer la construction de la centrale d'Atucha II qui a été arrêtée en 1984, après 4 années de travaux. L'investissement total pour Atucha II atteint environ 1 500 millions de dollars, et aura un important impact professionnel. Il est estimé que 4 000 personnes travailleront durant la période maximale d'activité de montage. La future centrale la plus puissante du pays La centrale nucléaire fournira 750 MW au système électrique. Pour fournir cette même puissance avec des générateurs de cycle combiné, il faudrait 3 millions de mètres cubes de gaz par jour. La centrale qui est en cours de construction à Lima, à proximité d'Atucha I, entrera en fonctionnement en 2010. Il s'agira alors de la centrale la plus puissante du pays puisque les deux centrales en fonctionnement, Atucha I et Embalse, fournissent respectivement 335 MW et 600 MW.


Areva confirme discuter avec Bouygues d'une coopération

3/7/2007 - Areva confirme avoir évoqué avec Bouygues une collaboration industrielle afin de proposer une offre commune aux clients nucléaires. "Nos deux groupes ont eu des discussions informelles sur quelques sujets et, parmi eux, ce sujet a en effet été évoqué. Mais rien de concret n'a encore été décidé à ce jour", indique un porte-parole, confirmant ainsi un article du Figaro. Une porte-parole de Bouygues s'est refusé de son coté à tout commentaire.
Selon le Figaro, Areva et Bouygues étudient "une offre commune intégrant les compétences des deux groupes" : les travaux de génie civil de Bouygues et les chaudières nucléaires d'Areva. "Si Bouygues et Areva venaient à concrétiser l'idée de ce partenariat -il pourrait prendre la forme d'une joint-venture entre les deux sociétés- ils cibleraient tous les pays intéressés par l'acquisition de la technologie EPR", écrit le Figaro.
Le quotidien souligne que cet accord pourrait être le prélude à un "rapprochement capitalistique", le géant du BTP ayant plusieurs fois fait part de son intérêt pour Areva, voire à un "meccano industriel" incluant les 25% détenus par Bouygues dans Alstom.
A l'inverse, un tel accord pourrait aussi être perçu comme le moyen de "satisfaire Bouygues en le cantonnant dans un rôle de seul partenaire industriel", avance le Figaro. Le porte-parole d'Areva a par ailleurs reconnu que le groupe nourrissait un "projet d'enrichissement d'uranium aux Etats-Unis mais ce projet en est au stade préliminaire des études et des consultations".
"Il n'y a pas eu de décision d'investir", a-t-elle précisé en réaction à une information du quotidien les Echos.
Selon les Echos, Areva aurait soumis un projet d'unité d'enrichissement supposant un investissement de deux milliards de dollars aux autorités nucléaires nord-américaines.

 

 

L'Algérie et les Etats-Unis signent un protocole d'accord sur le nucléaire civil

9/6/2007 - L'Algérie et les Etats-Unis ont signé samedi à Alger un protocole d'accord sur le nucléaire civil qui doit permettre "un échange d'experts" et le "développement de programmes communs de recherche", selon le ministre algérien de l'Energie et des Mines Chakib Khelil.
"C'est un bon démarrage d'une coopération qui s'annonce très fructueuse", s'est félicité M. Khelil.
L'accord a été signé, côté algérien, par le secrétaire général du ministère de l'Energie et des Mines, Fayçal Abbas, et, côté américain, par l'administrateur adjoint pour la sûreté nucléaire au département américain de l'Energie, William H. Tobey, en présence de M. Khelil et de l'ambassadeur américain à Alger Robert S. Ford.
L'ambassadeur américain a indiqué pour sa part que l'accord constituait "un protocole de jumelage de laboratoires (sister laboratory) qui soutient l'utilisation pacifique de l'énergie nucléaire".
Selon lui, "le programme de 'sister lab' favorise l'utilisation pacifique de la technologie nucléaire avec les pays signataires du traité de non-prolifération des armes nucléaires en 1968".
"Des experts techniques du département américain de l'Energie travailleront pendant une semaine avec leurs homologues du Commissariat à l'énergie atomique (Comena) ici en Algérie pour déterminer des projets d'intérêt commun (...) étant donné que l'Algérie envisage de développer son programme civil d'énergie nucléaire", a souligné M. Ford qui explique que "ces interactions techniques commenceront dans le courant de ce mois dans les installations du Comena".
L'Algérie possède deux réacteurs, dont celui de Draria, sur les hauteurs d'Alger, d'une puissance de trois mégawatts, construit en coopération avec l'Argentine, et celui d'Aïn Oussera (à 250km au sud d'Alger), d'une puissance de 15 mégawatts, qui a été livré par la Chine.

 

TF1, 25/5/07:

EDF: prêt à construire entre 4 et 5 centrales EPR pour la GB

(Cercle Finance) - Electricité de France entend jouer un rôle majeur dans le projet de relance de l'industrie nucléaire britannique rapporte le Wall Street Journal. Ainsi, l'électricien tricolore envisage de fournir à la Grande-Bretagne entre 4 et 5 centrales nucléaires du même modèle que celui de la centrale EPR en cours de construction en Normandie a déclaré le PDG d'EDF, Pierre Gardoneix, dans une interview. Cette déclaration fait suite à la publication du livre blanc britannique sur l'énergie qui annonce l'ouverture d'une consultation sur des projets de construction de nouvelles installations nucléaires en Grande-Bretagne. Pierre Gardoneix a déclaré au quotidien qu'une centrale nucléaire pouvait être livrée à la Grande-Bretagne d'ici 10 ans. Des spécialistes estimeraient le montant de ces investissements à 16 milliards d'euros.

 

Le Monde, 25/5/07:

Energie nucléaire: la France au premier rang

Le ministre de l'écologie, du développement et de l'aménagement durables, Alain Juppé, a confirmé le lancement du programme EPR, réacteur nucléaire de troisième génération dont la tête de série est en cours de construction à Flamanville (Manche), et la poursuite de la recherche sur la quatrième génération de réacteurs. Tout en se déclarant hostile au "tout nucléaire" et favorable aux renouvelables (éolien, solaire, biomasse...) et aux économies d'énergie, il juge qu'"il n'y a pas de solution dans les années qui viennent sans poursuite de l'équipement de la France en centrales électronucléaires".

Quelle est l'importance du nucléaire en France ?
Le parc nucléaire d'EDF compte 58 réacteurs, ce qui place la France en deuxième position, derrière les Etats-Unis et devant le Japon et la Russie. En revanche, elle occupe la première place - et de loin - pour la part d'électricité d'origine nucléaire : avec 63 000 mégawatts de puissance installée, ces réacteurs assurent 79 % de sa consommation. Dans le monde, la proportion d'électronucléaire est de 16 % et la part du nucléaire dans la consommation d'énergie primaire de 7 % seulement. Très loin derrière le pétrole (41 %), le gaz et le charbon (chacun 21 %) et toutes les énergies renouvelables (10 %).

Pourquoi la France a-t-elle fait le choix du "tout nucléaire" ?
Dès 1958, le général de Gaulle veut développer le nucléaire civil. La société Framatome (Franco-américaine de constructions atomiques) est créée par Schneider, Empain, Merlin-Gerin et l'américain Westinghouse. En 1970, EDF lance un appel d'offres pour la construction de six chaudières nucléaires pour ses centrales de 900 MW de Fessenheim et Bugey. Framatome remporte le contrat grâce à sa technologie des réacteurs à eau pressurisée utilisant de l'uranium enrichi.
Le premier choc pétrolier, en 1973, va décider le premier ministre Pierre Messmer à lancer un programme plus ambitieux. A l'époque, 68 % de l'électricité est produite par des centrales au fioul. Il faut réduire à tout prix la dépendance énergétique de la France, qui importe alors plus de 75 % de son énergie (50 % aujourd'hui). L'envolée des cours de l'or noir va rendre la filière électronucléaire compétitive. En 1974, EDF commande à Framatome 18 chaudières de 900 MW : pour la première fois au monde, on construit en série des réacteurs identiques, entraînant des économies d'échelle et une amélioration des performances. Suivront 10 tranches en 1976, puis 20 nouveaux réacteurs en 1978. En 1999, le dernier réacteur de la centrale de Civaux (1 450 MW) est connecté au réseau.
Au départ, alors que la demande d'électricité explosait, le programme nucléaire prévoyait la livraison d'une centaine de réacteurs et la construction de Superphénix, un surgénérateur (réacteur à neutrons rapides) capable de produire plus de courant en utilisant moins d'uranium. Lionel Jospin décide en 1997 la fermeture de ce surgénérateur installé à Creys-Malville (Isère) et qui est en fait arrêté depuis dix ans.

Quelle est la durée de vie d'une centrale ?
La deuxième génération est prévue pour durer quarante ans. "D'importants travaux sont consacrés à l'étude du vieillissement des installations; ils visent notamment à démontrer l'acceptabilité d'une durée de vie de cinquante, voire soixante ans, pour les composants non remplaçables, la cuve du réacteur en premier lieu", rappelle Bernard Dupraz, le patron des centrales chez EDF. Ils permettraient d'étaler l'investissement dans la troisième génération. Aux Etats-Unis, les autorités ont accepté la prolongation de quarante à soixante ans de l'exploitation des réacteurs. En France, l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) peut autoriser une prolongation de dix ans seulement.

Qu'est-ce que la "troisième génération" ?
La première génération a été développée dans les années 1950-1960 (filière graphite-gaz), la deuxième dans les années 1970-1990 (eau pressurisée). Lancées en 1992, les études sur la troisième générationont débouché sur l'EPR (European Pressurized Water Reactor), réacteurs en cours de construction en Finlande et à Flamanville (Manche). L'EPR n'est pas un saut technologique fondamental, mais le fruit du mariage des derniers-nés de la génération 2 exploités en France et en Allemagne, expliquent ses concepteurs. Plus puissants, d'une durée de vie plus longue, moins gourmands en uranium, ils fonctionneront jusqu'à la fin du XXIe siècle.

L'EPR est-il plus sûr ?
Pour ses concepteurs, cela ne fait aucun doute. "L'EPR tient compte de la philosophie de sûreté de l'après-Tchernobyl, qui jugeait inacceptable tout relâchement de radioactivité dans l'atmosphère", souligne Bertrand Barré, ex-directeur des réacteurs nucléaires du CEA, aujourd'hui conseiller d'Areva. "En cas de fonte du cur, tout a été prévu, selon lui, pour que l'hydrogène dégagé brûle avant d'exploser. La résistance de l'enceinte de confinement a été calculée pour résister aux températures et aux pressions liées à la combustion de l'hydrogène. Un récupérateur permettrait de recevoir le corium." Les écologistes contestent cet optimisme en s'appuyant sur l'expertise du scientifique britannique John Large. Dans une étude commandée par Greenpeace, celui-ci juge que le risque est systématiquement sous-estimé et note deux pointsimportants : l'EPR est plus puissant que les réacteurs actuels et peut fonctionner au Mox, combustible combinant uranium et plutonium, qui est plus radioactif. En cas d'accident et de rejet d'éléments radioactifs dans l'atmosphère, comme à Tchernobyl, les conséquences sanitaires et environnementales seraient plus dramatiques.

Qu'est-ce que la 4e génération ?
Les centrales nucléaires de 4e génération, qui devraient entrer en fonctionnement vers 2040, seront des réacteurs à neutrons rapides, capables de brûler non seulement l'uranium fissile (U 235), qui ne représente que 0,7% de l'uranium naturel, mais aussi l'uranium non fissile, en le convertissant en plutonium qui, lui, est fissile. Les réserves d'uranium assureraient ainsi plusieurs milliers d'années de fonctionnement du parc nucléaire français, contre 250 années avec les centrales actuelles.

La France a choisi de concentrer ses recherches sur un réacteur à neutrons rapides refroidi au sodium (RNR-Na) ­ comme l'étaient déjà Phénix et Superphénix ­, dont un prototype pourrait être opérationnel en 2020. Elle étudie aussi, dans le cadre d'un partenariat européen, un réacteur à neutrons rapides refroidi au gaz (RNR-G), en l'occurrence l'hélium.

L'un des atouts majeurs de ces nouveaux systèmes sera d'incinérer une partie de leurs déchets : les actinides mineurs, très radiotoxiques, seront recyclés, les résidus ultimes non valorisables se limitant aux produits de fission.

Les réserves mondiales d'uranium sont-elle suffisantes ?
Les réserves prouvées ou probables sont, selon la plupart des sources, d'environ 4,7 millions de tonnes, soit soixante-dix ans de combustible disponible au rythme de consommation actuelle (67 000 tonnes d'uranium naturel en 2006). Les experts y ajoutent environ 15 millions de tonnes possibles, ce qui porte les réserves à plus de deux siècles. Sans compter l'uranium contenu dans les phosphates, qui donnerait 20 millions de tonnes supplémentaires.
L'arrêt de la construction de réacteurs depuis quinze ans a entraîné un arrêt de l'exploration minière, amplifié par des prix très bas de l'uranium. Il y a désormais un déséquilibre entre production et consommation. En 2006, 40% du combustible des centrales ne sortaient pas du sous-sol mais des réserves accumulées par les groupes d'électricité, des stocks militaires et du retraitement.
Avec une demande actuelle en progression de 0,5 % à 1 % par an, la situation est sous contrôle. Mais l'épuisement des stocks excédentaires des électriciens et de la Russie va nécessiter une augmentation de la production primaire. L'exploration a repris, mais il faut au moins dix ans entre la découverte et une mise en production. De nouvelles mines devront être ouvertes dans tous les grands pays producteurs. Le prix de l'uranium naturels'est envolé : de 10 dollars en 2003, la livre est montée jusqu'à 143 dollars en mai 2007. "Compte tenu des lourds investissements qu'il faudra réaliser sur le long terme, les prix resteront probablement élevés", note t-on chez Areva.
Si le nucléaire reste compétitif, c'est que la part du combustible dans le prix de production de l'électricité est d'environ 5 % (40 % pour les centrales au charbon et 70 % pour cycles combinés à gaz) mais aussi qu'EDF s'assure des prix stables grâce à des contrats à long terme pour la fourniture de combustible.

Jean-Michel Bezat et Pierre Le Hir

 


Les Echos, 30/4/07:
Le faux retour du nucléaire

 


Libération, 16 avril 2007:

Un G7 atomique
Energie. Réunis à Washington, les sept pays ont plébiscité le nucléaire.

Washington de notre correspondant

Une grande victoire après une rude bataille. C'est ainsi que le ministre français des Finances, Thierry Breton, présente le fait que l'énergie nucléaire a été pour la première fois plébiscitée par les sept pays les plus riches du monde lors du sommet du G7, ce week-end, à Washington. Pour assurer la «sécurité énergétique» et «faire face au changement climatique», il est nécessaire de diversifier les sources d'approvisionnement à travers des «technologies énergétiques avancées, comme les énergies renouvelables, le nucléaire et le charbon propre», ont en effet souligné le secrétaire au Trésor américain et les ministres des Finances français, japonais, britannique, italien, canadien et allemand. L'exploitation de l'énergie atomique n'émettant pas de gaz à effet de serre, le nucléaire s'impose ainsi de plus en plus, paradoxalement, comme une «énergie verte». Berlin, qui a opté pour l'abandon du nucléaire, se refusait jusqu'alors à réhabiliter le nucléaire au G7. La chose n'allait pas vraiment non plus de soi aux Etats-Unis, où l'accident de la centrale de Three Miles Island, en 1979, est toujours dans les mémoires, et le lobby pétrolier influent. 20 % seulement de l'électricité américaine est d'origine nucléaire (78 % pour la France).

«Unanimité». L'argument vert, allié aux incertitudes liées à la hausse des prix des hydrocarbures et à l'instabilité politique au Moyen-Orient, a fait pencher la balance. «Il m'a fallu beaucoup d'énergie», a ironisé, vendredi, Thierry Breton. «Ce n'est pas la première fois que j'essaie, c'est la première fois que c'est accepté à l'unanimité.» Les partisans du nucléaire avaient déjà marqué des points lors du récent Conseil européen sur l'énergie, où le nucléaire a été désigné comme un moyen de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 20 % d'ici à 2020.

Derrière ce cheval de bataille «vert» se profile la volonté française d'encourager la multinationale française Areva à s'imposer davantage sur le marché du nucléaire américain. Le renouvellement du parc, le plus grand au monde, est un enjeu de taille, puisque les Etats-Unis n'ont pas construit de nouvelle centrale depuis trente ans. Or, la durée de vie d'une centrale est de quarante à soixante ans [NON, ni 40 ni 60 ans]. Pour la première fois, en 2006, le président américain George W. Bush a cité le nucléaire comme l'une des voies à suivre pour diversifier l'approvisionnement en électricité des Etats-Unis. «C'était une première, et c'était très important», explique à Libération Laurence Pernot, d'Areva-USA.

«Optimistes». Le groupe Areva est déjà présent dans vingt des cinquante Etats américains, où il emploie 5 000 personnes et assure la maintenance de 60 % du parc national (103 centrales). Il espère vendre, dans un avenir proche, quatre de ses réacteurs à eau pressurisée évolutionnaire (EPR). L'entreprise est en concurrence avec l'américain General Electric et le japonais Toshiba-Westinghouse. «Nous sommes très optimistes», assure Pernot, en notant que la multinationale française est «aussi américaine» puisqu'elle est déjà, aux Etats-Unis, le premier fournisseur en produits et en services dans son domaine. «Les Etats-Unis, la Chine et l'Inde sont nos marchés les plus prometteurs.» 

Un expert américain, Manik Roy, du Centre Pew sur les changements climatiques globaux, estime qu'à l'échelle globale, l'énergie nucléaire «peut être une solution aux changements climatiques, si les problèmes de prolifération et de stockage des déchets sont résolus.» 

Philippe GRANGEREAU

 

 

Les Echos, 21 février 2007:
Pourquoi le nucléaire revient 

 

Enerpresse, 14/2/2007: 

EDF prépare dès aujourd'hui le cycle du combustible du futur

L'arrivée annoncée des réacteurs GenIV se fait déjà sentir. Du moins, dans les bureaux des ingénieurs en charge de l'élaboration du futur cycle du combustible. Présentant la stratégie d'EDF post-2006, Bernard Dupraz a confirmé que l'évolution du parc de centrales nucléaires allait quelque peu changer la gestion des combustibles usés. Présenté comme le réacteur standard de la seconde moitié du XXI siècle, le RNR refroidi au sodium consommera, ce n'est pas une surprise, du plutonium. «Le démarrage d'un RNR de 1 000 MW nécessite 15 tonnes de Plutonium. Or, notre stock actuel de combustible usés ne permettrait de démarrer que 7 GW de RNR,» comptabilise le directeur général adjoint Production ingénierie d'EDF. L'électricien va donc devoir accroître sa production de plutonium pour faire face à la demande future. Notamment en lançant le recyclage des Mox. Ces combustibles seront retraités avec des combustibles à l'oxyde d'uranium. Par ailleurs, l'électricien a déposé une demande pour «moxer» quatre nouvelles tranches (20 le sont déjà) dans les années à venir. Cet accroissement du parc moxé, combiné à l'allongement (espéré) des REP, devrait permettre de constituer le stock nécessaire de plutonium au démarrage du parc GenIV.

[Le RNR, ou Réacteur à Neutrons Rapides c'est le retour du fameux "surgénérateurs", lire:
Les surgénérateurs des réacteurs qui peuvent exploser
(en PDF) Sciences et Vie n°703 avril 1976
Quelques vérités (pas toujours bonnes à dire) sur les surgénérateurs (en PDF) Sciences et Vie n°781, octobre 1982
Superphénix, l'oiseau qui ne veut pas mourir
]

 


Enerzine.com, 9/02/2007: 

Le Thorium fait débat en Norvège

La Norvège possèderait 15 à 25% des ressources planétaires en thorium, un combustible susceptible de remplacer, à terme, l'uranium dans les centrales nucléaires. Du fait du déficit énergétique que connaissent certaines régions norvégiennes, et malgré une opinion publique anti-nucléaire, un certain nombre de scientifiques et d'industriels se sont récemment prononcés en faveur de la construction de centrales nucléaires au thorium en Norvège. Le thorium présente l'avantage d'être présent en plus grande quantité et de produire moins de déchets que l'uranium. Mais son utilisation nécessite la mise au point d'un nouveau type de réacteurs. Selon les défenseurs des centrales au thorium, la Norvège est le pays idéal pour développer ce nouveau type d'énergie car elle possède les moyens financiers nécessaires et doit aussi se préoccuper de trouver une nouvelle source d'énergie sûre et non polluante. Le ministre norvégien de l'énergie et du pétrole. M. Odd Roger Enoksen, s'est prononcé contre la construction de centrales au thorium et a rappelé que le projet avait été refusé par le Parlement et que le nucléaire n'avait jamais été envisagé comme une alternative sérieuse dans le paysage énergétique norvégien.


La Libre Belgique, 2/02/2007:
RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE: "Sans le nucléaire, c'est impossible"

 

24 Heures (Suisse), 16 janvier 2007:

Le climat réchauffe les ardeurs des pronucléaires

Météo en pagaille, émissions de CO2 à la hausse, approvisionnement en hydrocarbures à la merci d'Etats peu sûrs: tout concourt à la relance de l'atome.

L'année a commencé sous les meilleurs auspices pour les partisans de l'énergie nucléaire. Coup sur coup, la coupure (momentanée) par la Biélorussie de l'oléoduc reliant la Russie à l'Europe et la douceur inhabituelle de l'hiver ont rappelé deux évidences. D'abord que l'approvisionnement en pétrole et en gaz est plus que jamais dépendant de facteurs politiques incontrôlables. Ensuite que le réchauffement climatique, provoqué par les gaz à effet de serre issus de la combustion de ces mêmes hydrocarbures, est une réalité désormais incontestable.

Du coup, quand l'Union européenne a prôné, la semaine dernière, une «révolution industrielle» vers une économie peu gourmande en hydrocarbures, le lobby de l'atome a eu chaud au coeur. C'est qu'en termes à peine voilés, Bruxelles a invité les Etats membres de l'Union à garder le nucléaire dans la panoplie des énergies du futur.

Le débat relancé

Conséquence immédiate: le débat sur la sortie du nucléaire que l'on croyait clos en Allemagne, Grande-Bretagne et Suède, notamment, a été aussitôt rouvert. A Berlin par exemple, où l'ancienne majorité rose-verte de Gerhard Schröder avait décidé, en 2001, que l'Allemagne devrait se passer de ses 19 centrales atomiques d'ici à 2021, le ministre de l'Economie Michael Glos (un conservateur de la CSU bavaroise) a jugé «nécessaire et urgent» de réfléchir à la justesse d'une telle décision qui a déjà entraîné la fermeture des deux plus vieilles installations du pays. Epousant la position des producteurs d'énergie nucléaire, la chancelière Angela Merkel, obsédée par l'indépendance énergétique de son pays depuis l'affaire de l'oléoduc biélorusse, a elle aussi assuré qu'il fallait «naturellement réfléchir aux conséquences de la sortie du nucléaire».

«Evidemment que ces événements nous sont favorables», reconnaît volontiers Bruno Pellaud, président du Forum nucléaire suisse. «Sans le nucléaire, il est impensable d'imaginer respecter les exigences du Protocole de Kyoto sur la diminution des gaz à effet de serre», poursuit-il. «Mais il est évident que le nucléaire ne peut pas être la seule énergie alternative aux hydrocarbures, concède volontiers Bruno Pellaud, car dans ce cas, il faudrait construire 2 à 3000 centrales supplémentaires dans le monde, ce qui serait tout simplement absurde. Non, le nucléaire doit pouvoir jouer sa part là où c'est possible, soit dans les pays disposant des infrastructures, du personnel qualifié et des importants financements qu'il nécessite.»

«Sursaut avant la mort»

«Tout cela est ridicule», conteste vivement Isabelle Chevalley d'Ecologie libérale, pour qui «l'énergie nucléaire vit un sursaut avant de mourir». Ses partisans «surfent sur la vague du réchauffement climatique», poursuit cette jeune ingénieur en chimie qui assure que «même à droite (où elle se situe), il y a de plus en plus d'opposants à l'atome». Ne serait-ce que pour des questions de coûts: «la livre d'uranium n'a-t-elle pas passé de 6 à 60 dollars ces quatre dernières années?».

Son de cloche similaire chez l'avocat et ingénieur Luc Recordon, conseiller national vert (VD), pour qui le nucléaire n'a toujours pas résolu les questions des déchets, de la sécurité (cf. Tchernobyl), de l'approvisionnement en uranium, etc. En d'autres termes, «ses partisans peuvent toujours rêver mais, s'ils ont une camelote à vendre, moi j'ai une politique à long terme à penser», conclut l'écologiste vaudois.

BERNARD BRIDEL

 

 

L'Algérie soutient le droit au nucléaire civil

La déclaration d'Alger que soutient l'Algérie revendique le droit de l'Afrique à acquérir et à utiliser l'énergie nucléaire à des fins pacifiques.

11 janvier 2007 - Tenue pendant deux jours à Alger, la conférence régionale africaine sur l'énergie nucléaire pour une contribution à la paix et au développement durable vient à point nommé pour confirmer le droit de l'Iran à utiliser l'atome à des fins pacifiques. En effet, ses animateurs qu'ils soient politiques, diplomates, chercheurs, experts ou universitaires ont revendiqué ce même droit en brandissant les mêmes armes légales à l'exemple de l'article IV du Traité de non-prolifération nucléaire. A l'image de l'Algérie, l'Afrique se dit totalement prête et éligible pour en bénéficier parce qu'elle estime que les problèmes et les fléaux qui la rongent exigent d'elle qu'elle se mette à l'ère du nucléaire pour les résoudre par des remèdes scientifiques.
Elle l'est d'autant plus dès lors qu'elle rappelle qu'une grande partie de ses Etats ont ratifié le Traité de non-prolifération nucléaire (TNP) dont l'article IV leur accorde ce droit au même titre que d'autres règlements et protocole additionnel. Droit qui lui permet donc l'utilisation de l'énergie atomique à des fins pacifiques. Les ministres et responsables africains réunis à Alger en Algérie ces 9 et 10 janvier confortent davantage cette revendication en faisant savoir à la communauté internationale ou précisément aux puissants de ce monde qu'ils sont « conscients des progrès considérables enregistrés au niveau mondial dans le domaine des sciences et de la technologie nucléaire et de leur impact sur l'amélioration de la santé humaine, la nutrition, l'agriculture, la mobilisation des ressources en eau et la protection de l'environnement ».
Leur rappel des domaines pour et dans lesquels ils demandent l'utilisation de l'atome sont certainement pour montrer au directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) qu'ils ont bien compris la leçon qu'il leur a donnée mardi à l'ouverture de la conférence. Mohamed El Baradei, présent à la conférence qu'a organisé l'Algérie, a en effet édicté la formule, les moyens, les techniques et les domaines pour que les pays africains qui sont en même temps membres de l'AIEA, puissent exercer leur droit à l'énergie nucléaire. Il leur a tracé les limites à ne pas franchir et les conditions auxquelles ils doivent répondre pour y prétendre. Par la déclaration d'Alger, l'Afrique approuve les instructions d'El Baradei et lui réaffirme « qu'une adhésion universelle au Traité de non-prolifération des armes nucléaires et au régime des garanties de l'AIEA ainsi que leur mise en oeuvre effective, contribuent à la paix et à la sécurité régionales et internationales ».

Synthèse de Rayane, algerie-dz.com
D'après le Quotidien d'Oran

 

 

lexpressiondz.com,10/01/2007

Edito: Le nucléaire ou comment s'en servir

Une conférence africaine sur le nucléaire se tient, depuis hier à Alger, avec pour objectif de rationaliser l'utilisation du nucléaire et le mettre au service du développement de la communauté africaine. L'intitulé même de la conférence axée sur l'apport de l'énergie nucléaire «à la paix et au développement durable» en Afrique est tout un programme. On en convient, surtout à un moment où il n'est pas toujours de bon ton de discourir sur un vecteur devenu monopole et chasse gardée de fait de l'Occident. Lors des deux jours qui seront consacrés au nucléaire, des experts algériens et des représentants d'au moins 45 pays africains ainsi que les sommités africaines de l'énergie nucléaire tenteront de réfléchir aux moyens à mettre à contribution pour une utilisation à des fins «pacifiques» et rationnelles de cette potentialité, notamment dans la gestion de secteurs stratégiques comme l'eau, l'électricité, l'agriculture, la santé et l'énergie qui connaissent d'énormes déficits dans le continent noir; comme de débattre de l'avenir en Afrique des applications non énergétiques de l'électronucléaire. Il est patent que le nucléaire reste un domaine nouveau dans un continent dont, jusqu'ici, les préoccupations ont été autres et peu portées sur un vecteur qui nécessite, par ailleurs, de solides connaissances scientifiques. La sollicitation de l'Aiea (Agence internationale de l'énergie atomique, sous l'égide de l'ONU) était, dès lors, incontournable avec l'aide de laquelle ce colloque est organisé. L'apport de l'Aiea à la maîtrise de la technologie nucléaire par l'Afrique, s'avère-t-il, dès lors, une nécessité absolue? Hôte d'Alger, Mohamed El-Baradei, directeur de l'Aiea, a, d'emblée, souligné l'importance d'investir dans la science et la technologie pour affronter les défis nationaux et globaux associés aux différents domaines socio-économiques. De fait, l'énergie atomique est l'instrument de développement tous azimuts par excellence, mais comment s'en servir et surtout comment la rendre accessible et profitable à un développement global et durable dont le continent africain a plus que jamais besoin? Ce que, sans doute, tentera de sérier la conférence qui aura à dégager les priorités et les urgences qui interpellent les dirigeants africains. Il va sans dire que l'une des priorités sine qua non de l'Afrique reste la maîtrise de l'énergie atomique à des fins de développement qui est pour le continent, sevré d'une croissance profitable à tous, une grande obligation. Trouver comment faire rattraper à l'Afrique son retard dans un vecteur vital pour son devenir, est l'objet premier de la conférence d'Alger, ouverte, hier, par le président de la République.

N. KRIM

 

 

Le Monde, 27/12/06:

Réchauffement du climat et pétrole cher relancent le nucléaire

L'Europe, la Russie, l'Iran, les Etats-Unis, l'Inde, la Chine, l'Afrique du Sud, le Brésil, l'Australie... Où que les regards se tournent, aucune zone du globe n'échappe, dans ses débats sur l'énergie, à la "contamination" nucléaire.
Pour la première fois, la Commission européenne commence à plaider pour cette source d'énergie, mais de façon suffisamment discrète pour ne pas heurter de front les Etats membres ayant programmé la fermeture de leurs centrales atomiques. De leur côté, des producteurs de gaz et de pétrole comme la Russie et l'Iran veulent développer l'atome civil pour produire leur électricité et réserver à l'exportation ces hydrocarbures qui assurent une grande part des rentrées de devises.

Union européenne : la fin d'un tabou. Au nom de la sécurité des approvisionnements du Vieux Continent et de la réduction des émissions de gaz à effet de serre, Bruxelles sort de la réserve qu'il s'était jusqu'à présent imposée. Le commissaire européen à l'énergie devrait mettre le nucléaire en bonne place, le 10 janvier, dans sa présentation du "paquet" de mesures en faveur d'une politique commune de l'énergie. Andris Piebalgs présentera les avantages de la filière électronucléaire, sujet qui divise pourtant les Etats membres de l'Union européenne (UE).
Dans un document préparatoire cité le 26 décembre par Les Echos, M. Piebalgs reprend une partie du mémorandum sur la politique énergétique présenté par Paris, début 2006. Le nucléaire "est, de toutes les énergies qui rejettent peu de carbone, la plus développée dans l'UE", souligne le texte. Cette énergie est, selon lui, "moins vulnérable aux fluctuations de prix que le charbon ou le gaz, car l'uranium ne représente qu'une part limitée du coût de production de l'électricité nucléaire". Et contrairement aux hydrocarbures, l'uranium utilisé dans les centrales est "disponible en quantités suffisantes pour plusieurs décennies" et "réparti dans plusieurs régions du monde".
Sans inviter directement les pays à lancer ou relancer cette filière, Bruxelles prévient qu'en cas de baisse de la production d'électricité d'origine nucléaire elle devra être "compensée par l'introduction d'autres sources dégageant peu de gaz carbonique". L'avertissement s'adresse aux pays qui ont programmé la fermeture de leurs centrales d'ici à 2030 (Allemagne, Suède, Belgique). Toutefois, des gouvernements ont décidé de prolonger la durée de vie des centrales et d'autres, comme en Grande-Bretagne, cherchent à relancer le nucléaire.
Dans l'UE, seules la France et la Finlande ont décidé la construction de nouvelles unités. L'Estonie, la Lettonie et la Lituanie vont se doter d'un réacteur commun. La Pologne a annoncé son intention de se joindre au projet et n'exclut pas d'avoir, à terme, une centrale sur son propre territoire. Quant à la Roumanie, elle veut accélérer son programme pour réduire sa dépendance au gaz russe.

Russie : l'atome au service du gaz. Vieille nation "atomique", la Russie vend les deux tiers de son gaz à bas prix sur le marché intérieur. Pourquoi ne pas développer les centrales nucléaires pour produire de l'électricité et garder le gaz et le pétrole pour les marchés étrangers, dit-on à Moscou. Vladimir Poutine a déclaré qu'en 2030 25 % de l'énergie produite devra être d'origine nucléaire.
Le groupe gazier public Gazprom veut participer à la relance du programme de centrales (une quarantaine de réacteurs). Il a pris le contrôle d'Atomstroïexport (construction de centrales à l'étranger) et veut investir dans la société publique Rosenergoatom, qui doit être transformée en société par actions.
La Russie est en train de créer un grand groupe intégré, Atomenergoprom, pour développer le secteur. Elle veut vendre son savoir-faire à l'étranger, comme elle l'a fait en participant à la construction de la première centrale iranienne.

Iran : le nucléaire pour compenser le recul de la production pétrolière. La République islamique n'a pas qu'un programme nucléaire militaire, qui lui vaut des sanctions de l'ONU. Freinée par les "pressions américaines", selon le ministre du pétrole, la production stagne, alors que le pays a les deuxièmes réserves mondiales d'hydrocarbures.
Une richesse en trompe-l'oeil. L'exportation d'or noir (65 % du revenu national) stagne depuis 1996. Elle pourrait diminuer de moitié d'ici cinq ans et s'arrêter en 2015 en raison du sous-investissement et d'une consommation intérieure croissante, prévient Roger Stern, de l'université américaine Johns Hopkins (Baltimore).
Dans son étude publiée mardi 26 décembre, le chercheur en conclut que ce net recul des exportations "laisse suggérer que l'Iran pourrait avoir autant besoin du nucléaire qu'il l'affirme". Cette réponse à un risque de pénurie énergétique ne doit cependant pas faire douter, selon lui, que le programme nucléaire iranien a bien des objectifs militaires. [Lire: Blague du jour, l'Iran pourrait vouloir du nucléaire face à une pénurie de pétrole]

CHIFFRES

FRANCE.
Avec 58 réacteurs, l'Hexagone dispose du deuxième parc au monde (derrière les Etats-Unis). Près de 80 % de son électricité est d'origine nucléaire. Elle a fait le choix, en 2003, de relancer son programme avec la construction de l'EPR, réacteur de troisième génération.

INTERNATIONAL.
La Commission européenne et l'Agence internationale de l'énergie (AIE) plaident pour la relance du nucléaire afin de réduire les gaz à effet de serre et la dépendance des pays industrialisés aux hydrocarbures. Malgré la construction de nouvelles centrales, la part du nucléaire dans la production mondiale d'énergie devrait passer de 6 % à moins de 5 % en 2030.

Jean-Michel Bezat

 

Le Figaro, 6 décembre 2006:
EDF, star incontestée de l'électricité en Europe


La plus grande centrale nucléaire en Chine a été ouverte au public...

 

La Tribune.fr - 7/11/06:
L'AIE prône un recours accru au nucléaire


La Tribune, 11/7/06:
Mr EDF explique le nucléaire aux Anglais


Le Monde, 25/1/2006: 

La crise de l'énergie revigore le futur réacteur nucléaire de 4e génération

A quelles formes d'énergie l'humanité fera-t-elle appel pour assurer, dans quelques décennies, les besoins de 9 milliards d'individus ? A toutes, répondent aujourd'hui les experts. Aux renouvelables comme aux plus classiques. "Face au problème de l'énergie et du climat, le temps n'est pas à l'exclusion d'un système d'énergie par rapport à un autre. Tout est bon à prendre. Sans préjugé ni angélisme", insiste Philippe Pradel, directeur de l'énergie nucléaire au Commissariat à l'énergie atomique (CEA), qui rappelle que "d'ici à 2050, la consommation mondiale d'énergie devrait doubler" pour atteindre 20 Gtep (milliards de tonnes équivalent pétrole).

Dans ce contexte, le nucléaire pourrait bien retrouver une place dans le bouquet qui alimentera la planète en énergie. Certains estiment que la capacité électronucléaire mondiale, assurée par quelque 450 réacteurs répartis dans une trentaine de pays, pourrait quadrupler d'ici à 2050. Optimisme du lobby nucléaire ? Peut-être. Reste que quelques pays dont les programmes nucléaires s'étaient ralentis puis arrêtés après les accidents américain de Three Mile Island et ukrainien de Tchernobyl réfléchissent à nouveau à l'atome. A commencer par les Etats-Unis dont l'Energy Policy Act, signé en août 2005 par le président Bush, ouvre la voie à cette forme d'énergie.

Le ministre français de l'économie et des finances, Thierry Breton, devait quant à lui présenter, mardi 24 janvier, à Bruxelles, un texte pour une politique européenne de l'énergie dont Paris souhaite qu'elle n'écarte pas le recours au nucléaire. Les récentes déclarations du président de la Commission européenne, José Manuel Barroso qui estime qu'une telle politique européenne ne doit exclure aucune option, vont dans le même sens. Que dire enfin des propos, tenus le 5 janvier par Jacques Chirac lors des voeux "aux forces vives de la nation", qui laissaient entendre qu'un réacteur prototype de "4e génération" pourrait être mis en service en 2020 ?

Ce projet n'est pas complètement nouveau. Depuis plusieurs années, la France, malgré la crise du nucléaire, maintient, au CEA, une capacité de recherche dans ce domaine. De plus, elle participe à un Forum international, créé en janvier 2000, et qui s'est donné pour objectif de développer ces réacteurs de 4e génération pour remplacer demain une partie des parcs électro-nucléaires actuels.

Dix pays (Etats-Unis, France, Japon, Argentine, Brésil, Canada, Afrique du Sud, Corée du Sud, Suisse et Royaume-Uni) et l'Union européenne appartiennent à ce Forum, que la Chine et la Russie pourraient rejoindre. Son but : étudier six nouvelles filières de réacteurs. Des machines très différentes de l'EPR, le réacteur de 3e génération dont un premier exemplaire sera mis en service en Finlande, à Olkiluoto en 2009, et un deuxième en France à Flamanville (Manche) en 2011-2012.

Les six réacteurs que le Forum se propose d'étudier sont entièrement nouveaux. Trois d'entre eux sont des réacteurs à neutrons rapides refroidis soit par du gaz (hélium ou azote), soit par du sodium liquide [une substance très délicate à manipuler car elle s'enflamme au contact de l'air et de l'eau] - technique déjà explorée par la Françe avec Superphénix [arrêt définitif de Superphénix, après des arrêts prolongés dus à de multiples incidents techniques affectant notre merveille de technologique nationale, un rapport des Autorités de Sûreté achèvera la bête: danger du réacteur, incapacité à produire de l'électricité... coût déraisonnable]-, soit encore par du plomb fondu. Une autre filière concerne un réacteur à très haute température (1 0000 C contre environ 3000 C pour les réacteurs à eau pressurisée du parc EDF). Deux autres enfin ont trait au réacteur à sels fondus, dont le coeur nucléaire sera liquide, et au réacteur supercritique, dont l'eau de refroidissement est maintenue à des pressions et des températures très élevées.

Derrière ces projets pour lesquels le Forum estime qu'un financement de 6 milliards de dollars sur quinze ans est nécessaire, se profile le remplacement, à partir de 2035-2040, des réacteurs les plus "jeunes" actuellement en service. Mais se profile aussi avec ces machines une autre manière de penser l'énergie. Car, outre la fourniture d'électricité, ces centrales pourront aussi dessaler l'eau de mer, produire de la chaleur et de l'hydrogène. Toutes potentialités qui n'auront de sens que si ces réacteurs de 4e génération sont plus économiques, plus sûrs, moins proliférants, moins gourmands en énergie et capables de se débarrasser d'une partie de leurs déchets. ["plus sûrs", mais les centrales actuelles sont 100% sûres d'après les autorités et l'EPR sera 10 X plus sûr encore, d'après les "responsables du nucléaire, alors on est dans le domaine du plus sûr que sûr ?????]

Pas question bien sûr pour les pays intéressés de développer seuls tous ces filières. La France, pour sa part, n'envisage de mener des recherches que sur les réacteurs rapides à gaz et à sodium ainsi que sur les réacteurs à haute température. De toute façon, les moyens du CEA - 40 à 50 millions d'euros par an et 400 chercheurs -, même épaulés par ceux d'autres organismes et des industriels, ne le permettraient pas. N'est donc prévue, sans doute à Marcoule ou à Cadarache, que la construction - et ce dans un cadre international - d'un réacteur prototype de 200 à 300 mégawatts qui pourrait entrer en service en 2020. Reste à choisir, parmi les trois filières explorées par la France, celle qui sera la bonne et à trouver le milliard d'euros nécessaire au financement de ses sept ans de construction. Ce n'est qu'ensuite, en 2030-2035, qu'un réacteur "tête de série" de taille industrielle (1 500 à 1 600 mégawatts) pourra être envisagé.

Jean-François Augereau

LEXIQUE
Les réacteurs nucléaires producteurs d'électricité sont regroupés en familles, ou générations, correspondant à des ruptures technologiques.
GÉNÉRATION 1. Ce sont les premiers réacteurs prototypes (UNGG, Magnox, Fermi, Shippingport) mis en service avant 1970.
GÉNÉRATION 2. Elle correspond aux réacteurs - à eau pressurisée, bouillante, et à eau lourde - construits entre 1970 et 1995 et actuellement en service.
GÉNÉRATION 3. Ils prendront le relais à partir de 2010. Il s'agit de machines dérivées des réacteurs actuels, plus sûres, plus économiques et utilisant mieux leur combustible, affirment leurs promoteurs. Plusieurs modèles sont en concurrence : l'EPR européen, l'AP1000 et l'ESBWR américains, etc.
GÉNÉRATION 4. Ce sont les réacteurs du futur. Ils entreront en service à partir de 2040-2050. Six filières sont actuellement à l'étude


 

Note du Réseau "Sortir du nucléaire" : hélas, Libération parle de nous (sans nous avoir contacté). A tout prendre, ce serait mieux qu'ils continuent de nous ignorer. En deux mots : nous ne revendiquons aucunement une sortie du nucléaire en 25 ou 30 ans. (D'ailleurs, nous nous apprêtons à publier deux scénarios de sortie en 5 et 10 ans). Nous ne nous sentons pas du tout "écrasés" par le lobby nucléaire (sauf dans Libération !) Nous ne vivons pas d' "illusions" mais d'engagement et de convictions. Nous n'avons jamais eu de "conseil national" le 14 janvier. Par contre notre Assemblée générale nationale se tient les 4 et 5 février prochains...

Voir d'autres Notes plus bas...

Libération - mardi 24 janvier 2006 - par Alain Auffray

En France, des anti anéantis par le "lobby"

Les Verts doutent même de la capacité de leurs amis socialistes à relancer le débat.

Le poids du gaullisme et la ruse de Mitterrand : tels sont, pour Yves Cochet, les forces qui étouffent en France le débat sur le nucléaire. "Il y a eu d'abord, dans les années 60, la force de frappe comme fondement de l'indépendance nationale. Puis, dans les années 70, après le premier choc pétrolier, le gouvernement Messmer a posé le dogme de l'indépendance énergétique garantie par le nucléaire. Les nucléocrates avaient gagné", résume le député Vert de Paris, qui doute de la capacité de ses amis socialistes à remettre en cause ce dogme. Depuis qu'il a solennellement choisi de faire sienne l'option stratégique de la dissuasion, la PS a, selon lui, renoncé à contester le lobby nucléaire.

Et, si François Mitterrand a su montrer sa bonne volonté en ordonnant, après son élection de 1981, l'abandon du projet de centrale nucléaire de Plogoff (Finistère) c'était aussi, selon Cochet, un moyen efficace de casser la mobilisation. De fait, la grande manifestation de 1980 contre Plogoff (près de 100 000 personnes) reste, pour le mouvement antinucléaire français, un sommet inégalé.

Les associations du réseau Sortir du nucléaire et les écologistes hexagonaux se sentent écrasés par un lobby nucléaire qu'ils qualifient "d'Etat dans l'Etat". Ils ne se font pas trop d'illusions sur les chances de voir mis en oeuvre le programme de "sortie du nucléaire en 2030" qu'ils ont approuvé le 14 janvier lors de leur dernier conseil national. Ils y demandent notamment l'abandon du réacteur thermonucléaire expérimental Iter et du réacteur de troisième génération EPR, la reconversion du centre de retraitement de La Hague, l'abandon de l'enfouissement irréversible des déchets et la réorientation des crédits de recherche vers les énergies renouvelables.

Dans les mois à venir, les Verts vont devoir entamer la négociation d'un contrat de gouvernement avec le PS. Yann Wehrling, leur secrétaire national, reste réaliste : "Les socialistes ne voudront pas s'engager sur un calendrier de sortie du nucléaire." Mais les écologistes ne signeront jamais "un accord qui s'en tiendrait au statu quo". Au minimum, Wehrling espère la fermeture de la centrale de Fessenheim et l'abandon de l'EPR. Sur ce dernier point, Laurent Fabius a été le premier à leur donner satisfaction. Il est vrai, comme le rappelle Cochet, qu'il se veut "meilleur élève de François Mitterrand".

 



Note du Réseau "Sortir du nucléaire" : pour apparaître au dessus de la mêlée, le journaliste a à sa disposition une arme fatale : il renvoie dos à dos les protagonistes en les déclarant aussi nuls les uns que les autres. Quitte à nous déposséder d'une des plus importantes critiques que nous faisons à l'atome (cf phrase de conclusion : nous ne disons pas autre chose... mais ça ne colle pas avec la "démonstration" que nous serions obtus et dogmatiques...)

Libération - mardi 24 janvier 2006 - Editorial - par Patrick Sabatier

Dogmes

Plus que tout autre sujet, le nucléaire devrait être l'objet de débats, et de choix, rationnels et aussi dépassionnés que possible. Au lieu de quoi, les "nucléocrates" y vouent un culte, et le présentent comme la solution miracle aux problèmes d'une planète de plus en plus vorace en énergie. Quand les antinucléaires le rejettent par dogme, et le diabolisent comme l'incarnation moderne du mal absolu, qui vouerait l'humanité à sa perte certaine.

Dans le monde entier, l'intérêt pour le nucléaire - dont on s'était détourné depuis vingt ans (sauf en France) - est pourtant à la hausse. L'envol des prix du brut et du gaz paraît difficilement réversible, compte tenu de l'épuisement prévisible des gisements de carburants fossiles, de l'instabilité géopolitique et de l'explosion des besoins des géants asiatiques. S'y ajoute la prise de conscience de changements climatiques auxquels leur usage contribue. Chacun commence à voir qu'une croissance alimentée par les seules énergies fossiles mène dans une impasse dangereuse. [Les avions, voitures, bateaux, motos fonctionneront dans l'avenir au nucléaire ?]

Du coup, le nucléaire paraît vertueux. Encore faut-il ne pas dissimuler que ses vices sont aussi importants que ses vertus. Outre ses dangers, lui aussi peut être soumis à l'épuisement des gisements d'uranium, et à l'instabilité géopolitique des régions qui le produisent. L'énergie qu'il permet de produire a des coûts cachés _ en termes de sécurité, et, surtout, de stockage de déchets hautement toxiques.

S'il faut se résoudre à rester pour l'heure sur la voie nucléaire, donc, ce doit être en exigeant de la filière une bien plus grande transparence. Et sans que cela se fasse au détriment d'autres solutions telles que les énergies renouvelables, les économies d'énergie, et la recherche de nouvelles technologies. Car le risque le plus grave du nucléaire est qu'il encourage à préserver un mode de croissance et de consommation dispendieux, au lieu de stimuler imagination et innovation.



Note du Réseau "Sortir du nucléaire" : M. Huet, pronucléaire fondamentaliste, se hasarde à donner les arguments antinucléaires. Evidemment, le résultat est nul. Par contre, les arguments pronucléaires sont excellement mis en valeur. Voir commentaires au fur et à mesure, en rouge (bien sûr, ils ne sont pas dans Libé : nous les ajoutons après coup...)

Libération - mardi 24 janvier 2006 - par Sylvestre HUET

Arguments à charge et à décharge

L'atome a ses partisans et ses détracteurs. Tour d'horizon des différents points de vue. L'énergie nucléaire soulève toujours un débat, plus ou moins violent suivant les pays européens. Revue des arguments, pour et contre.

La ressource et l'indépendance

Contre. L'uranium utilisé dans les réacteurs est en quantité limitée sur Terre. Le nucléaire ne peut donc pas être une réponse à long terme. Il provient pour l'essentiel de pays étrangers à l'Union européenne, et donc n'a pas la valeur "indépendance" que les nucléocrates lui attribuent.

Pour. La ressource est en rapport avec des besoins en électricité croissants à l'échelle du siècle, à l'inverse des hydrocarbures. Du moins si on opère le passage à la génération des réacteurs à neutrons rapides, qui multipliera par 50 la quantité d'énergie tirée de l'uranium naturel par rapport aux centrales classiques à neutrons ralentis. On pourra même produire plus d'énergie avec la surgénération de plutonium [cf. Superphénix ?]. La dépendance sera moins sensible, le Canada et l'Australie étant gros producteurs. Surtout, le cycle du combustible est si lent et les matières en si faibles quantités qu'il sera possible de stocker un an de fonctionnement, ou de constituer des réserves d'uranium... au contraire du flux tendu des combustibles fossiles. Hier, une étude de la Fondation Robert Schumann affirmait que l'Europe, qui importe 50 % de ses besoins en énergie, devra en importer 70 % à l'horizon 2030.

Note du Réseau "Sortir du nucléaire" : le journaliste fait mine de faire une critique du nucléaire.. pour mieux la discréditer juste après ! Il donne naissanceà des réacteurs miraculeux qui vont "bientôt" régler le problème de l'uranium, et il réactive le surgénération : ce type n'a jamais entendu parler de Superphénix ! (10 milliards d'euros gaspillés pour rien !)

Le climat et Kyoto

Pour. Le nucléaire n'émet presque pas de gaz à effet de serre. Remplaçant charbon et gaz pour l'essentiel, il permet une "décarbonisation" de l'électricité. A long terme, il pourrait produire de l'hydrogène, à partir de l'eau, pour remplacer le pétrole comme carburant. [Abus de drogues dures ? combien de réacteurs pour "remplacer le pétrole comme carburant" ?]

Contre. Les risques du nucléaire sont trop importants pour tirer argument de son côté positif. Il faudrait des centaines de centrales pour obtenir un effet significatif sur le climat.

Note du réseau "Sortir du nucléaire" : non, il faudrait des MILLIERS de réacteurs pour commencer à avoir une influence sur le climat (en démultipliant par contre les risques et les déchets). Or, il est tout simplement immossible de construire ces réacdteurs et, même s'ils apparaissaient par magie, il n'y aurait pas l'uranium pour les "nourrir".

Le prix

Pour. En 2005, l'électricité a augmenté de 16 % en Allemagne, pour l'essentiel en raison du prix du gaz, qui suit de près celle du pétrole. A moyen terme, les prix du charbon et du gaz, seules ressources directement en concurrence avec le nucléaire à l'échelle mondiale, vont continuer d'augmenter en raison de la tension sur les ressources. En France, la stabilité du prix de l'électricité à court, moyen et long terme est garantie par le pourcentage élevé du nucléaire, puisque la part du combustible dans le coût de production est faible. De quoi rassurer les consommateurs et attirer les industries.

Contre. Le vrai prix du nucléaire serait caché. Les provisions pour démantèlement des centrales et traitement des déchets sont insuffisantes.

Note du réseau "Sortir du nucléaire" : le vrai prix du nucléaire est caché ! Une simpe; règle de trois concernant les chiffres britanniques pour le démantèlement montre qu'il va coûter plus de 500 millierds d'euros en France (3300 milliards de Francs !!!). Et il faut y ajouter les déchets, pour une facture au moins aussi lourde...

La sûreté

Contre. Le coût sanitaire de Tchernobyl, bien que difficile à mesurer, serait à terme de plusieurs milliers de morts par cancer chez les "liquidateurs".

Pour. Three Miles Island, la centrale nucléaire américaine qui a connu en 1979 l'accident majeur, avec fusion du coeur du réacteur, n'a entraîné aucune conséquence sanitaire [faux]. Il serait donc possible de construire des centrales où le risque d'accident majeur est maîtrisé.

Note du réseau "Sortir du nucléaire" : le risque nucléaire se limite donc à Tchernobyl, dont les conséquences sont d'ailleurs complètement sous évaluées par le journaliste. Ce dernier n'a pas entendu parler du vieillissement des centrales, de la réévaluation du risque sismique, etc...

La prolifération nucléaire

Contre. L'industrie de l'atome civil facilite le passage au militaire. Empêcher ce dernier exige de se passer du premier.

Pour. Dire non au nucléaire civil n'empêche pas la bombe. La plupart des pays qui la possèdent l'ont fabriquée avant d'avoir des réacteurs de puissance pour l'électricité. Le Japon ou l'Allemagne ont des centrales nucléaires, et pas de bombe ; l'Inde, la Chine, le Pakistan, Israël ont la bombe. La lutte contre la prolifération passe par des accords politiques, pas par l'interdit technologique.

Note du réseau "Sortir du nucléaire" : le Traité de non-prolifération (TNP) et l'AIEA aident les pays à devélopper le nucléaire civil en "échange" de l'engagement de ne pas faire de bombes atomiques. C'est comme distribuer des fusils de chasse à des gens excités en leur faisant promettre de s'en servir uniquement pour la chasse et de ne pas se tirer dessus...

Les déchets

Contre. Il n'existe pas de solution pour gérer les déchets radioactifs, dont certains restent dangereux durant des milliers d'années. Ce qui augmente le risque de détournement terroriste de matières fissiles ou radioactives.

Pour. Les déchets les plus radioactifs pourront être confinés - en sous-sol - assez longtemps pour rendre inoffensif un éventuel retour à la biosphère des radioéléments.

Note du réseau "Sortir du nucléaire" : notre "journaliste" se contente d'énnoncer les affirmations des uns et des autres, mais sans aller jusqu'à les vérifier. Une chose est sûre : les déchets vont durer des centaines de milliers d'année. Une chose l'est beaucoup moins : qu'ils soient correctement confinés pendant des millénaires.

La démocratie

Contre. Société nucléaire, société policière disent les anti. L'opposition des populations n'est pas prise en compte par les gouvernements.

Pour. C'est l'industrie la plus surveillée par les pouvoirs publics. Les commissions locales d'information (CLI) fonctionnent. En France, le Parlement a voté à une large majorité le recours au nucléaire.

Note du réseau "Sortir du nucléaire" : aucune référence aux "débats publics" organisés APRES les prises de décision (cf EPR et ITER). Quant à l'aspect démocratique des décisions du parlement, c'est bien subjectif...